Attaquons nous aujourd’hui à l’un des modèles phares de la gamme Toyota : le Yaris Cross. Dérivé de la Yaris et fabriqué en France, ce petit crossover est venu se placer sous le C-HR et a rapidement rencontré un réel succès. Il faut dire que ce SUV urbain est parfaitement dans l’air du temps avec sa motorisation full hybride, son look travaillé et ses tarifs relativement abordables. Sur l’année 2024, ce petit SUV est même parvenu à intégrer le top 10 des ventes en France. Autre info intéressante : le Yaris Cross est aussi devenu la voiture la plus produite en France, un comble face à nos constructeurs tricolores…
Un design au goût du jour
Alors que dans la décennie précédente, les Toyota souffraient parfois d’un design un peu terne, ce n’est pas du tout le cas de la Yaris Cross. Ce SUV de segment B a été voulu esthétiquement « urbain et sophistiqué ». Le résultat est sans appel : ce modèle séduit les acheteurs avec des lignes tendues et musclées.
Long de 4,18 m, le Toyota Yaris Cross présente un gabarit intermédiaire à mi-chemin entre un Jeep Avenger ( 4,08 m de long ) et un Peugeot 2008 ( 4,30 m ). Il ne fait pas semblant d’être un SUV avec une hauteur digne de ce nom, un capot plat et tous les attributs esthétiques qu’on peut attendre d’une telle carrosserie.
Curieusement à l’arrière, seul un badge Yaris est placé sur le hayon, sans le « Cross ». Il aurait sans doute été préférable de mettre le nom complet pour bien identifier ce modèle. La dénomination est heureusement inscrite dans les protections de bas de portes arrière !
Notre configuration d’essai arbore une teinte de caisse « Bronze impérial métallisé », assez rare dans les rues. Les jantes alliage 18″ noires à 10 doubles-branches étaient de série sur cette finition Trail, qui a été retirée du catalogue.
Un Yaris Cross bien équipé et classique
Le conducteur d’un Yaris Cross trouvera rapidement ses marques. Le levier de vitesses est encore « à l’ancienne » avec un grand levier, qui a tendance à être supprimé par l’ensemble des marques, ou presque. Devant le conducteur, là encore pas d’instrumentation entièrement digitale mais des compteurs classiques accompagnés d’un odomètre en couleur. Ce classicisme se retrouve pour les commandes de climatisation, ou du volant : Toyota conserve des commandes à touches standard, et ne prend pas de risque à revoir totalement l’ergonomie. Les journalistes et les automobilistes ont été souvent critiques avec le tout tactile, et le constructeur japonais se démarque donc des dernières tendances.
Mention spéciale pour les sièges avant, dont le maintien latéral est excellent.
Sur cette version d’essai, les équipements présents en série sont nombreux : affichage tête haute, caméra de recul, climatisation automatique, sellerie semi-cuir, sièges avant chauffants, système de navigation, Android Auto sans fil…
En option, le pack techno facturé 1000 euros fera encore grimper le niveau d’équipement avec le système hifi JBL, 8 haut-parleurs, le chargeur smartphone à induction, le hayon motorisé avec ouverture sans les mains. Des équipements pas toujours présents dans cette catégorie, et qui pourront faire la différence au moment du choix face à un rival plus dépouillé. Un 2008 par exemple, ne propose pas de hayon motorisé.
La qualité de finition du Yaris Cross est honnête, avec un réel sérieux sur l’assemblage, mais une majorité de plastiques rigides. Il est dommage que les contre-portes avant et arrière ne présentent pas aussi bien. A l’avant, des inserts tissu et différents habillages sont utilisés, alors qu’à l’arrière les passagers doivent se contenter d’un plastique sombre sans fioritures. A la fois triste et un peu cheap !
Curieusement les passagers arrière sont aussi privés d’éclairage : une lacune, synonyme d’économies et peu pratique. L’habitabilité arrière est d’ailleurs assez comptée en espace aux jambes, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous alors que les sièges avant ne sont pas particulièrement reculés.
Vous l’aurez compris : il vaut mieux être installé aux places avant qu’à l’arrière, qui sera plutôt destiné à des enfants.
Avec sa hauteur de SUV, le Yaris Cross propose un volume de coffre intéressant de 397 litres. Le seuil est assez haut, mais l’aménagement intérieur est très pratique avec un plancher en deux parties pour compartimenter les espaces. Les concepteurs ont même prévu un raccordement allume cigare pour les accessoires.
En rabattant la banquette arrière, le volume de chargement passe à 1097 litres.
A conduire : une motorisation full hybride avec 3 cylindres
Ce petit SUV est basé sur la plate-forme GA-B de Toyota, qui est connue pour son centre de gravité bas, sa rigidité et son poids réduit. Des éléments indispensables pour une tenue de route aboutie, tout en assurant une efficience de haut vol.
