Dans la gamme Audi A3 Sportback, je demande…la plus efficiente ! Arrivée en 2024, l’Audi A3 Sportback restylée était dans un premier temps proposée en essence et diesel, avec hybridation légère. Mais fort heureusement les motorisations hybrides rechargeables arrivent, et cela tombe bien car Audi France mise énormément sur leur succès en 2025. Précédemment les versions PHEV représentaient une vente sur trois de l’A3 Sportback, mais cette année la marque souhaite que cette répartition grimpe à une vente sur deux. Cela équivaut à renverser la vapeur avec les blocs TDI, qui représentaient encore 52 % des immatriculations d’A3 en 2024. De quoi donner une certaine pression à cette A3 eTFSI, qui arrive avec de solides arguments, comme une autonomie électrique élevée, que nous avons pu mettre à l’épreuve lors de ce premier essai.
Un design revu en douceur
Pour sa deuxième partie de carrière, l’Audi A3 Sportback s’est offert un petit lifting qui modernise sa face avant sans non plus donner un coup de vieux à la mouture apparue en 2020. Les projecteurs par exemple, conservent leur forme caractéristique mais évoluent au niveau de la signature lumineuse. Sur ce modèle d’essai, les projecteurs Matrix LED optionnels permettent même de sélectionner la signature lumineuse de son choix parmi 4 propositions. Une innovation encore inconnue de la concurrence !
L’autre gros changement, c’est la calandre qui abandonne son cadre chromé, pour une structure sans cadre. Le chrome, c’est fini, mais cela ne permet pas de le remplacer par de jolis inserts noir brillant…
A l’arrière, là aussi les feux évoluent au niveau de leur signature lumineuse. Globalement l’Audi A3 ne déroutera pas les acheteurs, avec un style consensuel et modernisé juste comme il faut.
Précisons encore que la version 45 TFSI e S Line dispose d’éléments supplémentaires, comme les étriers de freins rouges, le pack esthétique noir plus, les rétroviseurs noirs, et le volant sport avec méplat.
Vie à bord : les nouveautés de l’A3 restylée
Ceux qui connaissent l’A3 Sportback de cette génération 8Y ne seront pas dépaysés à bord de la nouvelle. On peut apprécier qu’à l’heure où les écrans dominent les planches de bord, l’A3 ne participe pas à cette surenchère. L’écran central apparait ainsi séparé du Virtual Cockpit, et présente une taille modeste, mais bien suffisante au quotidien.
Lors du restyling, l’éclairage d’ambiance a été revu au niveau des portières, tout comme les inserts de la planche de bord. La qualité de présentation profite de matériaux de bonne qualité, avec un rendu qui nous semble un cran au-dessus de la Série 1.
Dernière évolution : des inserts chromés au niveau des grilles d’aération, le chrome est toujours le bienvenu chez Audi, mais seulement dans l’habitacle !
Ne vous alarmez pas de voir ce modèle d’essai paré extérieurement comme une S-Line, mais dépourvu de certains sigles à l’intérieur, et de la sellerie spécifique semi-cuir qui va bien. Il s’agissait d’une voiture de pré-série, ce qui explique le fait que le volant à méplat ne soit pas siglé S-Line notamment.
Autre nouveauté qui a déjà fait couler beaucoup d’encre : l’arrivée d’équipements à la demande. Certains équipements sont désormais proposés sur abonnement pour une durée limitée allant de 1 mois à 3 ans, ou en achat classique. Ceux qui ne veulent pas par exemple payer 825 euros pour le régulateur adaptatif pourront l’activer pendant un mois pour 20 euros seulement, par exemple pour leurs vacances. Reconnaissance des panneaux de signalisation, assistant feux de route, MMI Navigation Plus, Audi Smartphone interface, ou encore la climatisation automatique bi-zone sont concernées.
En achat d’occasion, le nouveau propriétaire pourra ainsi ajouter des options que le précédent acheteur n’avait pas jugé utiles.
