Mazda persiste à croire en l’avenir des berlines dans un marché européen dominé par les SUV et les crossovers. Avec le lancement annoncé de la Mazda 6e, une berline entièrement électrique, le constructeur japonais promet de bousculer l’ordre établi, notamment face à des rivales comme la Tesla Model 3 et la nouvelle DS N°8. Cette 6e, déjà commercialisée en Chine sous le nom d’EZ-6, arrivera sur le marché européen à l’été 2025, avant un lancement tardif au Royaume-Uni prévu pour 2026.
Une question de dimensions et d’ambitions
La Mazda 6e se distingue d’entrée par son gabarit. Avec 4,921 m de long, 1,89 m de large et 1,485 m de haut, elle surpasse la Tesla Model 3 et la Hyundai Ioniq 6 en longueur et en largeur. Toutefois, son profil plus bas laisse deviner une silhouette sportive. Cet ADN est renforcé par des détails comme les jantes 19 pouces à design « optimisé pour l’autonomie » et un spoiler arrière électrique.
À l’intérieur, Mazda opte pour une rupture esthétique et technologique. Exit les boutons traditionnels : le tableau de bord est dominé par un écran tactile de 14,6 pouces, accompagné d’un affichage pour le conducteur de 10,2 pouces et d’un affichage tête haute. Cette montée en gamme numérique évoque les standards du segment, mais Mazda devra convaincre que son interface « intuitive et inspirée des smartphones » est à la hauteur de la concurrence, souvent critiquée pour ses systèmes parfois trop complexes.
Deux versions pour séduire
Mazda propose deux variantes de sa 6e :
• E-Skyactiv EV (version standard) : batterie de 68,8 kWh offrant une autonomie WLTP de 480 km environ, un moteur arrière développant 254 ch pour un 0 à 100 km/h en 7,6 secondes. La recharge rapide atteint 200 kW, permettant de passer de 10 % à 80 % en seulement 22 minutes.
• E-Skyactiv Long Range : équipée d’une batterie de 80 kWh pour 550 km d’autonomie, elle privilégie la distance au détriment de la puissance, avec 241 ch et un temps de 7,8 secondes pour atteindre 100 km/h. Ici, la recharge plafonne à 95 kW, nécessitant 45 minutes pour une recharge équivalente.
Ces performances placent la Mazda 6e dans une position concurrentielle face à la Model 3, mais avec une approche différente : là où Tesla mise sur la puissance et la recharge ultra-rapide, Mazda joue la carte de l’équilibre et du confort.
Une conduite à la hauteur des ambitions ?
Mazda a toujours mis un point d’honneur à proposer des voitures plaisantes à conduire. Avec une répartition des masses idéale de 50:50 et une suspension arrière multibras, la 6e semble taillée pour séduire les amateurs de dynamisme. On peut imaginer que l’absence de variantes à transmission intégrale pourrait lui jouer des tours face à des rivaux équipés de deux moteurs électriques.
Mazda promet une stabilité accrue grâce à son spoiler actif et une « expérience de conduite fidèle à son héritage ». Si cette affirmation reste à vérifier sur route, le positionnement de la 6e semble davantage orienté vers le confort et l’élégance que vers des performances extrêmes.
Une polyvalence perfectible
L’un des points faibles de la Mazda 6e réside dans sa capacité de chargement. Avec 330 litres dans le coffre arrière et un espace supplémentaire de 70 litres sous le capot avant, elle reste en retrait face à ses concurrentes directs (425 litres pour la Tesla Model 3 et 401 litres pour la Hyundai Ioniq 6). En revanche, l’espace intérieur paraît généreux, permettant à des passagers de grande taille de voyager confortablement.
Verdict provisoire
La Mazda 6e s’annonce comme une alternative séduisante et originale sur le segment des berlines électriques. Avec son design raffiné, ses dimensions généreuses et une attention particulière portée à la conduite, elle s’adresse à une clientèle cherchant une voiture électrique élégante, sans nécessairement sacrifier le plaisir de conduite. Mais l’absence de transmission intégrale et une capacité de chargement limitée pourraient freiner son succès face à des modèles mieux armés comme la Model 3.