Lancé il y a trois ans sur le marché des SUV, le Honda CR-V troisième génération se refait une beauté cette année. Avec quelques retouches esthétiques, de nouveaux équipements, mais surtout un nouveau moteur Diesel associé à une boîte automatique, il compte bien s’imposer auprès de ses nombreux concurrents.
Design
A première vue le CR-V donne une image plutôt haut de gamme, ce restylage tend donc à le valoriser, même s’il reste superficiel.
A l’avant, le bouclier a été revu, la barre horizontale centrale de la calandre parait plus fine et celle-ci s’accompagne d’une grille d’aération en nid d’abeilles. Les antibrouillards ont également été redessinés.
Le CR-V reçoit de nouvelles jantes 10 branches, au dessin plus sportif, ici en monte 18 pouces. Autre détail, notre finition est dotée en série de la peinture intégrale, visible sur les bas de caisse, les arches de roues et les pare-chocs. Avec ses vitres teintées arrière, ses cerclages et poignées de portes chromées, nous sommes bien en présence d’un véhicule au style luxueux. Pour finir, la longueur progresse de 45 mm, en raison des nouveaux pare-chocs avant et arrière.
Globalement, le design de ce SUV est plutôt réussi, même si par rapport à la version précédente, peu de changements sont à noter.
A bord
Comme pour l’extérieur, l’habitacle ne bénéficie pas de nombreuses retouches. Les panneaux de portes reçoivent un nouveau revêtement, et la qualité de certains matériaux a été travaillée. On constate une finition plutôt bonne, et les surfaces mates et satinées, ainsi que les inserts chromés enrichissent cette dernière. L’ajout d’isolant derrière la planche de bord entraîne une bonne insonorisation.
L’habitabilité est très agréable et de nombreux rangements sont présents. La position du levier de vitesse dégage de l’espace entre le conducteur et son passager. Le conducteur profite des réglages électriques de son siège, ce qui n’est pas le cas du passager qui doit se contenter de réglages manuels… Autre détail, pour les personnes mesurant au minimum 1,80 mètre, nous avons remarqué que le volant ne disposait pas d’une profondeur minimum assez suffisante. Les sièges sont confortables tant à l’avant… qu’à l’arrière. Avec une banquette coulissante, les passagers bénéficient d’un bon espace aux jambes et peuvent également régler l’inclinaison de leur dossier. Le coffre offre un très bon volume de chargement avec 442 dm3, pouvant s’étendre jusqu’à 955 dm3 une fois la banquette arrière rabattue, cette opération étant plutôt facile à réaliser.
L’équipement a aussi été peaufiné avec l’ajout d’un système de surveillance des pressions des pneumatiques, d’un régulateur de vitesse adaptatif (non présent sur notre modèle), d’un système audio muni d’un port USB compatible iPod, et du kit main libre Bluetooth, dont l’utilisation n’est pas des plus simples, du moins pour jumeler un téléphone. A cela s’ajoute une climatisation bizone, une sellerie cuir, et une caméra de recul qui s’avère très pratique ! Le CR-V reçoit également un double toit en verre qui apporte de la lumière dans l’habitacle, mais malheureusement non ouvrable. L’ergonomie est bien étudiée, avec des commandes au volant, et un écran de navigation tactile. Le GPS, malgré qu’il soit complet n’est point récent, et il faudra se contenter d’un affichage de carte en 2D.
Au final, ce SUV reprend plusieurs gènes d’un monospace, avec une habitabilité et une modularité plus que correctes.
Sur la route
Si les modifications apportées à l’extérieur et à l’intérieur ne sautent pas forcément aux yeux, en revanche sur le plan mécanique, elles sont plus importantes. L’ancien Diesel 2.2 i-CTDi laisse sa place au 2.2 i-DTEC, outre le nom modifié, cette nouvelle motorisation gagne 10 ch supplémentaires, ainsi que 10 Nm de couple. Respectant la norme Euro V, ce bloc dispose d’un turbo à géométrie variable et d’un système d’injection Common Rail de dernière génération.
Les 350 Nm et les 150 ch du Diesel n’ont pas de peine à faire avancer ce SUV de 1 773 kg. Avec de belles performances à l’accélération et en reprise le i-DTEC est vif et offre un bon agrément. Plutôt silencieux, il peut arriver même de se faire surprendre par la vitesse. Même si les nouveaux rétroviseurs améliorent l’aérodynamisme, des bruits d’air sont toujours présents à partir de 90 km/h.
La boîte automatique à cinq rapports ne souffre d‘aucun reproche, elle se montre très réactive et les passages de vitesse se réalisent en douceur. Selon votre conduite, elle sait s’adapter, et n’hésite pas à passer le rapport supérieur si vous lâcher et ré-appuyer en douceur la pédale d’accélérateur. De même pour le rétrogradage en cas de forte accélération. Même s’il n’est pas présent, un mode sport ne serait pas utile. En revanche un mode séquentiel aurait pu être un plus. Avec cinq rapports, il est tout à fait possible de n’utiliser que les trois premiers, lors de franchissement.
Les trains roulants confèrent une bonne stabilité en courbe, mais les pneumatiques Dunlop Grantrek se font entendre lors de rapides virages. La direction quand à elle, manque de précision sur route.
Hors des sentiers battus, le CR-V se comporte comme un 4×4, avec sa transmission intégrale. Elle n’est pas permanente, ce qui permet d’économiser un peu de carburant lorsque deux roues motrices suffisent. Avec une garde au sol de 185 mm, il est tout à fait possible d’emprunter des chemins très abimés. Nous avons d’ailleurs été surpris par le confort relevé sur ce type de parcours.Enfin, au chapitre consommation, le SUV nippon est assez gourmand. Avec une moyenne de 9,5l /100 km lors de notre essai, on ne peut pas dire que la sobriété est son point fort. La transmission à convertisseur de couple y est peut-être pour quelque chose. Toutefois, en cycle extra urbain il est possible de descendre sous les 9 litres.
Bilan
Avec un look premium, un habitacle spacieux, et une bonne association moteur/BVA, le Honda CR-V restylé possède des atouts. Mais tout ceci a un coup : il débute à 33 500 € en finition de base «Elégance», et notre version d’essai en finition «Luxury» coûte 39 900€… Même s’il n’est pas forcément bon marché par rapport à la concurrence, il se rattrape avec la liste pléthorique d’équipements en série.