Malgré tout l’équipement de série de cette Audi A3 S-Line comprend tout de même en série de nombreux éléments : jantes alliage 18″, projecteurs à LED, clignotants dynamiques à l’arrière, sièges sport, sellerie tissu / matériaux synthétiques avec estampage S, décors intérieurs en aluminium, pédalier en inox, seuils de portes avec insert aluminium, pavillon en tissu noir, rétroviseur électrochrome sans cadre, rétroviseurs dégivrants et rabattables électriquement avec fonction rabat automatique, éclairage d’ambiance multicolore, clé confort, pack connectivité, caméra de recul…
Le bémol de la partie vie à bord se situe sous le hayon, puisque le volume de chargement est réduit du fait de la présence des batteries à l’arrière. La contenance est ainsi annoncée à 280 litres, ce qui pourra être juste pour une petite famille lors d’un départ en vacances.
A conduire : une autonomie record
L’Audi A3 est l’une des premières compactes qui a été proposée en hybride rechargeable, et ce dès la précédente génération qui était alors baptisée A3 e-tron. La marque possède ainsi un certain recul sur cette technologie, partagée au sein du groupe Volkswagen avec les Golf GTE et autres Cupra Leon.
Par rapport à l’A3 TFSI e commercialisée en 2021, la version 2025 met surtout le paquet sur sa capacité de batterie, qui est tout simplement doublée ! Elle passe ainsi de 13 kWh à 26 kWh, et permet d’afficher une autonomie électrique de 142 km, contre seulement 67 km auparavant. Il devient possible de parcourir davantage de kilomètres au quotidien sans démarrer le moteur thermique, ou tout simplement de se charger moins souvent !
Audi propose aussi un nouveau mode de charge, puisque l’A3 TFSI e pourra être chargée sur une borne rapide DC avec une capacité de 50 kW. De quoi réduire le temps à de charge à seulement 26 minutes. Mais cette solution sera sans doute rarement utilisée sur ce modèle. En effet, dans la vie réelle, la charge rapide DC est généralement pratiquée avec une voiture électrique sur de longs parcours. En clair, quand on n’a pas d’autre choix. Le prix du kWh est toujours bien supérieur sur une borne rapide, et l’intérêt est donc moindre sur une A3 hybride rechargeable qui peut plutôt être ravitaillée rapidement en carburant lors d’un long trajet.
Un tel véhicule sera plutôt rentabilisé avec une charge AC à domicile, ou sur son lieu de travail quand c’est possible.
Lors de cette essai de la nouvelle A3 TFSI e, nous avons pris le volant d’une version 204 ch. Un deuxième niveau de puissance de 272 ch est également proposé, nous reparlerons plus bas de la différence tarifaire.
Dans les deux cas, le bloc qui prend place sous le capot est le dernier 4 cylindres 1.5 TFSI evo2, qui vient remplacer l’ancien 1.4 TFSI arrivé sur la précédente génération. Ce moteur développe ici une puissance de 150 ch, qui passe à 177 ch sur la version 45 TFSI e de 272 ch.
Revu en profondeur pour se préparer pour les normes anti-pollution Euro 7, ce moteur ( nom de code EA 211 evo2 ) est aussi proposé en Mild Hybrid avec une puissance de 150 ch.
En électrique, le moteur qui développe désormais 85 kW, soit 115 ch et 330 Nm de couple, est intégré dans le carter de la boite S-Tronic à 6 rapports. Ce moteur est d’ailleurs identique sur les deux motorisations PHEV de la nouvelle A3. En clair, quand vous roulerez en électrique avec une A3 40 TFSIe, vous aurez les mêmes performances et le même agrément qu’avec l’A3 45 TFSIe. La motorisation la plus puissante ne se justifiera donc que pour rouler en hybride de façon sportive, puisque le 0 à 100 km/h descend ainsi de 7,4 s à 6,3 s.
