Les Mini électriques vont continuer d’être produites seulement en Chine

MINI John Cooper Works Aceman
MINI John Cooper Works Aceman

L’électrification de Mini en Europe prend un virage inattendu. Alors que la production des nouvelles Mini Cooper EV et Mini Aceman devait débuter en 2026 sur le site historique d’Oxford, la marque britannique, détenue par BMW, a décidé de reporter ce projet à une date indéterminée. Une décision qui reflète une tendance plus large dans l’industrie automobile : le ralentissement des ventes de véhicules électriques et la réévaluation des stratégies industrielles.

Mini et son pari électrique : un démarrage en demi-teinte

Mini avait présenté sa cinquième génération de Cooper en septembre 2023, avec une version électrique en tête de gondole. Le crossover compact Aceman, lui, a été révélé en avril 2024, entièrement électrifié. La production de ces modèles a été initialement confiée à une coentreprise entre BMW et Great Wall Motor (GWM) en Chine, via l’usine Spotlight Automotive située dans la province du Jiangsu.

L’objectif initial de Mini était de relocaliser une partie de cette production en Angleterre pour répondre à la demande des marchés européens et internationaux hors Chine. Cependant, la donne a changé : Mini vient d’annoncer qu’aucune production locale ne serait lancée en 2026, et ce, pour une durée indéterminée. Cela signifie que les Mini Cooper EV et Aceman continueront d’être exclusivement importés de Chine, ce qui pourrait susciter des interrogations sur l’impact des droits de douane, et donc des prix. Sur le marché français, les Mini électriques seront donc toujours privées de bonus écologique, tant que la production n’est pas rapatriée à Oxford.

Une décision symptomatique du ralentissement du marché électrique

Ce report de production s’inscrit dans un contexte où l’engouement pour les véhicules électriques marque le pas. D’après les données de Jato Dynamics, la part de marché des véhicules électriques en Europe a légèrement reculé entre 2023 et 2024, passant de 15,7 % à 15,4 %. Plusieurs facteurs expliquent cette stagnation : une baisse des aides gouvernementales dans plusieurs pays, des prix toujours plus élevés qu’en thermique, et une forte progression des motorisations hybrides.

Mini n’est pas le seul constructeur à revoir sa stratégie. Ford a récemment annoncé des ajustements sur ses projets électriques en Europe, tandis que Volkswagen et Mercedes ont également admis des difficultés à atteindre leurs objectifs de ventes de véhicules électriques.

Un investissement massif… pour rien ?

BMW et Mini avaient pourtant mis les moyens pour moderniser l’usine d’Oxford et le site de Suindon dédié à l’assemblage des carrosseries. Plus de 600 millions de livres sterling ont été investis pour agrandir l’atelier de carrosserie, construire un centre de montage des batteries et améliorer la logistique. Un financement complémentaire du gouvernement britannique, annoncé à l’époque, semble aujourd’hui suspendu.

Ce contretemps interroge sur la viabilité de l’usine d’Oxford à long terme. Bien qu’elle continue de produire les versions thermiques et hybrides des Mini, son avenir semble incertain si le virage électrique ne s’opère pas comme prévu.

En parallèle, Mini a confirmé l’abandon de la Cooper Cabriolet électrique, qui devait initialement voir le jour en 2027. Cette version devait être produite en Chine et en Angleterre, mais face à un marché jugé trop restreint, le projet a été purement et simplement annulé. Mini préfère concentrer ses efforts sur ses modèles à plus fort volume.

Le marché des voitures électriques est-il arrivé à un plateau ? Ou bien Mini fait-elle simplement preuve de prudence avant un rebond attendu des ventes ? Dans tous les cas, cette décision marque un ralentissement dans l’électrification de la marque britannique, qui devra ajuster sa stratégie face à des consommateurs toujours hésitants.

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Arnaud Martin

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