Les SUV électriques, longtemps considérés comme les héros écologiques de la route, se révèlent être des acteurs majeurs d’une nouvelle menace pour la transition vers les voitures électriques. Cette révélation provient d’une étude inédite menée par le WWF France, trois ans après que l’organisation ait alerté sur l’empreinte carbone alarmante des SUV thermiques. La raison de cette menace réside dans leur consommation vorace de métaux critiques, tels que le cuivre, le lithium, le nickel et le cobalt, nécessaires à la production de batteries.
Trop gros, trop lourds, les SUV électriques sont dans le collimateur de WWF
Alors que l’Union européenne s’engage à mettre fin à la vente de voitures thermiques d’ici 2035, avec un plan ambitieux de produire un million de véhicules électriques par an en France d’ici 2027, la demande en métaux critiques connaît une croissance exponentielle. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production actuelle ne pourra pas satisfaire cette demande en pleine expansion.
L’étude du WWF France met également en lumière l’augmentation du poids des voitures, principalement due à la popularité croissante des SUV, qui représentent désormais 46 % des ventes de voitures thermiques en France et 41 % des véhicules électriques. Un SUV électrique consomme trois fois plus de cuivre et d’aluminium, ainsi que cinq fois plus de lithium, de nickel et de cobalt qu’une petite citadine électrique.
Une projection inquiétante suggère que si le monde adoptait le modèle français de SUV électrique, la production minière ne serait pas en mesure de répondre à la demande mondiale de métaux critiques, en particulier le lithium, le nickel, le cuivre et le cobalt, d’ici la fin de la décennie.
Le WWF France appelle les autorités à agir de toute urgence pour éviter une crise imminente. L’étude a identifié plusieurs mesures qui pourraient réduire la demande en métaux critiques, dont la plus significative est la réduction de la taille des véhicules électriques. En réduisant la taille des voitures électriques, il serait possible de réduire de 17 % la demande en métaux critiques d’ici 2035.
L’organisation préconise également la création d’une taxe spécifique basée sur le poids des voitures électriques les plus lourdes. En outre, le WWF France suggère de réserver les incitations financières aux véhicules électriques pesant moins de 1,6 tonne, ce qui cesserait de subventionner les véhicules étrangers plus lourds et polluants.
En fin de compte, le WWF France exhorte les autorités à prendre des mesures immédiates pour garantir que la transition vers les véhicules électriques reste viable et respectueuse de l’environnement, tout en préservant l’indépendance stratégique de la France dans ce domaine.
L’application du malus au poids arrivera-t-elle prochainement sur les voitures électriques pour dissuader l’achat de SUV ?