Renault a récemment annoncé son choix de recourir aux batteries Lithium Fer Phosphate (LFP) pour ses prochains modèles électriques ( y compris pour la R5 E-TECH ). Cette décision marque un tournant stratégique significatif dans l’électrification de ses véhicules. Mais qu’est-ce qui distingue les batteries LFP des batteries NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), couramment utilisées dans les véhicules électriques jusqu’à présent ?
Les Batteries LFP : une tendance de fond
Les batteries LFP utilisent du phosphate de fer lithié comme cathode, offrant plusieurs avantages :
- Sécurité Supérieure : Les batteries LFP sont réputées pour leur stabilité chimique. Elles sont moins susceptibles de surchauffer et de prendre feu par rapport aux batteries NMC, ce qui en fait un choix plus sûr pour les consommateurs.
- Durée de Vie Prolongée : Grâce à leur chimie plus stable, les batteries LFP ont généralement une durée de vie plus longue. Elles peuvent supporter plus de cycles de charge-décharge avant que leur capacité ne diminue de manière significative.
- Coût Réduit : Les batteries LFP ne contiennent pas de cobalt ou de nickel, des matériaux coûteux et dont l’approvisionnement peut être problématique. Cela rend les LFP moins chères à produire, ce qui peut potentiellement réduire le coût global des VE. On comprend que ce soit un argument majeur, Stellantis l’avait également compris en faisant ce choix pour la nouvelle Citroën ë-C3. L’écart de prix est d’environ 20 % pour une batterie LFP face à une batterie NMC.
- Durabilité Environnementale : L’absence de cobalt, un métal souvent extrait dans des conditions controversées, rend les batteries LFP plus respectueuses de l’environnement et des droits de l’homme.
Les batteries NMC encore dans le coup ?
En comparaison, les batteries NMC, qui combinent nickel, manganèse et cobalt, offrent aussi des avantages :
- Densité Énergétique Élevée : Les batteries NMC ont une densité énergétique plus élevée, ce qui signifie qu’elles peuvent stocker plus d’énergie pour une même masse. Cela se traduit par une autonomie plus grande pour les VE.
- Meilleures Performances à Basse Température : Les batteries NMC ont tendance à mieux performer dans des conditions climatiques froides, un avantage significatif pour les conducteurs des régions aux hivers rigoureux.
- Puissance Supérieure : Grâce à leur densité énergétique élevée, les batteries NMC peuvent fournir des puissances plus élevées, améliorant ainsi les performances d’accélération et la vitesse maximale des VE.
Le choix de Renault
Le passage de Renault aux batteries LFP pour ses futurs véhicules électriques représente une décision stratégique visant à optimiser le coût, la sécurité et la durabilité. Bien que les batteries NMC continueront probablement à dominer le segment des véhicules électriques haut de gamme en raison de leur densité énergétique et de leurs performances supérieures, les batteries LFP offrent une alternative viable et pragmatique pour une électrification de masse. En adoptant cette technologie, Renault souhaite rester compétitif pour ses citadines de segment A et B, avec de futurs modèles attendus comme la Renault 4 E-TECH ou encore la future Twingo électrique.
Seul hic : ces batteries ne seront pas produites en France, mais en Pologne par LG Energy Solution auprès de qui Ampère a passé commande. La Renault 5 sera donc rapidement proposée début 2025 avec des batteries LFP, en parallèle des batteries NMC. Un choix dicté par la guerre des prix…