Dans la famille RS chez Audi, je demande…la limousine ! Cette année, la gamme RS s’enrichit non seulement des RS Q3 et RS6 Avant, mais aussi de la RS7 Sportback.
Il s’agit tout simplement de la plus puissante Audi de toute la gamme avec un V8 4.0 TFSI de 560 ch ! De quoi en faire la plus sportive de toute la gamme ?
Un design affûté
La Mercedes CLS a créé un genre à part entière avec les coupés quatre portes, repris récemment avec bonheur par Audi avec cette A7 Sportback et BMW et sa Série 6 Gran Coupé. On oscile entre coupé et limousine, avec un profil très fluide et dynamique et une longueur avoisinant les cinq mètres.
La RS7 Sportback part sur de très bonnes bases au point de vue du style avec une carrosserie à la fois épurée et agressive, et des portes sans encadrements de vitres.
C’est clairement la Panamera d’Audi !
En ajoutant un kit carrosserie agressif, l’Audi RS7 Sportback ne manque donc pas de cachet, surtout avec cette teinte Daytona mat ( 5190 euros) et cette surmonte 21 pouces ( 20 pouces de série ). L’aileron arrière est escamotable, et peut être forcé en position déployée.
Vie à bord : le grand luxe
A bord de la RS7 Sportback, même si la planche de bord est commune avec la RS6 l’ambiance est malgré tout différente. La qualité de finition est au top niveau, surtout en ajoutant des options comme le ciel de toit en alcantara avec surpiqûres…
Les sièges en cuir valcona sont ici agrémentés de surpiqûres blanches en nid d’abeille. Leur maintien est exemplaire, mais des sièges au maintien actif auraient été un plus sur un engin de cet acabit.
Avec une position de conduite basse et un affichage tête haute qui permet de surveiller sa vitesse de croisière, le conducteur se sent particulièrement à même d’attaquer de longs parcours, ou bien d’attaquer…tout court !
Le confort général est très qualitatif avec une insonorisation feutrée et un amortissement adaptatif qui veille au grain. Les deux places arrière permettent de bien s’installer, même si on ne bénéficie pas de l’amplitude de réglages des sièges arrière d’une S8. La limousine d’Audi peut éventuellement accueillir trois personnes sur sa banquette arrière, contrairement à la RS7 Sportback qui joue la carte du coupé avec ses deux fauteuils arrière.
Ceux qui ont besoin de charger des bagages volumineux auront évidemment tout intérêt à se tourner vers la RS6 Avant, qui profite du même moteur tout en offrant la capacité de chargement d’un break.
A conduire
Sous le capot, la RS7 fait appel à un gros V8 d’une cylindrée de seulement 4.0 L ( contre 4,2 L pour les RS4 et RS5 ) mais gavé d’un turbocompresseur. La puissance est ainsi portée à 560 ch !
Avec ses 560 ch, la RS7 est même plus puissante que la plus puissante des R8, à savoir la R8 V10 Plus avec ses 550 ch ! Mais celle-ci dispose d’un moteur V10 de 5,2 L…Avec 1645 kg elle est aussi plus légère et accélère de 0 à100 km/h en 3,8 s et atteint 319 km/h.
Notre RS7 est plus proche des deux tonnes.
La petite R8 est dotée d’un V8 de 4,2 L atmosphérique, dont la puissance plafonne à 430 ch. ( 0 à 100 km/h en 4,3 s- 300 km/h en pointe )
Cette RS7 Sportback réalise le 0 à 100 km/h en 3,9 s, c’est mieux qu’une M6 Gran Coupé qui doit motricer sur les seules roues arrière. Le couple est démoniaque, avec 700 Nm disponibles de 1750 à 5500 tr/min. Comprenez que ça pousse fort, et non-stop.
Si la vitesse maximale est bridée de série à 250 km/h, les acheteurs ont la possibilité de porter cette limite à 280 km/h avec le pack dynamisme, ou à 305 km/h avec le pack dynamisme plus. Les clients allemands apprécieront…
Ce dernier pack est facturé plus de 12000 euros, mais il inclut les disques de freins en céramique qui limitent très fortement le phénomène de fading.
Mais contre toute attente, le monstre ne rugit pas immédiatement au moindre appui sur la pédale de droite. Il est tout à fait possible de circuler dans un silence de cathédrale, en profitant du confort et de l’ambiance intérieure. En revanche dès qu’on titille un peu l’accélérateur, le V8 biturbo se réveille et nous gratifie d’une montée en régime immédiate. Les autres véhicules semblent alors être au ralenti, on passe dans une autre dimension. La sonorité n’est pas en reste avec un chant métallique mélodieux et envoûtant…
La transmission intégrale Quattro est donc évidemment de rigueur : elle envoie en temprs normal 60 % du couple sur les roues arrière et 40 % sur les roues avant. Un différentiel sport sur l’essieu arrière va se charger de répartir le couple entre les deux roues pour ajuster les besoins sur une roue en perte de charge. Concrètement tout se passe donc avec la plus grande efficacité, comme si l’auto circulait sur des rails.
A moins de rouler très fort, on pourra déplorer un petit manque de sensations. Cette RS7 est plus proche du TGV que d’une GTI ! Le gabarit imposant ne permet pas forcément d’être particulièrement à l’aise sur un parcours sinueux, on sent que la RS7 est plus à l’aise sur les grands axes.
A ceux qui reprocheront à cette RS7 sur-puissante de trop polluer, le bloc V8 peut aussi fonctionner sur 4 cylindres avec la fonction COD, cylinder on demand. Une fonction utile à bas régime, en ville ou dans les bouchons, pour réduire un peu la voilure et préserver l’autonomie.
Budget : un prix élevé mais bien placé
Une telle voiture, vous imaginez bien que cela à un prix (élevé ). Audi facture cette RS7 Sportback à 128000 euros, à peine 4000 euros de plus que la petite R8 V8 de seulement 430 ch…
Pour un vaisseau amiral surpuissant et pouvant accueillir 4 places, le tarif semble donc tout à fait correct. BMW facture sa M6 Gran Coupé à 138900 euros, soit 10900 euros de plus. Chez Mercedes, la CLS 63 AMG 4MATIC est vendue 136800 euros. Avec ses 570 ch, la Porsche Panamera Turbo S est vendue plus de 182000 euros.
La RS7 est donc très bien placée !
L’équipement de série de la RS7 Sportback est loin d’être insuffisant pour autant, avec le toit ouvrant panoramique, les optiques avant Xénon Plus, les jantes alliage 20 pouces, les sièges électriques et chauffants avec mémoire pour le conducteur, la colonne de direction électrique, l’alarme, la sellerie cuir-alcantara, le système son Bose, l’ouverture et la fermeture du hayon électrique, le GPS Advanced et le Keyless Entry. Cela n’empêchera pas les acheteurs de faire gonfler la note avec des suppléments parfois utiles, ou parfois complètement superflus.
En consommation, il ne faudra pas espérer réaliser une moyenne inférieure à 10L/100 km. En usage sportif, la moyenne grimpe très rapidement : ceux qui surveillent leur budget carburant auront tout intérêt à s’abstenir, et à préférer une petite A7 Sportback Bi-TDI de 313 ch, ou une A8 4.2 TDI….