Le malus au poids, introduit en 2022, s’est progressivement renforcé en France pour encourager les consommateurs à choisir des véhicules plus légers et moins polluants. En 2025, ce dispositif franchit un cap important : les véhicules hybrides rechargeables, jusqu’ici exonérés, seront désormais soumis à cette taxe. Une mesure qui risque de bouleverser le marché de ces modèles, largement adoptés ces dernières années comme solution intermédiaire entre thermique et électrique.
Une fin d’exonération qui alourdit la facture
À compter du 1er janvier 2025, les PHEV devront payer le malus au poids, qui s’applique dès que le véhicule dépasse 1 600 kg. Bien que ces modèles bénéficient d’un abattement de 200 kg s’ils offrent une autonomie électrique urbaine de plus de 50 kilomètres, cela reste souvent insuffisant. Par exemple, un Toyota RAV4 hybride rechargeable, pesant 1 910 kg, devra s’acquitter d’environ 1 550 euros de taxe. Les grands SUV premium, vont de leur côté se retrouver pénalisés par un malus au poids conséquent, qui peut ainsi dépasser les 20000 euros sur un Cayenne. Ce qui reste évidemment moins cher pour un SUV PHEV que le malus écologique de 60000 euros pour son équivalent thermique…
Une double peine pour les flottes d’entreprises
Les PHEV, plébiscités par les entreprises pour leurs avantages fiscaux, seront également touchés par un durcissement des règles de calcul des émissions de CO2. Ces nouvelles méthodes, plus proches des conditions réelles d’utilisation, entraîneront une hausse des rejets homologués. Résultat : ces véhicules ne pourront plus prétendre au statut de « faibles émissions », crucial pour échapper à certaines taxes comme la TVS (taxe sur les véhicules de société). Cela risque de réduire considérablement leur attrait pour les gestionnaires de flottes .
Comparaison avec les véhicules électriques
Cette évolution législative pourrait accélérer la transition vers le 100 % électrique, qui reste exempté du malus au poids. Jusqu’à quand ?
Avec une part de marché déjà en forte croissance (près de 18 % en 2024 en France), les voitures électriques apparaissent comme une alternative de plus en plus compétitive. Leur coût d’acquisition élevé est souvent compensé par des avantages fiscaux et un coût d’utilisation réduit, surtout dans un contexte où les réglementations pénalisent lourdement les modèles hybrides et thermiques.
Avec 7,9 % de part de marché en France sur les 11 premiers mois de l’année contre 9,2 % en 2023, les voitures hybrides rechargeables sont en baisse et ne risquent pas de progresser en 2025…
Si leur double motorisation offrait un compromis séduisant entre autonomie et réduction d’émissions, leur coût d’achat, alourdi par le malus, les rendra moins attractifs pour les particuliers comme pour les professionnels. Les constructeurs devront innover pour maintenir l’intérêt pour ces modèles, notamment en allégeant les batteries ou en améliorant les performances électriques .
Conclusion
En 2025, le malus au poids marque un tournant pour le marché automobile français. Si cette taxe vise à encourager des choix plus écologiques, elle met également en lumière la nécessité pour les hybrides rechargeables de s’adapter. Dans un paysage où les électriques gagnent du terrain, les PHEV devront prouver leur pertinence face à des coûts désormais plus élevés.