Le 1ᵉʳ mars 2025 marque une étape importante dans la politique environnementale française avec le durcissement du malus écologique. Cette taxe vise à pénaliser l’achat de véhicules émettant des niveaux élevés de dioxyde de carbone (CO₂) et à encourager les consommateurs à se tourner vers des options plus respectueuses de l’environnement. Les nouvelles mesures introduites apportent des modifications significatives aux barèmes existants, impactant ainsi le marché automobile et les choix des consommateurs.
Abaissement du seuil d’émissions de CO₂
Jusqu’au 28 février 2025, le malus écologique s’appliquait aux véhicules émettant plus de 118 grammes de CO₂ par kilomètre. Désormais, ce seuil est abaissé à 113 g/km. Concrètement, cela signifie que des modèles auparavant exemptés de cette taxe sont désormais concernés. Par exemple, une citadine essence affichant des émissions de 115 g/km, autrefois épargnée, se voit désormais attribuer un malus. Cette mesure vise à élargir la portée de la taxe pour inclure une gamme plus large de véhicules, incitant ainsi les constructeurs à développer des motorisations plus propres.
Augmentation du montant maximal du malus CO₂
Le montant maximal du malus écologique a été relevé de manière significative, passant de 60 000 € à 70 000 € pour les véhicules les plus polluants, c’est-à-dire ceux émettant plus de 192 g/km de CO₂. Cette hausse substantielle vise à dissuader l’achat de véhicules à fortes émissions, tels que certaines voitures de sport ou SUV de grande taille. Cependant, une telle augmentation pourrait être perçue comme excessive par certains, notamment les amateurs de véhicules puissants, qui pourraient y voir une pénalisation disproportionnée.
Modification du malus au poids (“malus masse”)
Introduit en 2022 pour lutter contre l’alourdissement des véhicules, le malus au poids s’appliquait jusqu’alors aux véhicules dépassant 1 600 kg. Bien que ce seuil reste inchangé en 2025, des ajustements notables sont à signaler :
• Véhicules hybrides rechargeables : Ces modèles, auparavant exonérés du malus masse, bénéficient désormais d’un abattement de 200 kg sur le poids servant de base au calcul de la taxe. Par exemple, un hybride rechargeable pesant 1 800 kg sera taxé sur la base de 1 600 kg.
• Véhicules hybrides non rechargeables : Ces véhicules bénéficient d’un abattement de 100 kg, à condition que le moteur électrique ait une puissance supérieure ou égale à 30 kW. Cette mesure vise à encourager l’intégration de systèmes hybrides plus performants.
Il est important de noter que le montant cumulé du malus CO₂ et du malus masse est plafonné au montant maximum du malus CO₂, soit 70 000 € à compter du 1ᵉʳ mars 2025. Ainsi, si un véhicule atteint déjà ce plafond avec le malus CO₂, le malus masse ne s’applique pas.
Comparaison avec d’autres modèles et implications pour les constructeurs
Ces nouvelles mesures placent certains modèles autrefois populaires dans une position délicate. Par exemple, des SUV compacts ou des berlines familiales équipées de motorisations thermiques traditionnelles pourraient désormais être lourdement taxés, rendant leur acquisition moins attractive. En revanche, des modèles hybrides légers ou électriques, tels que la Toyota Prius ou la Renault Zoé, deviennent des alternatives plus séduisantes pour les consommateurs soucieux de leur budget et de l’environnement.
Pour les constructeurs, ces ajustements fiscaux représentent à la fois un défi et une opportunité. Ils sont incités à accélérer le développement de technologies plus propres et à proposer des véhicules moins polluants pour répondre aux attentes du marché et aux exigences réglementaires. Cependant, cette transition nécessite des investissements conséquents en recherche et développement, ainsi qu’une adaptation rapide aux nouvelles normes.
Conclusion
Le durcissement du malus écologique au 1ᵉʳ mars 2025 s’inscrit dans la volonté de la France de réduire les émissions de CO₂ et de promouvoir une mobilité plus durable. Si ces mesures peuvent sembler contraignantes pour certains consommateurs et constructeurs, elles reflètent une tendance globale vers une transition énergétique nécessaire. De quoi favoriser les ventes d’hybrides, d’électriques, mais aussi ralentir les ventes qui sont déjà à la peine…