La marque au Blitz a sur sa roadmap une échéance assez courte pour passer au tout électrique : 2028 seulement. Un cap fixé dans le cadre des projets Stellantis « Dare Forward », mais qui prévoyaient une hausse du marché des voitures électriques bien plus élevée qu’actuellement. Ce maintien de stratégie est-il bien raisonnable ? On est en mesure de se poser la question…
Des ventes électriques qui posent question
2028 va arriver bien vite, et pour l’heure Opel a beau disposer de plus en plus de modèles électriques, les ventes ne suivent pas. En 2024, seule une Opel sur 10 est vendue en électrique ! Il reste moins de 4 ans pour faire décoller ce chiffre.
Opel propose tout de même une gamme électrique assez large, puisque les Corsa, Astra et Mokka viennent d’être rejoints par le nouveau Grandland et par le Frontera. Sans oublier les dérivés d’utilitaires, comme le Combo Life, le Vivaro Combi et le Zafira. En VP, Opel dispose donc de 8 modèles électriques différents.
Pour l’année 2025, Opel mise surtout sur le lancement des Grandland et Frontera Electric. Mais attention, les ventes du cousin e-3008 ont été décevantes avec des chiffres deux fois plus bas que ceux du Scenic E-TECH.
Des prix qui restent élevés
Comme pour la plupart des modèles électriques du groupe Stellantis, le rapport prix prestation des Opel électrique pose question. Pour le Mokka par exemple, les prix débutent sur Opel Store à 34400 euros pour une puissance de 156 ch et une batterie de 54 kWh. Pas donné pour un petit SUV urbain de 4,15 m de long…
Affichée à partir de 32000 euros prix catalogue, l’Opel Corsa Electric de son côté débute à 30000 euros. Et cela avec une présentation rudimentaire, à l’image des jantes tôle avec enjoliveurs. Le niveau de puissance à ce prix est de 136 ch.
Pour augmenter ses chiffres de vente électriques, Opel propose un « Booster Electric » de 500 euros sur les Corsa Electric, Mokka Electric et Astra Electric jusqu’à la fin de l’année. Une somme bien maigre, quand on voit les cadeaux offerts par exemple chez MG.
En 2025, la baisse du bonus électrique en place depuis le début du mois de décembre pourrait aussi compliquer les choses sur le marché français.
DS et Lancia ont changé de cap
Au sein de Stellantis, les marques DS et Lancia avaient aussi prévu de lancer des nouveaux modèles exclusivement électriques à très court terme. Mais elles dont désormais machine arrière : face à la réalité du marché, DS a par exemple prévu de commercialiser sa DS N°8 en hybride et plus seulement en électrique. Même façon de faire pour Lancia avec sa Gamma, produite dans la même usine de Melfi en Italie. Celle-ci sera aussi disponible en thermique en plus de l’électrique, alors que ces deux modèles visaient initialement une carrière 100 % électrique.
Opel fait donc cavalier seul, mais jusqu’à quand ? Fort heureusement, le fait que les modèles soient basés sur des plate-formes Stellantis multi-énergies devraient permettre une flexibilité en cas de revirement. Le cas d’Opel sera donc certainement étudié de près par le successeur de Carlos Tavares…