Le 4X4 Ineos Grenadier fait face à un obstacle inattendu : un arrêt de sa production à cause d’un manque d’approvisionnement d’une pièce de finition. Cette interruption est d’autant plus surprenante que la pièce en question, bien qu’anodine, est essentielle à l’assemblage du véhicule. Selon des informations relayées par Ineos, le fournisseur de cette pièce traverse une « situation de pré-insolvabilité », ce qui empêche la livraison des composants nécessaires. Aucun détail supplémentaire n’a été donné sur le nom du fournisseur ni la nature exacte de la pièce manquante.
Une situation qui pourrait perdurer
Cette situation pourrait s’étendre bien au-delà de 2024, avec un redémarrage de la production prévu seulement en 2025 à l’usine de Hambach, en Moselle, où le Grenadier est assemblé. Un porte-parole d’Ineos a confié à Automotive News Europe que la marque table sur un scénario prudent et que la production ne retrouverait son rythme normal qu’au plus tôt l’année prochaine.
C’est un coup dur pour le Grenadier, qui avait commencé à faire sa place sur le marché en 2023. Connu pour ses performances robustes, notamment en conditions difficiles, ce 4×4 est perçu comme une alternative moderne aux véhicules tout-terrain classiques comme le Land Rover Defender. Sa réputation de véhicule robuste et durable contraste aujourd’hui avec les soucis logistiques qui freinent sa production.
Une demande à rattraper
La demande pour le Grenadier, ainsi que pour la version pick-up baptisée Quartermaster, reste élevée. Le Quartermaster, tout juste arrivé sur le marché, est lui aussi affecté par cette crise d’approvisionnement. Ineos se retrouve donc dans une situation délicate : satisfaire une demande croissante tout en faisant face à des contraintes d’approvisionnement majeures.
Le PDG d’Ineos Automotive, Lynn Calder, a tenu à exprimer son soutien au fournisseur concerné, expliquant que ce dernier fait « tout son possible pour redresser la situation ». Cependant, ce retard risque d’avoir des conséquences lourdes, notamment avec le lancement prévu du Grenadier dans de nouveaux marchés stratégiques comme la Chine et le Mexique. Ce retard pourrait affecter l’image de la marque sur ces marchés émergents où la ponctualité et la fiabilité des livraisons sont primordiales.
Cette interruption de production survient à un moment clé pour la marque, qui cherche à étendre son offre à l’international tout en préparant le lancement de son premier modèle électrique. L’Ineos Fusilier, version tout-électrique du Grenadier, a déjà été repoussé à 2028. Officiellement, Ineos justifie ce retard par une adoption plus lente que prévue des véhicules électriques ainsi que des incertitudes persistantes dans l’industrie.
Une situation révélatrice des défis de l’industrie automobile
Cette situation met en lumière les fragilités de la chaîne d’approvisionnement dans le secteur automobile, même pour des constructeurs récents comme Ineos Automotive. Si la crise des semi-conducteurs a lourdement impacté l’ensemble de l’industrie ces dernières années, cet exemple montre que même une pièce de finition peut paralyser l’assemblage d’un véhicule entier.