Essai Fiat 500e 87 kW : que vaut cette citadine électrique ?

Essai Fiat 500e
Essai Fiat 500e

Exclusivement proposée en électrique depuis sa sortie, la première Fiat 500e est devenue l’une des électriques les plus diffusées en Europe. Elle était même leader des segments A et B en 2023, pour la seconde année consécutive. Une belle réussite, pour un modèle qui joue à fond la carte de la Dolce Vita. Malheureusement l’année 2024 n’a pas été similaire, et les ventes ont largement baissé. Alors ce désamour des acheteur est-il mérité ou non ?

Design : la Dolce Vita

Cette première génération de Fiat 500 électrique a conservé le profil du modèle commercialisé depuis de nombreuses années, tout en modernisant certains détails. A l’image par exemple des projecteurs avant, dont une partie du cercle iconique est juste un contour qui est utilisé comme feu de jour. L’identité 500 est d’ailleurs affirmée avec un gros 500 à l’emplacement de la calandre.

A noter que deux autres carrosseries sont aussi disponibles : le cabriolet, et la berline 3+1 avec une demi porte arrière pour faciliter l’accès à bord. Vue de derrière, la 500 électrique se démarque de la 500 thermique par ses feux arrière pleins, comme un petit retour en arrière…

La teinte rose gold de notre exemplaire d’essai est facturée 850 euros. Pour bénéficier d’un style plus travaillé, il faudra débourser les 1250 euros du « pack style ». Ce pack comprend les jantes alliage 16″, plus sympathiques que les jantes en tôle avec enjoliveurs 15″ fournis ici, les projecteurs avant full LED ‘Infinity’, les contours de vitres chromés et les seuils de portes chromés. Autre possibilité : sélectionner la version supérieure La Prima, avec un pack style plus qui comprend des jantes 17″ ou encore le toit vitré panoramique. Si vous n’êtes pas à 4000 euros près…

Essai Fiat 500e
Essai Fiat 500e

Même sans opter pour la version la plus chère, la Fiat 500e a toujours un sacré capital séduction. Le charme italien d’un design né il y a plusieurs décennies opère toujours !

Vie à bord : la dolce vita se poursuit à l’intérieur

Même en passant à l’électrique, la petite Fiat 500 a conservé son gabarit réduit et sa carrosserie trois portes. Pour accéder à bord, il faudra donc passer par les longues portes avant y compris pour s’engouffrer à l’arrière. Petit bémol en 2024 : les sièges sans mémoire qui ne reviennent pas dans leur position initiale après les avoir basculés. Il faut donc les refaire coulisser, en espérant retrouver la bonne position de conduite…

Un meilleur accès à l’arrière est proposé sur la carrosserie 3+1, facturée 2000 euros de plus.

La planche de bord de cette 500e présente bien, avec un bandeau qui reprend ici la teinte rose gold de la carrosserie. Au centre, l’écran de 10,25″ du système multimédia UConnect se distingue par une très bonne résolution. Si les commandes de climatisation sont disponibles sur l’écran tactile, elles sont aussi reprises en touches physiques sur la console centrale. Juste en-dessous, on trouve un rangement pour son smartphone ( sans charge à induction sur cette version ), et encore plus bas, les commandes pour le sélecteur de vitesse. Avec quatre touches : P pour parking, N pour neutre, R pour la marche arrière et D pour Drive.

L’ergonomie est donc intuitive, et la prise en main de ce modèle est très rapide.

La planche de bord de la Fiat 500e
La planche de bord de la Fiat 500e

Avec UConnect, Apple Car Play et Android Auto fonctionnent sans fil. Le système se connecte très rapidement à chaque démarrage de la voiture, rien à dire.

Ici la sellerie est en tissu assez rudimentaire, et le maintien des sièges ne sera pas optimal notamment pour le bas du dos. Attention à ceux qui ont besoin de bien maintenir leurs lombaires…Bien entendu cette citadine n’est pas conçue pour aligner des centaines de kilomètres, mais tout de même, le temps passé dans des bouchons peut aussi être parfois très long !

Fabriquée en Italie, la 500e le met en avant au niveau des contre-portes, petit détail sympathique.

Cette voiture d’essai dispose en plus du pack confort facturé 1250 euros, qui comprend de nombreux éléments : rétroviseurs extérieurs à réglage électrique et dégivrants, accoudoir central avant, banquette arrière rabattable asymétrique, pare-brise dégivrant, sièges avant chauffants, siège conducteur réglable en hauteur, radars de stationnement 360° et détecteur d’angles morts.

Parlons un peu de la qualité de finition : sur une petite Fiat on ne s’attend pas à des miracles. Ici les plastiques sont donc tous rigides, y compris pour la coiffe de la planche de bord.

Du côté du coffre, la contenance est très limitée avec seulement 185 litres. Il sera donc souvent nécessaire de rabattre les sièges arrière pour charger, y compris des courses !

La fermeture du hayon ne comporte pas de poignée, mais une simple sangle : un peu cheap ! En revanche l’ouverture du capot moteur laisse une meilleure impression, avec des vérins, pas toujours présents sur des citadines.

