La gamme Mitsubishi s’est enrichie en 2023 d’un nouveau modèle, avec un nom bien connu : la Colt. Un nom qui est celui d’une saga japonaise, puisqu’il s’agit ici de la septième génération. Cette nouvelle Mitsubishi Colt vendue en Europe est immédiatement très familière en France, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de la dernière Clio rebadgée. Le constructeur japonais profite ainsi d’une très bonne base, la deuxième meilleure vente en France.
Design : une Colt légèrement maquillée
C’est donc la Clio 5 phase 2 que l’on retrouve sous les traits de la Colt, et dans sa version restylée puisque celle-ci a été présentée à quelques semaines près de sa jumelle. La nouvelle Mitsubishi Colt profite donc immédiatement de la nouvelle signature lumineuse présente dans le bouclier avant, qui est ici légèrement remaniée par rapport à la version Renault. Ce qui n’était pas le cas de l’ASX, qui aura été lancé dans une « phase 1 » et arrive en concessions cet automne en version restylée ( voir le Mitsubishi ASX 2025 ).
De face, la Mitsubishi Colt se distingue tout de même de la Clio par une calandre spécifique, avec les boomerangs chromés typiques de la marque. Le profil est similaire à la française, en dehors des badges HEV apposés sur les ailes avant.
Cette version d’essai est une Colt haut de gamme, à savoir la version Instyle. Elle se distingue par son antenne aileron de requin ( présent dès la Colt Intense ), des jantes alliage 17″, les vitres arrière surteintées…Manquent juste les écrous antivol, à ajouter en accessoire avant la livraison pour éviter les mauvaises surprises.
Vie à bord : une Colt bien sous tous rapports
Comme vous vous en doutiez, l’habitacle de la Colt est également repris à la Renault Clio. A quelques détails près, quand même ! En dehors du logo aux trois diamants sur le volant, la Colt se distingue par son pavillon de toit de couleur gris chiné. Cela change du crème et du noir. L’intérieur pourra sembler un peu austère, mais est heureusement embelli par la présence de deux écrans qui offrent une belle résolution, ce que soit pour l’instrumentation numérique ou le système multimédia.
Cette version dispose de la fameuse tablette verticale de 9,3″, un format auquel on adhère facilement puisqu’il permet d’afficher simultanément de nombreux éléments. Avec Android Auto ( sans fil ), vous pouvez par exemple consulter en simultané Google Maps, la météo, la partie audio…Le système répond assez vite, et se révèle donc un vrai allié du quotidien.
L’ergonomie de la Colt est plutôt agréable et intuitive, notamment pour les commandes du régulateur-limiteur de vitesse placées sur la gauche du volant. Seul le commodo dédié à la partie audio est un peu déroutant, notamment pour sa molette rotative arrière crantée qui ne semble pas décidée à vous faciliter la vie pour changer de titre sur votre playlist Spotify. Notons aussi la présence d’un levier de vitesses traditionnel, et non d’un curseur ou d’une molette pour passer en mode Drive, Parking, Recul ou encore Brake.
Si la planche de bord présente des éléments de qualité visuelle supérieure, les contre-portes elles doivent composer avec des plastiques rigides.
La Colt fait aussi le plein d’équipements sur cette version Instyle, puisqu’elle propose non seulement les sièges chauffants en série mais aussi le volant chauffant ! Un équipement très rare dans cette catégorie.
Côté confort, l’amortissement de la Colt est plutôt réussi. Sur des chaussées dégradées ou des pavés, on ressentira davantage les imperfections ( avec les bruits de roulement qui vont avec ) du fait de la monte taille basse en 17″ imposée sur cette finition Instyle. Les sièges avant se sont en tout cas révélés confortables sur route, et permettent d’envisager de longs trajets sans souffrir des lombaires. S’ils sont dotés de la fonction chauffage, tous les réglages des sièges avant sont manuels, ce qui n’est pas choquant sur une citadine.
Au niveau du coffre, la contenance de cette version Full hybride n’est pas la même que celle des motorisations essence. La perte se situe au niveau de la partie sous le plancher de coffre, qui disparait et fait tomber la contenance de 390 à 301 litres. C’est en effet l’emplacement que les ingénieurs ont choisi pour la batterie lithium-ion d’1,2 kWh, et non sous le siège avant conducteur comme sur une Peugeot 208 Hybrid 136. Il faut dire que la batterie de la 208 est plus petite, cette motorisation étant dite « MHEV » et non « HEV ».
Globalement la Colt est donc une citadine polyvalente qui peut permettre d’envisager de longs parcours, d’autant plus quand elle est bien motorisée comme c’est le cas ici.
