Les chiffres sont tombés pour l’année 2024 et ils ne sont pas bons du tout pour la marque italienne Lancia. Alors que Stellantis souhaite relancer cette marque qui s’était pendant plusieurs années cantonnée au marché italien, l’arrivée de l’Ypsilon nouvelle génération est loin de convaincre les automobilistes. La tâche s’annonce plus dure que prévue pour Lancia, ce qui pourrait compromettre sa survie.
L’Ypsilon 3 sauve encore les meubles
En 2024, Lancia a vendu 28700 Ypsilon…d’ancienne génération ! Soit un chiffre en baisse de 36 % par rapport à 2023, qui n’est pas choquant au vu de l’arrivée de la nouvelle Ypsilon. Sauf que l’Ypsilon 4 démarre plus que timidement avec seulement 3900 exemplaires écoulés. La marque italienne n’a donc écoulé que 32600 voitures en 2024, un chiffre ridiculement bas quand on sait qu’il s’agit de citadines relativement bon marché.
En Italie, l’Ypsilon 3 parvenait à réaliser de bons scores en raison de ses tarifs comprimés vers le bas. Mais la bonne affaire n’est plus la même pour l’Ypsilon 4, une cousine très proche techniquement de la Peugeot 208. Elle a été lancée en juin 2024, et n’a donc pas bénéficié d’une année pleine mais tout de même d’un semestre entier. Et contrairement à sa devancière, Lancia l’a proposé sur d’autres marchés que l’Italie, dont la France. Le score de ce modèle devrait être plus élevé, rien que pour le marché italien.
Une Ypsilon électrique en perdition
Pire, la version électrique de la nouvelle Ypsilon ne représente que 14 % des ventes en 2024, avec 550 exemplaires. Cette Ypsilon Elettrica n’est en effet pas donnée, avec des tarifs qui débutent à 34800 euros. La version hybride est heureusement plus accessible, à partir de 24500 euros.
Ces tarifs découlent du positionnement de la marque Lancia, voulue plus premium que Peugeot au sein de Stellantis. Si l’objectif est de rivaliser avec BMW, Audi ou Mercedes, proposer une 208 redessinée n’est sans doute pas suffisant. En attendant la version sportive HF, les motorisations sont effectivement du niveau de sa cousine Peugeot avec 156 ch dans le meilleur des cas.
Un réseau encore très limité en France
En France, Lancia ne comptait que 14 points de vente fin 2024, un chiffre qui doit passer à 25 cette année. Mais les mauvais résultats de 2024 vont sans doute refroidir les ardeurs des futurs concessionnaires, qui ne vont pas se ruer pour investir sur un pari aussi compliqué.
Si la nouvelle citadine Lancia ne parvient pas à se vendre, autant dire que cela risque d’être encore plus compliqué pour les futures Delta et Gamma.
Cette situation arrive au mauvais moment : Stellantis est en difficulté, et le groupe qui n’a pas encore désigné de successeur à Carlos Tavares va devoir trouver des solutions rapides pour redresser la barre. On voit mal comment les résultats de Lancia pourraient permettre de poursuivre sa relance sereinement, ou dans un déni total. En Europe les ventes de voitures neuves sont à la peine, et le nombre de constructeurs présents ne fait qu’augmenter avec l’arrivée de nombreuses marques chinoises. Il n’y aura clairement pas de place pour tout le monde, et visiblement Lancia risque fort de disparaitre.
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