Volkswagen traverse une période critique alors qu’il cherche à stabiliser sa situation financière tout en s’adaptant à la transformation rapide du marché automobile mondial. Selon un récent rapport, le constructeur se trouve à un tournant décisif avec « un à deux ans » pour redresser la barre, sous peine de subir des conséquences drastiques, telles que des fermetures d’usines et des réductions d’effectifs. Ces déclarations, attribuées au directeur financier de Volkswagen, Arno Antlitz selon Reuters, soulignent l’urgence de la situation.
Les difficultés du virage électrique
Le secteur automobile connaît une transition sans précédent vers les véhicules électriques, et Volkswagen n’est pas épargné. Malgré des années d’investissement massif dans l’électrification de sa gamme, le constructeur peine à répondre aux exigences d’un marché en rapide évolution. Antlitz, lors d’une réunion rassemblant 25 000 employés, a exprimé ses préoccupations : « Le marché n’est tout simplement pas là. » En clair, la demande pour les modèles électriques de Volkswagen ne suit pas le rythme prévu, et le temps presse pour ajuster la production et les coûts face à ces nouvelles réalités.
Le défi n’est pas seulement technique, mais aussi structurel. En Europe, Volkswagen a enregistré une baisse significative de la demande post-pandémie, avec une projection de 500 000 voitures en moins que prévu. Si cette contraction européenne est déjà un problème, la situation en Chine complique davantage la donne. Le marché chinois, autrefois une source majeure de revenus pour le constructeur, est désormais dominé par des marques locales comme BYD, qui captent de plus en plus l’intérêt des consommateurs avec des modèles électriques abordables. « Il n’y a plus de chèques venant de Chine », a déclaré le PDG de Volkswagen, Oliver Blume, lors de cette même réunion.
Une stratégie d’électrification trop lente ?
Les critiques internes s’accentuent, et les syndicats pointent du doigt la lenteur du groupe à s’adapter au marché des véhicules électriques grand public. Volkswagen, autrefois pionnier dans l’automobile de masse, semble aujourd’hui en retard face à une concurrence mondiale de plus en plus féroce. L’un des reproches majeurs est que sa stratégie de production est jugée « inefficace », ce qui a ralenti l’arrivée de nouveaux modèles électriques sur le marché.
L’exemple emblématique de ce retard est l’ID.3, la voiture électrique abordable du groupe, produite depuis 2019 sur la plateforme MEB (Modular Electric Drive). Alors que ce modèle était censé marquer un tournant dans la gamme électrique de Volkswagen, sa réception a été mitigée, et il peine à s’imposer face à des concurrents mieux positionnés sur le marché des véhicules électriques.
Pourtant, Volkswagen reste ambitieux avec des objectifs financiers clairs. Le constructeur vise une marge bénéficiaire de 6,5 % dans les 18 prochains mois, en nette progression par rapport aux 2,3 % réalisés au premier semestre 2024. Cependant, atteindre ce chiffre implique des décisions difficiles, notamment la réduction des effectifs, la suppression des augmentations salariales, et potentiellement la fermeture de plusieurs sites de production.
Les syndicats, tout comme les experts du secteur, estiment que la réponse de Volkswagen à la montée en puissance des véhicules électriques a été trop lente et mal calibrée. Alors que des concurrents comme Tesla ou des marques chinoises ont su capitaliser sur l’engouement croissant pour l’électromobilité, Volkswagen peine encore à définir une offre claire, accessible et séduisante pour le grand public.
L’avenir de Volkswagen
La marque allemande a déjà annoncé de nouveaux modèles électriques plus abordables, comme la future ID.2. Et l’ID.3 sera logiquement remplacée par une nouvelle génération de Golf : la Golf 9 sera logiquement 100 % électrique. L’accueil encore mitigé des acheteurs pour les modèles électriques force aussi Volkswagen a jouer sur les deux tableaux : la Golf 8 devrait donc miser prochainement sur de l’hybridation, avec un ultime restyling pour prolonger sa carrière.
Dans ces conditions difficiles, l’accueil réservé aux nouveautés comme le dernier Tiguan sera scruté de près par les observateurs. Car dans un premier temps le salut de Volkswagen repose sans doute sur des modèles thermiques…
On va pas pleurer… sérieux.. vu le prix des voitures vendues par VW et les autres.