Le constructeur chinois BYD intensifie ses efforts pour établir une présence solide sur le marché européen des véhicules électriques. Le géant automobile chinois, déjà leader dans le secteur des véhicules à énergie nouvelle, a annoncé son intention de construire deux usines en Europe, une décision stratégique visant à concurrencer des acteurs établis comme Tesla et Volkswagen tout en contournant les contraintes réglementaires établies par l’Europe.
Deux usines, deux emplacements stratégiques
La première usine confirmée sera située à Szeged, en Hongrie, et devrait ouvrir dans les trois prochaines années, soit d’ici 2027. Ce sera la première usine de ce type en Europe par un constructeur automobile chinois et devrait créer des milliers d’emplois locaux. La position centrale de la Hongrie en Europe, son infrastructure automobile mature, et la présence déjà établie de BYD à travers son usine de production de bus électriques à Komarom depuis 2016, ont été des facteurs déterminants dans le choix de Szeged. Cette nouvelle usine bénéficiera de la solide base industrielle de la Hongrie, assurant une intégration harmonieuse dans l’économie locale et les chaînes d’approvisionnement
Mais l’usine prévue en Hongrie ne suffira pas aux ambitions de BYD. Ainsi, BYD a confirmé une seconde implantation dans la région, cette fois en Turquie. Bien que non située en Europe, la Turquie, avec ses lourdes taxes sur les véhicules en provenance de Chine mais des accords douaniers avantageux avec l’Union Européenne, s’avère être un choix stratégique. Cette usine, localisée dans la région d’Izmir, bénéficiera d’un terrain offert par le gouvernement turc. BYD prévoit d’investir 1 milliard de dollars pour une capacité de production annuelle de 150 000 voitures, avec un démarrage prévu avant la fin de 2026. Cette usine permettra également de couvrir les besoins d’autres pays de la région, comme Israël, où les modèles électriques de BYD se sont rapidement imposés.
Une large gamme de modèles
L’usine de BYD en Hongrie exploitera des technologies de production avancées et des processus hautement automatisés, reflétant l’engagement de l’entreprise envers l’innovation. Cette installation produira une gamme de véhicules de tourisme à énergie nouvelle de BYD, y compris les modèles populaires Han, Tang, Atto 3, Seal, Seal U, et Dolphin. BYD prévoit de lancer d’autres modèles dans l’année à venir, diversifiant encore davantage son offre européenne.
Un aspect clé de la stratégie de BYD est sa chaîne d’approvisionnement verticale intégrée, visant à créer un écosystème vert local. Cette approche soutient non seulement les pratiques de fabrication durables, mais améliore également l’efficacité opérationnelle en localisant la production et en réduisant la dépendance aux chaînes d’approvisionnement longues distances. L’engagement de BYD en matière de durabilité est souligné par sa vision globale de « Refroidir la Terre de 1°C », mettant en avant les avantages environnementaux de ses initiatives en matière d’énergie verte.
Une stratégie globale pour l’Europe
L’expansion de BYD en Europe ne se limite pas à la construction d’usines ; c’est un mouvement calculé pour pénétrer profondément le marché concurrentiel des VE. L’entreprise a déjà établi une présence significative avec 250 points de vente dans 19 pays européens, indiquant une forte acceptation du marché et un réseau de distribution robuste. La production locale sera cruciale pour que BYD reste compétitif, car elle permettra à l’entreprise d’éviter les tarifs et de réduire les coûts de transport, rendant ses véhicules plus abordables pour les consommateurs européens.
Comparé à d’autres fabricants de VE, l’approche de BYD est globale. Tesla, par exemple, a dominé le marché des VE mais se concentre principalement sur les modèles haut de gamme. BYD, en revanche, propose une gamme diversifiée de véhicules, allant des citadines aux SUV, s’adressant à un public plus large.
L’expansion de BYD en Europe est prête à avoir un impact significatif sur le marché européen. En établissant des capacités de fabrication locales, l’entreprise ne répond pas seulement aux défis logistiques immédiats, mais se positionne également pour une croissance à long terme. Ce mouvement s’aligne avec les tendances plus larges de l’industrie automobile, où la localisation de la production devient de plus en plus importante en raison des facteurs géopolitiques et de la nécessité de pratiques durables.
Il semblerait que les constructeurs européens vont devoir désormais composer durablement avec ce nouvel acteur…