L'espace à l'arrière est compté
L’espace à l’arrière est compté

A conduire : de l’aisance, mais une autonomie limitée

La puissance de la motorisation de cette Fiat 500e peut sembler modeste : avec 87 kW, soit 118 ch, on n’espère pas rivaliser au feu vert avec une Tesla Model 3. C’est pourtant la plus performante disponible, puisque la petite version se contente de 95 ch.

Ceux qui veulent plus de watts pourront désormais se tourner vers sa déclinaison Abarth 500e. Mais les accélérations de ma 500e sont déjà plus que suffisantes en ville, mais aussi sur route ou sur voie rapide. Avec cette motorisation de 118 ch, la petite Fiat ne manque pas vraiment de pep’s.

Deux tailles de batteries sont proposées sur ce modèle : une petite de 23,8 kWh, et une seconde plus généreuse de 42 kWh. L’autonomie de celle-ci est revendiquée pour 320 km, mais même chargée à 100 % celle de notre modèle d’essai indiquait au mieux 290 km ! Pas de quoi fanfaronner.

La recharge, un passage obligé de manière régulière
La recharge, un passage obligé de manière régulière

Au volant, la direction est légère, ce qui pourra calmer les ardeurs d’un conducteur dynamique, avec un manque de précision ressenti qui ne rassure pas toujours. Cela dit, lestée par ses batteries avec un centre de gravité bas, la petite 500e offre un comportement routier très sécurisant et efficace. La 500e est donc un cran en-dessous par exemple d’une Honda e particulièrement douée en la matière ( lire notre essai de la Honda e ) , mais très largement au-dessus d’une Dacia Spring ! ( lire notre essai de la Dacia Spring )

Plusieurs modes de conduite EV sont proposés : Normal, Range et Sherpa. Le mode Sherpa fera gagner une trentaine de kilomètres d’autonomie par rapport au mode normal quand on vient de charger complètement la batterie. Ce mode active un freinage régénératif plus puissant : un simple lever de pied freine fortement la 500e. ( particulièrement en mode Sherpa ). Ce qui correspond à une conduite « one pedal », tout simplement, très pratique en ville. Ceux qui préfèrent freiner à l’ancienne préféreront le mode normal, plus classique.

Lors de notre essai sur près de 600 km, la consommation moyenne s’est établie à 14,8 kWh. Une belle performance, à condition de pratique l’éco-conduite et d’avoir les parcours qui vont bien, c’est à dire essentiellement en ville. Sur autoroute à 130 km/h, la conso instantanée se situe plutôt entre 22 et 24 kWh.

Si vous envisagez une charge sur autoroute, le capacité de charge rapide se cantonne à 85 kWh. Le temps de recharge de 0 à 80 % est donné en 35 minutes par le constructeur.

Le système UConnect est agréable à utiliser
Le système UConnect est agréable à utiliser

En sécurité, ce niveau d’équipement 500e Red comprend le détecteur de fatigue, le régulateur de vitesse, la caméra de recul, l’appel d’urgence E Call, le capteur de pluie, et la reconnaissance des panneaux de signalisation. Le détecteur d’angles morts et les radars de stationnement 360° sont ajoutés par le pack Confort, car les radars arrière sont désormais de série, du fait de l’arrivée des normes GSR2 en Europe depuis juillet 2024.

SI vous souhaitez le régulateur adaptatif, il faudra obligatoirement choisir la finition supérieure Prima, avec le pack Tech de série.

Budget : des prix encore trop élevés

Le premier prix de la Fiat 500e est de 30400 euros pour une configuration « Red », avec une puissance de 95 ch et un équipement déjà complet. La motorisation de 118 ch avec une meilleure autonomie testée ici est facturée 3500 euros de plus, soit 33900 euros ( avant déduction du bonus écologique ).

Un prix qui devient aujourd’hui élevé : une 500e La Prima 118 ch est affichée au prix catalogue de 37900 euros. Même avec une remise en ligne qui le fait tomber à 36900 euros, cela reste très cher.

La teinte Rose Gold n'est désormais plus disponible que sur la version La Prima
La teinte Rose Gold n’est désormais plus disponible que sur la version La Prima

Fiat va devoir réajuster les prix de son modèle dans les mois à venir, avec une concurrence nouvelle et plus agressive. A l’image par exemple de la nouvelle Citroën ë-C3 facturée seulement 27800 euros en version Max, avec 5 portes, et un bon équipement de série ( 320 km d’autonomie ). De son côté la nouvelle Renault 5 E-TECH est également une rivale redoutable, à partir de 33490 euros avant déduction du bonus écologique en version Techno 150 ch avec une « autonomie confort » de 400 km.

Les modèles électriques des marques Stellantis apparaissent comme actuellement décalés en tarif : des ajustements seront indispensables, dès 2025.

Si vous souhaitez acheter une Fiat 500e en 2024, nous vous conseillons donc de profiter des ventes actuellement à la peine pour négocier une belle remise. Il est d’ailleurs possible de trouver actuellement des 500e de 118 ch dès 28000 euros en neuf, en concession, avant toute demande de remise !

Ce modèle peut aussi être intéressant en occasion, étant donné que la fiabilité est plutôt positive depuis son lancement en 2020.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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