Le Dodge Charger, véritable icône américaine, s’apprête à franchir un tournant décisif. La nouvelle génération du modèle, prévue pour être lancée globalement dès la seconde moitié de 2025, abandonne son légendaire moteur V8 HEMI au profit de configurations électriques et de motorisations plus compactes. Une décision stratégique pour répondre aux exigences du marché mondial, mais qui soulève des questions sur l’avenir de l’identité de ce muscle car historique.
Un virage électrique et une expansion internationale
Pour la première fois, le Dodge Charger ne se limitera pas à l’Amérique du Nord. Stellantis, la maison mère de Dodge, a confirmé que cette nouvelle version sera commercialisée en Europe et au Moyen-Orient, marquant ainsi une étape clé dans la stratégie d’internationalisation du modèle. Produite dans l’usine canadienne de Windsor, cette nouvelle génération repose sur la plateforme STLA Large et propose deux carrosseries : un coupé trois portes et un coupé cinq portes, conçus pour satisfaire des publics variés.
Les versions électriques, labellisées Daytona, dominent l’offre initiale. Dotées d’une architecture de 400 volts, d’une batterie de 100,5 kWh et de deux moteurs électriques, elles offrent une puissance impressionnante. La version Daytona R/T développe jusqu’à 503 ch, tandis que la Daytona Scat Pack grimpe à 679 ch, atteignant 100 km/h en 3,3 secondes.
Des moteurs thermiques toujours présents, mais pas de v8
Malgré l’accent mis sur l’électrique, le Dodge Charger ne renonce pas complètement à l’essence. Les versions thermiques, désignées Sixpack, seront équipées d’un six cylindres en ligne biturbo Hurricane, décliné en deux configurations :
• Charger Sixpack HO (coupé) : 558 ch et 746 Nm de couple.
• Charger Sixpack SO (liftback) : 426 ch et 637 Nm de couple.
Ces moteurs, couplés à une transmission intégrale et une boîte automatique à huit rapports, offrent des performances dignes de la réputation du Charger, mais l’absence du V8 HEMI reste un sujet sensible.
La fin du V8 : une décision controversée
L’abandon du V8 HEMI, autrefois symbole des muscle cars Dodge, est une décision qui a provoqué des débats en interne chez Stellantis. Carlos Tavares, l’ex-directeur général, avait personnellement insisté pour mettre fin à cette motorisation dans le cadre d’une stratégie de réduction des émissions. Toutefois, certains dirigeants ont plaidé pour prolonger sa production. Résultat : le Durango, un autre modèle emblématique de Dodge, continue d’offrir le V8 HEMI, mais la plateforme STLA Large du Charger n’est pas conçue pour accueillir ce moteur.
Pour les puristes, cet abandon représente une rupture avec l’ADN du Charger, mais il ne s’agit peut-être pas d’un adieu définitif. La possibilité de réadapter la plateforme pour intégrer un V8 reste techniquement envisageable si Stellantis décide d’investir les ressources nécessaires !
Une commercialisation prévue en Europe
Avec ce nouveau Charger, Dodge cherche à séduire un public mondial. Les versions électriques devraient trouver un écho favorable en Europe, contrairement aux versions 6 cylindres qui seront fortement pénalisées, comme en France avec le malus écologique particulièrement sévère et dissuasif.
Mais tous ceux qui ont rêvé d’une Charger V8 seront-ils prêts à débourser une belle somme pour s’acheter une Charger électrique ? La diffusion sera sans doute relativement confidentielle chez nous dans tous les cas…