A conduire : une Colt hybride à l’aise sur tous parcours
Mitsubishi n’a pas retenu la motorisation diesel de la Clio, ni sa motorisation à bi-carburation GPL. Mais la Colt a tout de même 3 propositions, avec les deux moteurs essence de 67 et 90 ch, et la motorisation hybride de 145 ch. Celle-ci ne s’appelle donc ici pas E-TECH, mais 1.6 MPI HEV 143. Il s’agit de la motorisation full hybride la plus accessible proposée par Renault, et qui officie de la Clio jusqu’au Symbioz, en passant par les Captur et Arkana. Chez Mitsubishi, ce moteur se retrouve donc également sous le capot de l’ASX.
Il s’agit donc de la motorisation la plus puissante, mais aussi la plus efficiente de la gamme. Techniquement, celle-ci comprend un moteur 4 cylindres atmosphérique de 1,6 L de cylindrée sous le capot avant qui développe 94 ch, une batterie lithium-ion citée plus haut, une transmission multimode à quatre rapports et deux moteurs électriques de 36 kW et 15 kW.
D’ailleurs le moteur essence n’est pas d’origine Renault, mais Nissan : il y a bien de l’ingénierie japonaise dans cette Colt, quoiqu’on en dise !
Cette fiche technique aura donc une incidence pour la conduite, par exemple sur les changements de rapports. Inutile de chercher les palettes au volant : il n’y en a pas. Ni de mode séquentiel au niveau de la commande de boite. Vous n’aurez donc plus qu’à laisser l’automatisme tout gérer tout seul, avec une seule possibilité : activer l’un ou l’autre des modes de conduite.
La plupart du temps nous avons donc roulé en mode normal, voire en mode Eco afin de privilégier la consommation. De ce point de vue là, cette motorisation affiche des moyennes digne d’un diesel. Sur des parcours mixtes ( voies rapides, départementales et agglomérations ), nous avons établi une moyenne de 4,9 L sur l’ordinateur de bord. Celle-ci était logiquement un peu plus élevée lors de la montée au Grand Ballon d’Alsace qui a généré de la chauffe, avec des températures extérieures élevées ( lors de notre essai en septembre ). Mais pas plus de 5,6 L tout de même, même en tentant de suivre des Mercedes-AMG en pleine opération presse sur le secteur !
L’efficience est donc réellement au rendez-vous, avec une motorisation full hybride parfaitement optimisée à ce niveau-là. Qu’en est-il des performances et des sensations au volant ?
Avec une base de Clio, la Colt affiche des qualités routières qui la placent au meilleur niveau de la catégorie. La précision du train avant et les suspensions bien calibrées la rendent aussi agréable en ville que sur route, y compris sur un parcours sinueux.
Les performances sont honnêtes, sans donner l’impression de piloter une ex Suzuki Swift Sport. Mitsubishi communique un sur 0 à 100 km/h effectué en 9,3 s. Des performances qui conviendront au plus grand nombre, et qui offrent à la Colt une vraie polyvalence d’utilisation avec une sobriété appréciable.
Il existe bien un mode Sport, qui peut sensiblement jouer sur la réponse à l’accélérateur et sur les réglages de la direction. En dehors d’un affichage qui bascule au rouge sur l’écran d’instrumentation, on ne peut pas dire que la Colt vire vraiment au rouge. Mais cela peut donc permettre de profiter des performances y compris en mode Normal, quand un dépassement survient et qu’on n’a pas le temps d’aller changer de mode de conduite sur l’écran central.
Parfaitement équilibrée au niveau du châssis, cette citadine est évidemment une référence en France mais aussi en Europe. Difficile de la prendre en défaut, avec un agrément de conduite réel qui peut convenir à de nombreux automobilistes.
Budget : toutes options sinon rien
Les prix de la Mitsubishi Colt débutent actuellement à 20490 euros prix catalogue, avec la version Invite et le petit moteur atmosphérique 1.0 MPI de 67 ch. En location longue durée sur 37 mois, Mitsubishi propose actuellement un loyer accessible de seulement 139 euros mensuels, après un premier loyer majoré à 3500 euros.
Cette version Instyle HEV 143 ch est la plus chère de la gamme, à 32090 euros. La motorisation full hybride est toutefois accessible avec d’autres niveaux de finition, à 28590 euros en finition Business pour les professionnels et à 31090 euros en finition Intense. C’est donc plus que la Clio équivalente, en finition Esprit Alpine. Mitsubishi joue sur l’équipement complet, avec de série sur cette version les Caméras 360° avec fonction « Easy Park Assist », mais aussi le système audio Bose, et le pack hiver, qui sont en option sur la cousine française. Il ne reste en option que la peinture métallisée à cocher !
Bien entendu il s’agira ensuite d’une négociation commerciale, qui permettra de comparer les deux modèles. Et en concession les vendeurs n’oublieront pas de mettre en avant le gros point fort de la Colt face à la Clio. La Mitsubishi profite en effet d’une garantie 8 ans ou 160 000 km, qui peut rassurer ceux qui veulent conserver leur voiture pendant de nombreuses années. Et cela deviendra aussi un argument lors d’une revente en occasion, ce qui n’est pas négligeable.