La Xiaomi SU7, rivale de la Taycan, bientôt vendue en France ?

Xiaomi, célèbre pour ses smartphones abordables et technologiquement avancés, a pris une direction inattendue en se lançant dans l’automobile. Après un démarrage prometteur sur le marché chinois cette année, la marque prépare activement son expansion à l’international avec son premier modèle, la berline électrique Xiaomi SU7. Mais peut-elle rivaliser avec les acteurs bien établis en Europe et ailleurs ? Entre ambitions audacieuses et défis stratégiques, décryptons cette arrivée inattendue dans un secteur ultra-concurrentiel.

Xiaomi SU7 : une berline électrique au positionnement stratégique

Le Xiaomi SU7 est une berline 100 % électrique qui cherche à marier design épuré et performances accessibles. En Chine, ce modèle a séduit plus de 113 000 acheteurs depuis mars 2024. Xiaomi cible clairement un segment grand public en proposant un prix attractif et des technologies avancées, comme le système d’exploitation HyperOS, qui gère toutes les fonctionnalités du véhicule. Une interface encore exclusivement en chinois, un détail qui n’a toutefois pas dissuadé Jim Farley, le PDG de Ford, de rouler avec un exemplaire personnel.

Mais peut-on réellement s’attendre à ce que le SU7 s’exporte avec le même succès ?

Un modèle à perte pour conquérir le marché

Actuellement, Xiaomi vend ses SU7 à un prix qui lui coûte environ 5000 dollars de pertes par véhicule. Une stratégie qui rappelle celle de Tesla à ses débuts : accepter des marges négatives pour construire une base client fidèle et se faire une place sur le marché. Une méthode risquée, mais rendue possible par la santé financière du géant chinois et la diversification de ses activités.

Cette approche agressive pourrait néanmoins être freinée en Europe par des taxes d’importation accrues sur les véhicules chinois. Une barrière tarifaire imposée récemment par l’Union européenne pour protéger les constructeurs locaux face à l’arrivée massive de véhicules électriques abordables venus d’Asie. Dans ce contexte, Xiaomi pourrait choisir de débuter son expansion sur des marchés plus accessibles, comme ceux d’Asie du Sud-Est ou d’Amérique latine.

Alors que le SU7 représente une première étape, Xiaomi ne compte pas s’arrêter là. En 2025, la marque prévoit de lancer un SUV électrique nommé YU7, décrit comme un concurrent des modèles premium, avec un design rappelant certaines lignes du Ferrari Purosangue. Ce positionnement haut de gamme intrigue et pourrait permettre à Xiaomi de cibler une clientèle différente. Un troisième modèle, un SUV familial hybride rechargeable, est également en développement pour 2026. Ce choix d’élargir rapidement sa gamme montre une volonté d’occuper plusieurs segments du marché, une stratégie clé pour affronter les leaders déjà en place.

En Europe, la concurrence est rude, et Xiaomi devra adapter ses produits et son approche pour répondre aux exigences locales. Son expérience dans l’électronique grand public pourrait cependant jouer en sa faveur, en lui permettant de proposer une expérience connectée et intuitive inégalée.

Les ventes sont en tout cas déjà impressionnantes en Chine, et la qualité des produits proposés semble à même de séduire des clients européens, à suivre !