La Fiat Grande Panda 2024 marque un tournant dans la stratégie de la marque italienne, notamment avec sa version 100% électrique, qui vient bousculer un segment déjà bien établi. Présentée comme une alternative sérieuse à la Citroën ë-C3 ou encore à la nouvelle Renault 5 E-TECH qui vient d’arriver en concessions, la Grande Panda compte bien séduire une nouvelle génération d’automobilistes avec un design rétro, une technologie moderne et un prix attractif. Que vaut-elle vraiment face à ses rivales ?
Un retour attendu sur le segment B
La Fiat Grande Panda renoue avec le segment B, remplaçant la défunte Punto. Mesurant 3,99 mètres, elle se positionne juste en dessous des modèles compacts, mais au-dessus de la Panda classique, qui reste l’entrée de gamme de la marque. Sa silhouette s’inspire clairement de la Panda des années 80, un hommage que les amateurs de la marque ne manqueront pas de remarquer. Toutefois, sous cette apparence vintage se cache une plateforme moderne : la STLA Smart, déjà utilisée sur la Citroën ë-C3.
D’un point de vue technique, la Fiat Grande Panda adopte une motorisation électrique avec une batterie de 44 kWh et un moteur de 113 chevaux (83 kW). Une combinaison qui lui permet d’atteindre une autonomie de 320 km selon le cycle WLTP, ce qui est plutôt raisonnable pour une citadine. À titre de comparaison, la Citroën ë-C3, avec des spécifications similaires, annonce une autonomie de 320 km également, mais avec un prix légèrement supérieur ( 600 € de plus à équipement équivalent ).
Un design astucieux et fonctionnel
Là où la Fiat Grande Panda se distingue réellement, c’est dans ses détails pratiques et ingénieux. Un des éléments marquants est son câble de recharge rétractable intégré directement dans la calandre. Cette innovation simplifie grandement la manipulation du câble et permet de gagner de l’espace dans le coffre. Cependant, un bémol est à souligner : cette solution pourrait fragiliser le système de connexion avec le temps, surtout en usage intensif. La capacité de charge est également un point à surveiller. Avec un chargeur AC embarqué de 7 kW en série (11 kW en option), la Panda se recharge en environ 3 heures et 43 minutes, tandis qu’une charge rapide à 100 kW permet de regagner 80% de la batterie en 33 minutes. Cela correspond aux standards actuels des citadines électriques, mais n’apporte pas de véritable avantage par rapport aux concurrents comme la Renault 5 ou la ë-C3.
Tarifs compétitifs mais options limitées
Fiat frappe fort sur les prix avec un tarif d’entrée de gamme à 24 900 € pour la version Red. Cette finition milieu de gamme est moins chère que sa concurrente directe, la Citroën ë-C3 You avec Pack Plus, tout en offrant un équipement similaire : climatisation manuelle, tableau de bord numérique de 10 pouces, écran tactile de 10,25 pouces, radar de recul, régulateur de vitesse, et jantes en acier blanches de 16 pouces. La version plus luxueuse « La Prima » grimpe à 27 900 €, ajoutant des équipements supplémentaires comme la climatisation automatique, un chargeur de smartphone à induction, et une caméra de recul.
Ces tarifs sont compétitifs, d’autant plus que le modèle devrait être éligible au bonus écologique de 3 000 € en 2025, ramenant le prix à environ 21 900 € pour la version de base. Cependant, Fiat devra étoffer sa gamme pour attirer une clientèle plus large. Actuellement, seule la version électrique est disponible, mais une déclinaison micro-hybride est prévue, ainsi qu’une version d’entrée de gamme dotée d’une motorisation de 80 chevaux.
Un positionnement face à une concurrence solide
Face à des modèles comme la Renault 5 ou la Citroën ë-C3, la Fiat Grande Panda mise avant tout sur son style néo-rétro et son positionnement tarifaire pour se démarquer. Si elle partage bon nombre de composants avec la ë-C3, son design rappelant la Panda originelle des années 80 pourrait séduire les nostalgiques de la marque. Toutefois, cette stratégie suffira-t-elle face à la montée en puissance de la Renault 5, qui promet une approche plus moderne et technologique ?
En termes de conduite, avec un 0 à 50 km/h en 4,2 secondes et une vitesse maximale de 132 km/h, la Grande Panda se positionne en citadine idéale pour un usage urbain. Sa consommation électrique de 17,4 kWh/100 km est dans la moyenne, mais pas révolutionnaire. La Citroën ë-C3 offre des performances similaires, et la Renault 5 pourrait proposer une autonomie supérieure pour un prix similaire, ce qui pourrait poser problème à Fiat.
Conclusion : une citadine rétro-moderne à surveiller
La Fiat Grande Panda 2024 se présente comme une citadine électrique séduisante avec un design original, un prix compétitif et une technologie bien pensée. Toutefois, elle devra faire ses preuves face à des concurrentes comme la Renault 5 et la Citroën ë-C3, qui proposent des prestations similaires. Son atout majeur reste son câble de recharge rétractable, mais son système pourrait s’avérer fragile à long terme. Fiat a clairement misé sur le charme rétro pour attirer les acheteurs, mais seule une gamme élargie et des options supplémentaires pourront assurer son succès à long terme. Autre interrogation : au vu des problèmes électroniques rencontrés par la ë-C3 avant et depuis ses premières livraisons, la Grande Panda arrivera-t-elle avec un niveau de fiabilité satisfaisant ?