L’Alpine A390 poursuit son développement dans l’un des environnements les plus exigeants de la planète : la Laponie suédoise. À quelques mois de sa révélation officielle, la future sportive 100 % électrique de Dieppe subit des tests en conditions extrêmes, visant à garantir ses performances et sa fiabilité. Avec ce modèle, Alpine cherche à concilier l’ADN de la marque avec les exigences d’un marché en pleine mutation. Mais que peut-on réellement attendre de cette nouvelle A390, qui sera le deuxième modèle électrique Alpine après l’A290 ?
Un fastback 5 places aux ambitions sportives affirmées
L’A390 marque une étape importante pour Alpine. Contrairement à l’A110, qui reste une berlinette radicale et légère, cette nouvelle venue joue une partition différente : celle d’un fastback 5 places, mariant sportivité et polyvalence. Avec ses 4,62 mètres de long et sa silhouette aérodynamique, elle s’éloigne du format ultra-compact de l’A110 pour aller chasser sur un autre terrain, celui des crossovers sportifs électriques.
L’approche rappelle celle d’une Porsche Taycan, voire d’une Tesla Model 3 Performance, mais avec une philosophie distincte. Là où Tesla mise sur la brutalité de ses accélérations, Alpine insiste sur le toucher de route, le dynamisme et la précision de la conduite. C’est ici que les essais en conditions extrêmes prennent tout leur sens.
L’épreuve du froid : un passage obligé pour les sportives électriques
Les températures glaciales de la Laponie, pouvant atteindre -40°C, offrent un terrain de test idéal pour éprouver les technologies de l’A390. Parmi les éléments passés au crible :
• L’Alpine Active Torque Vectoring, un système de gestion du couple permettant une agilité accrue dans les courbes.
• Les 5 modes de conduite, incluant un mode « Track » pour une conduite plus engagée.
• Le système à trois moteurs électriques, qui promet une motricité optimisée et des performances dignes d’une sportive de haut niveau.
Ces tests permettent d’ajuster la gestion des batteries et de valider la répétabilité des performances, un point clé pour les véhicules électriques. Contrairement aux thermiques, qui peuvent perdre en efficacité dans ces conditions, une électrique mal calibrée pourrait voir ses performances chuter drastiquement sous le froid extrême.
Autre enjeu crucial : le chauffage et le dégivrage. Sur ce point, Alpine ne peut pas se permettre de compromis, notamment face à des concurrentes comme la BMW i4 M50 ou la Mercedes-AMG EQE 53, qui proposent des habitacles bien équipés et parfaitement adaptés aux climats rigoureux.
Un design inspiré de l’Alpenglow et de la F1
Si les prototypes encore camouflés ne laissent entrevoir que quelques éléments de design, Alpine a déjà confirmé certaines inspirations. L’A390 reprend une signature lumineuse inspirée de l’Alpenglow, avec un bandeau avant évoquant la légèreté et une nuée de triangles lumineux, baptisée « Cosmic Dust », qui donne un effet de comète traversant l’atmosphère.
L’arrière, encore masqué, semble intégrer un béquet aérodynamique, renforçant la sportivité du modèle. Côté intérieur, seul le volant sport en cuir Nappa a été officiellement dévoilé. Directement inspiré des monoplaces Alpine de Formule 1, il intègre trois boutons-clés :
• OV (Overtake) : probablement pour libérer un surplus de puissance temporaire.
• RCH (Recharge) : une gestion optimisée de la récupération d’énergie.
• Drive Modes, avec le fameux mode Track pour une conduite plus radicale.
Un châssis affûté pour un comportement digne d’une Alpine
L’A390 ne se contente pas d’être une berline électrique rapide, elle veut aussi offrir une expérience de conduite immersive et précise. Alpine promet des accélérations comparables à celles de l’A110 R, ce qui laisse présager un 0 à 100 km/h autour des 4 secondes, un chiffre encore à confirmer.
Mais au-delà du 0 à 100 km/h, c’est en courbe que l’A390 devra prouver sa légitimité. La marque dieppoise annonce un châssis agile et léger, un véritable défi pour un véhicule électrique qui, par nature, est alourdi par ses batteries. La répartition des masses et la gestion de l’électronique embarquée seront donc cruciales pour retrouver les sensations typiques d’une Alpine.
À titre de comparaison, une BMW i4 M50 (544 ch, 2,2 tonnes) souffre parfois d’un comportement pataud malgré sa puissance. L’A390 devra faire mieux sur ce plan pour justifier son appartenance à la famille Alpine. ( lire notre essai de la BMW i4 M50 )
Une production 100 % française pour un modèle stratégique
Alpine met un point d’honneur à valoriser son savoir-faire français avec l’A390. Le modèle sera produit à Dieppe, berceau historique de la marque, tandis que ses trois moteurs électriques proviendront de l’usine Renault de Cléon.
Les partenariats sont également bien choisis avec Devialet, pour un système audio premium à la hauteur de l’image sportive de la voiture et Michelin, qui fournira des pneus spécifiques avec un marquage « A39 ».
Dans un marché de plus en plus dominé par les constructeurs allemands et américains, Alpine joue la carte du made in France comme un atout différenciant.
Verdict : Alpine face à un défi de taille
L’A390 se veut être bien plus qu’un simple modèle supplémentaire dans la gamme Alpine. Avec ce fastback 5 places, la marque vise une clientèle plus large, tout en conservant un ADN sportif fort.
Son positionnement est délicat : elle devra se démarquer face à des concurrentes bien installées comme la Porsche Taycan, la BMW i4 M50, voire des outsiders comme la Polestar 5. Son agilité et son toucher de route seront ses meilleures armes, à condition que le poids ne vienne pas tout gâcher.
Réponse le 27 mai 2025, lors de la présentation officielle à Dieppe. D’ici là, Alpine continue de perfectionner son dernier-né dans les conditions les plus hostiles. Un pari risqué, mais excitant.