Nous avons pris le volant de la première motorisation proposée sur ce modèle à son lancement : le 1.5 hybride de 116 ch. Il est décliné en deux ou quatre roues motrices, un point positif pour les montagnards ! Cette motorisation hybride de quatrième génération pour Toyota a été inaugurée sur la petite Yaris. Et depuis mai 2024, Toyota a lancé une deuxième motorisation full hybride de 130 ch sur son Yaris Cross.
Comme toujours, le système full hybride de Toyota associe un moteur atmosphérique essence à une boite à variation continue. Le niveau sonore est très contenu à basse vitesse puisque la voiture démarre en électrique, ce qui est appréciable. Mais ensuite il sera difficile de ne pas entendre le démarrage du moteur essence : le 3 cylindres manque de discrétion avec une insonorisation qui demeure un peu limitée.
Contrairement aux C-HR et Corolla qui optent pour un quatre cylindres, le Yaris Cross doit en effet composer avec un 3 cylindres « Dynamic Force Engine » de 1,5 L de cylindrée. Ce bloc fonctionne avec un cycle Atkinson pour optimiser sa consommation, et développe une modeste puissance de 92 ch pour 120 Nm de couple moteur. En électrique, le moteur qui entraine les roues avant développe un couple moteur de 185 Nm, et est alimenté par une batterie de 0,8 kWh ( située sous la banquette arrière ). Seule la puissance de ce moteur électrique diffère sur la version 130 ch, puisque le moteur essence est identique.
Si la Corolla est nettement plus agréable au niveau auditif par exemple que les Auris hybrides précédentes, on revient ici un peu en arrière. Catégorie B oblige, mais aussi en raison des choix techniques, puisqu’une transmission à variation continue CVT qui fait « chanter » un 3 cylindres ne peut pas faire de miracles.
Tout le monde ne sera peut-être pas sensible à cette question, mais pour d’autres, cela pourra être rédhibitoire.
Les performances sont assez raisonnables sur le Yaris Cross hybride 116 ch, avec un 0 à 100 km/h effectué en 11,2 s. ( 11,8 s pour la version 4 roues motrices ) Ceux qui veulent plus de pep’s pourront donc se tourner vers la version de 130 ch, proposée d’office sur les niveaux de finition les plus onéreux. Mais dans les deux cas, ce sont les phases de roulage électrique qui seront appréciées pour leur silence et pour réduire la consommation. En sachant qu’elles ont lieu ici jusqu’à une vitesse comprise entre 15 et 20 km/h.
Lors de notre essai, sur un parcours urbain nous avons consommé 4,5 L seulement, mais la consommation a ensuite grimpé à 5,5 L en allant poursuivre l’essai sur autoroute. Ce modèle est le plus sobre en usage urbain : ce sera là où il saura faire le plus apprécier sa motorisation hybride.
Parlons un peu du châssis : les liaisons au sol privilégient le confort, alors que la finition GR Sport s’accompagne de suspensions raffermies. Pour un usage en ville et au vu des chaussées françaises souvent dégradées, il vaudra donc mieux opter pour une version classique avec un amortissement plus confortable.
Ce petit SUV est très prévenant et neutre au niveau de ses réactions, et n’encouragera de toute manière pas particulièrement à une conduite sportive avec une direction qui filtre un peu trop les informations qui remontent. La précision du train avant est sans doute aussi en rapport avec les pneumatiques de notre modèle d’essai.
En première monte, notre Yaris Cross était chaussé en pneumatiques été Falken en 215/50 R18.
Budget : des prix à partir de 28800 euros
Pas moins de cinq niveaux de finitions sont proposés sur le Yaris Cross 2025 : Dynamic, Design, Collection, GR Sport et Première. Les tarifs débutent à 28800 euros prix catalogue pour un Yaris Cross Dynamic 1.5 hybride de 116 ch. Mais rien que sur le configurateur en ligne, Toyota propose déjà une remise alléchante de 2500 euros.
Ceux qui veulent s’offrir une version GR Sport devront débourser nettement plus, puisqu’elle est exclusivement associée à la nouvelle motorisation hybride de 130 ch, au prix catalogue de 34300 euros.
Jeep de son côté affiche l’Avenger hybride 100 ch à partir de 26750 euros en entrée de gamme, plus de 2000 euros de moins que son rival. Il est toutefois plus petit et moins habitable, et moins puissant mais pas moins performant ! Chez Peugeot, le 2008 est plus cher avec un prix de départ en hybride à 30900 euros. Mais il est plus grand, et plus puissant.
Les prix du Yaris Cross sont donc correctement placés, mais pas donnés en soi. Ce qui ne freine visiblement pas la clientèle !
Côté garantie, Toyota reste fidèle à sa garantie 3 ans ou 100.000 km, mais l’étend jusqu’à 5 ans pour la motorisation hybride.