La CGT a voté ce samedi une poursuite de la grève dans les dépôts et raffineries de TotalEnergies. Trois premiers sites avaient déjà reconduit cette grève jusqu’à la semaine prochaine, notamment la raffinerie de Normandie, la plus grande du pays. Hier, le mouvement a également été reconduit dans les raffineries de Feyzin, de la Mède et de Flandres.
La situation vue par le gouvernement : seulement un quart des stations en difficulté
Selon le gouvernement et la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, seul un quart des stations serait en difficulté, avec au moins un type de carburant en rupture. Ce chiffre de 27,4 % parait toutefois étonnant, étant donné que dans la vraie vie, les automobilistes voient des difficultés sur le terrain pour 2 à 3 stations sur 4 ! Sans compter les files d’attente interminables pour les seules stations approvisionnées.
La CGT a lâché un peu de lest en permettant à des livraisons d’être faites depuis Donges, pour éviter selon Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire CGT TotalEnergies de créer des tensions.
Des grévistes très bien payés selon la direction de TotalEnergies
La majorité des français qui galèrent depuis deux semaines pour faire leur plein ne se sent pas nécessairement en accord avec les grévistes.
Dans la semaine, la direction de TotalEnergies a fragilisé l’opinion publique en faveur de la grève en dévoilant les salaires des opérateurs de raffineries. Un salaire annoncé à 5000 euros par mois, primes comprises. Nos confrères de France Info ont vérifié ces chiffres, et les rémunérations brutes vont de 2200 euros brut pour un opérateur débutant à 3600 brut pour un opérateur ayant 20 ans d’ancienneté. Les primes font ensuite gonfler la rémunération, avec une moyenne annuelle de 9000 euros tout de même ! Ce qui au final, confirme bien que les grévistes sont rémunérés au-dessus du salaire moyen en France qui se situe à 2200 euros nets par mois.
De leur côté, les pompistes qui travaillent en station pour TotalEnergies ne sont pas logés à la même enseigne, avec des salaires proches du SMIC.
A l’autre bout de la chaine, le PDG du groupe a vu sa rémunération augmenter de 52 % : elle est passée de 3,918 millions d’euros en 2020 à 5,944 millions en 2021 ! Des niveaux de rémunération indécents, qui attisent la colère des salariés grévistes, ce qu’ont ne peut que comprendre.
En attendant qu’un accord soit trouvé sur les salaires, ce sont les automobilistes qui sont pris en étau entre les grévistes et la direction du groupe Total.