Les véhicules électriques peinent à convaincre en France, avec des ventes qui ne décollent pas suffisamment. Une étude menée par Roole et Ifop révèle une chute des intentions d’achat et souligne les nombreuses barrières qui freinent encore leur adoption. Si les ventes globales en Europe reculent de 5,9 % par rapport à 2023, cette désaffection semble particulièrement marquée dans l’Hexagone.
Une baisse marquée des intentions d’achat
En 2022, 32 % des Français déclaraient envisager l’achat d’un véhicule électrique. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 22 %. Cette baisse de dix points en seulement deux ans témoigne d’une méfiance croissante, renforcée par des préoccupations économiques et pratiques. 78 % des sondés affirment qu’ils n’ont aucune intention de passer à l’électrique dans un avenir proche.
Les zones rurales apparaissent comme particulièrement réfractaires : le coût élevé d’acquisition est cité par 57 % des habitants comme principal frein. Ce constat n’est pas surprenant lorsqu’on sait que le prix moyen d’une voiture électrique reste sensiblement plus élevé que celui d’un modèle thermique équivalent, malgré les bonus écologiques en vigueur.
Une image ternie malgré des avantages évidents
L’étude révèle également que l’image des véhicules électriques reste problématique. 61 % des Français les perçoivent de manière négative, contre seulement 15 % pour les voitures thermiques. Plusieurs facteurs contribuent à ce scepticisme :
• Une durée de vie perçue comme trop courte, notamment en ce qui concerne les batteries (un avis partagé par 86 % des sondés)
• Une impression que ces véhicules sont réservés à une élite aisée (79 %)
• Leur usage souvent associé à des trajets courts (80 %)
Ces chiffres contrastent fortement avec l’expérience des propriétaires de voitures électriques, dont 86 % se disent satisfaits. Ils mettent en avant des performances élevées, un confort de conduite supérieur et des économies notables à l’usage, notamment sur les coûts de recharge. Pourtant, ces arguments peinent à séduire un public encore méfiant.
Des freins multiples à lever pour séduire les Français
Le coût initial reste l’obstacle principal : près de la moitié des répondants (47 %) considèrent le prix d’achat comme prohibitif. À cela s’ajoutent des préoccupations sur l’absence de recul technologique (15 %), le manque de bornes de recharge publiques (14 %) et les coûts d’entretien perçus comme élevés (12 %). Ces chiffres illustrent une inquiétude globale face à une transition technologique encore en phase d’adaptation.
Si l’argument écologique est souvent mis en avant, il ne fait pas l’unanimité. Seuls 56 % des Français reconnaissent l’efficacité des véhicules électriques pour réduire les émissions de CO2, et 27 % doutent de leur réel impact environnemental face aux moteurs thermiques.
Une satisfaction réelle chez les propriétaires
Les conducteurs de voitures électriques dressent pourtant un portrait bien plus positif. Selon l’étude, ils parcourent en moyenne 11 216 kilomètres par an, un chiffre légèrement inférieur à celui des voitures thermiques (12 425 kilomètres). De plus, 88 % des propriétaires confirment que les recharges coûtent moins cher qu’un plein de carburant, et 82 % estiment que leurs véhicules offrent de meilleures performances en termes d’accélération et de confort.
Ces témoignages positifs montrent que l’expérience réelle des utilisateurs est en décalage avec la perception générale. La clé pour convaincre réside probablement dans une meilleure communication autour des bénéfices concrets et des solutions pour répondre aux freins actuels.
Mais le prix d’achat supérieur est un réel frein, et la baisse du bonus écologique ne permet pas de combler cet écart, au contraire.