C’est désormais officiel : la prime à la conversion, ce dispositif phare pour accompagner la transition énergétique dans l’automobile, s’éteindra en 2025. Annoncée par Bercy dans le cadre du projet de budget pour l’année prochaine, cette suppression n’est pas une surprise en raison d’un budget 2025 qui réduit les aides aux véhicules électriques à 700 millions. Alors que le bonus écologique et le leasing social resteront en place, de nombreuses questions se posent sur l’impact de cette décision pour les automobilistes et l’industrie automobile en général.
Une mesure phare qui s’éteint
Depuis 2018, la prime à la conversion a encouragé plus d’un million de ménages à remplacer leurs vieilles voitures polluantes par des modèles plus propres. Le principe était simple : en échange de la mise à la casse d’un véhicule ancien, les ménages bénéficiaient d’une aide financière pour l’achat d’un véhicule plus respectueux de l’environnement. Ce dispositif a contribué à rajeunir le parc automobile français, avec des résultats probants, puisque 75 % des véhicules mis à la casse étaient des diesel d’environ 19 ans.
Cependant, malgré la demande au rendez-vous, le montant de la prime avait déjà été réduit en 2024, atteignant entre 1 500 et 5 000 € selon les revenus des ménages. Cette baisse semblait annoncer la fin du dispositif, désormais confirmée.
Un recentrage sur le bonus écologique
À partir de 2025, le gouvernement mise tout sur le bonus écologique et le leasing social, deux outils qu’il considère comme plus efficaces pour soutenir la décarbonation des transports. Pour rappel, le bonus écologique, fixé à 4 000 € en 2024, pouvait atteindre jusqu’à 7 000 € en cumulant la prime à la conversion. Mais son montant pour 2025 reste flou, laissant planer l’incertitude pour les ménages.
Le leasing social, quant à lui, promet de démocratiser l’accès aux véhicules électriques en proposant des offres de location à tarif réduit, sous conditions de ressources.
Mais en 2024, le budget alloué au leasing social était de 650 millions d’euros, soit presque la totalité du budget concerné pour toutes les aides à l’achat d’une voiture électrique en 2025.
De l’autre côté, le gouvernement met le paquet sur le malus écologique 2025, pour faire rentrer de l’argent dans les caisses, au détriment des automobilistes.
Un parc automobile vieillissant
La suppression de cette prime à la conversion 2025 pourrait freiner l’élan vers la transition énergétique, surtout pour les ménages modestes qui trouvaient dans ce dispositif un soutien financier important. Alors que le parc automobile vieillit d’année en année, le fait de supprimer des incitations à faire partir de vieilles guimbardes à la casse est une hérésie.
En 2024, les ventes de voitures électriques étaient déjà à la peine : les nouvelles orientations de budget pour 2025 ne devraient pas arranger les choses !