L’heure n’est pas à la fête pour DS Automobiles. Le constructeur français rencontre de vraies difficultés commerciales avec une gamme qui ne parvient pas à progresser, et qui au contraire chute de manière dramatique avec -25 % de ventes. Le pire exemple est dans doute celui du DS 3, comme nous allons le voir.
Des chiffres qui parlent d’eux mêmes
Dans la gamme DS, la logique voudrait que le SUV urbain DS 3 soit le plus vendu en France. Tout d’abord parce que ses compatriotes Peugeot 2008 et Renault Captur se placent dans le top 10 des ventes, et aussi parce que c’est le modèle le plus accessible de la gamme. Mais malgré un restyling, la présence de motorisations électriques, thermiques et hybrides rien n’y fait : les ventes plongent et il se vend moins que les DS 7 et DS 4.
Sur les 8 premiers mois de 2024, le DS 3 se place seulement à la 88ème place des ventes en France. Il est donc loin derrière les best-sellers, et ne parvient pas non plus à devancer l’Audi Q2 qui est en fin de carrière.
Cette année, 3146 exemplaires de DS 3 ont été immatriculés. Sur la même période de 2023, DS était parvenu à en écouler 3799, et le modèle se classait alors à la 68 ème place du marché, devant l’Audi Q2.
Qu’est-ce qui coince avec le DS 3 ?
A son lancement, DS était né avec deux modèles dérivées de Citroën. La première DS 3 était la version 3 portes et huppée de la C3, avec une partie arrière spécifique. Elle partageait la même planche de bord, la même partie avant à l’exception du bouclier, et bien évidemment les soubassements techniques et les motorisations. Plutôt que de reconduire une formule qui gagne et fidéliser la clientèle, DS a cru bon de transformer la recette en partant sur un SUV. On est bien d’accord qu’un nouveau SUV aurait très bien pu co-exister avec une citadine basse, comme dans la gamme Audi avec les A1 et Q2. Ce qui est sans doute une première erreur.
Deuxième erreur : le positionnement du DS 3. Appelé Crossback à son lancement pour faire la différence avec son ainée, ce nouveau modèle présente un gabarit bien plus réduit que les Peugeot 2008 et Renault Captur. Des modèles certes généralistes, mais tout de même concurrents…
Plus court, le DS 3 présente donc un déficit en volume à bord. Tout en étant…plus cher !
Lancé fin 2018, le DS 3 Crossback paye aussi pour son design loin d’être consensuel. L’intégration de l’aileron de requin sur le profil n’est pas une franche réussite, et la face avant est aussi un peu torturée. Lors du facelift de 2022, le DS 3 restylé a évolué au niveau du bouclier mais a conservé ses projecteurs. Il aurait sans doute fallu investir davantage pour inverser la tendance.
Des prix costauds
Parlons maintenant des tarifs : les prix en ligne débutent à 30700 euros, avec la nouvelle finition Pallas et le Puretech 100 ch en boite manuelle. Un prix certes moins cher que l’Audi Q2 de base ( 33370 euros ), avec toutefois un moteur moins puissant que le TFSI de 116 ch. Audi parvient cependant à davantage convaincre, et les tarifs en occasion se maintiennent aussi bien mieux. Ce qui doit entrainer de meilleures valeurs résiduelles, et donc des loyers inférieurs pour ceux qui veulent souscrire à un leasing. Exemple ci-dessous avec un exemplaire de 2023 qui a moins de 300 km au compteur, affiché à 22990 euros. Cette version là coûtait près de 10000 euros de plus au catalogue, ce qui montre la décote énorme, même dans le réseau de la marque !
DS mise beaucoup sur les séries spéciales, mais les prix grimpent alors de manière vertigineuse. Il faut compter 40700 euros pour un DS 3 Antoine de St Exupéry ! Et 47800 euros pour cette série motorisée en électrique.
Conclusion
On ne se réjouit pas de voir un modèle français ( et une marque entière ) à la peine comme c’est le cas aujourd’hui. Cela questionne sur la suite à venir, et l’avenir de la marque.
A l’heure actuelle DS Automobiles peaufine le développement de sa future DS 8, et aussi de la version électrique de la DS 4. Pour une remplaçante du DS 3, il faudra attendre 2026 au moins. En espérant qu’il y ait une suite…
Articles qui pourraient vous intéresser :
Citroën présente le Spacetourer 2024
Le Skoda Enyaq RS 2024 gagne en puissance et en autonomie
Volkswagen ID.Unyx : le cousin du Tavascan
Vous allez pouvoir encore plus personnaliser l’Alpine A110
Lancia Ypsilon : enfin dévoilée, est-elle mieux qu’une 208 ?
En France, la Citroën C4 fait-elle un bide ?
Peugeot e-308 E-Style : la bonne affaire sur cette électrique ?
