Le marché automobile européen s’apprête à accueillir deux nouveaux venus, issus de l’alliance stratégique entre Stellantis et le constructeur chinois Leapmotor. Avec l’introduction imminente des modèles C10 et T03, Stellantis semble déterminé à bouleverser l’équilibre du marché des véhicules électriques en Europe, notamment en Italie. Mais que valent réellement ces modèles dans un paysage automobile déjà saturé ?
Le contexte de l’arrivée de Leapmotor en Europe
L’initiative de Stellantis d’intégrer Leapmotor dans son portefeuille de marques intervient dans un contexte de transformation rapide de l’industrie automobile européenne. Le marché des véhicules électriques est en pleine effervescence, avec une augmentation constante des parts de marché, mais aussi une concurrence féroce.
Le SUV C10 et la compacte T03 seront les premières armes de Leapmotor pour séduire les consommateurs européens. Mais la question reste : comment ces modèles se comparent-ils aux références déjà établies sur le marché ?
SUV C10 : un concurrent de taille pour les modèles européens ?
Le C10, un SUV basé sur la plateforme LEAP3.0 de Leapmotor, se positionne comme un véhicule offrant une autonomie de 420 km, un chiffre correct dans l’absolu. Pour mettre cela en perspective, il est essentiel de le comparer à des modèles comme le Volkswagen ID.4 ou encore le Hyundai Kona Electric, qui offrent des autonomies similaires tout en bénéficiant d’une notoriété déjà bien établie en Europe. Le C10 a-t-il les atouts pour rivaliser ?
En termes de design, si l’on se fie aux premières images, le C10 semble adopter un style contemporain, peut-être trop classique ( fade ? ) pour se démarquer sur un marché où les goûts des consommateurs varient considérablement.
Le prix de ce modèle sera décisif, mais une production en Europe n’a pas encore été confirmée contrairement au modèle T03, qui devrait faire plus de volume !
T03 : une compacte électrique abordable, mais à quel prix ?
La T03 est sans doute la proposition la plus intéressante pour le marché européen. Avec un prix de départ annoncé sous les 20 000 euros, elle se positionne comme une alternative économique aux modèles comme la Dacia Spring ou encore la Fiat 500e. Toutefois, l’autonomie de 265 km de la T03, bien que correcte, pourrait être perçue comme un handicap face à des concurrentes qui offrent des performances similaires voire supérieures.
L’assemblage de la T03 en Pologne, dans l’usine Stellantis de Tychy, montre l’engagement de la marque à s’intégrer dans le tissu industriel européen. Cela pourrait jouer en sa faveur, notamment en termes de réassurance pour les consommateurs encore méfiants vis-à-vis des marques chinoises.
Et ce sera aussi un moyen d’échapper à de nouveaux droits de douane réhaussés par l’Europe, et d’être éligible au bonus écologique sur le marché français !
Les défis de Leapmotor sur le marché européen
Stellantis a clairement misé sur Leapmotor pour accroître sa présence dans le segment des voitures électriques en Europe, avec un plan d’expansion ambitieux qui prévoit le lancement d’au moins un nouveau modèle par an jusqu’en 2027. Cependant, l’intégration d’une nouvelle marque chinoise sur un marché aussi mature et exigeant que celui de l’Europe de l’Ouest est loin d’être une tâche facile.
Les consommateurs européens, souvent plus conservateurs dans leurs choix automobiles, accordent une grande importance à la réputation des marques et à la qualité perçue des véhicules. Leapmotor devra donc surmonter le défi de la crédibilité, en s’imposant non seulement par des prix attractifs, mais aussi par la qualité de ses produits et son service après-vente, un domaine où de nombreuses marques ont échoué avant elle.