Exclusivement traction avant dans tous les cas, et non proposée en Quattro, cette Audi A3 Sportback est très agréable à conduire et ne semble pas subir une masse majorée à 1,6 tonne. L’équilibre des masses est justement bien optimisé, et le train avant conserve une belle agilité, alors que la direction offre un très bon ressenti et transmet fidèlement les informations de la chaussée. L’agrément de conduite profite donc à la fois d’un châssis très bien réglé et d’une motorisation évoluée, capable de prouesses en électrique.
Nous avons pu effectuer un parcours de 85 km au départ de Paris, batterie chargée, avec une consommation en électrique qui a dépassé les 25 kWh. Il faut dire qu’en hiver, avec chauffage, sièges chauffants et éclairage activé, on aura du mal à réaliser des records de consommation.
A l’arrivée au retour de Paris, le bilan s’est soldé par une consommation électrique de 16,8 kWh, et une conso de carburant de 3,1 L/100 sur un parcours de près de 150 km. S’il n’a pas été possible dans ces conditions d’atteindre l’autonomie maximale annoncée en électrique, l’A3 Sportback 40 TFSI e parvient tout de même à réduire drastiquement le budget énergie.
Il sera d’ailleurs conseillé d’activer la navigation, même si vous connaissez votre itinéraire. En faisant cela, la voiture saura épargner la batterie pour l’utiliser lors de la traversée d’agglomérations. L’efficience sera alors optimale.
Budget et concurrence
Alors que la première A3 Sportback est facturée 34600 euros en finition Design avec le 30 TFSI essence de 116 ch, la version 40 TFSI e de 204 ch est affichée dans la même finition à 47900 euros. Par rapport à la motorisation 35 TDI de 150 ch avec boite S Tronic 7, l’écart de prix se monte ainsi à 7300 euros. Les professionnels seront tout de même intéressés par la possibilité d’amortir séparément la batterie, un exercice apprécié des comptables.
En finition S Line, le tarif de cette A3 40 TFSI e est de 52850 euros, une finition qui donne aussi accès à l’A3 45 TFSI e de 272 ch. Cette dernière est proposée à 55900 euros, soit 3050 euros de plus. Ce supplément se justifie par la puissance supplémentaire, mais aussi les équipements mentionnés plus haut.
En janvier 2025, la compacte premium la plus vendue en France est la nouvelle BMW Série 1, qui fait l’impasse sur une motorisation PHEV. La concurrence de cette A3 Sportback TFSI e sera en revanche disponible chez Mercedes, avec la Classe A 250 e Hybrid EQ AMG Line facturée 51350 euros. Un prix inférieur, mais qui se conjugue avec une autonomie électrique limitée à 83 km. Du côté de DS Automobiles, l’actuelle DS 4 existe encore en Plug-in hybrid 225 ch à 47400 euros pour la série Ligne Or. Une proposition qui sera d’ailleurs remplacée lors du restyling du modèle par une nouvelle motorisation de 195 ch, mais toujours avec une autonomie inférieure à 100 km ( 62 km actuellement ).
Face à ses rivales, l’Audi A3 Sportback PHEV est donc clairement la nouvelle référence, et aucune ne semble à même de la battre puisque la Classe A arrive en fin de carrière, et que la DS 4 même restylée restera un cran en-dessous au vu de sa future motorisation déjà disponible sur le Peugeot 3008.
Sa vraie rivale en interne, ce sera l’A3 Sportback 35 TFSI hybride ( MHEV ), avec le même bloc moteur de 150 ch et la boite S Tronic 7. Elle s’affiche en effet à partir de 38080 euros, soit 9820 euros de moins que cette motorisation. En dehors des professionnels qui peuvent amortir la batterie, les particuliers auront donc intérêt à faire leurs comptes ! En seconde main en revanche, ce modèle PHEV est très prisé pour sa polyvalence et son coût d’usage réduit, avec des tarifs plus abordables.