Le Dodge Charger, modèle emblématique des muscle cars, évolue avec l’arrivée de sa nouvelle génération. Alors que la version électrique Daytona est sur le point d’être lancée, Dodge prépare également une variante essence attendue pour 2025. Cette transition marque un tournant important pour le constructeur américain, qui cherche à équilibrer tradition et innovation.
Unr muscle car en quête d’identité
La Dodge Charger Daytona repose sur la plateforme STLA Large, développée par Stellantis pour ses véhicules électriques haut de gamme. Ce choix témoigne d’une volonté claire : propulser la Charger dans l’ère de l’électrique, tout en conservant son ADN de performance. Mais peut-on vraiment parler de muscle car sans le rugissement d’un V8 sous le capot ? Dodge tente de répondre à cette question en dotant le Daytona d’une innovation technologique inédite : le système sonore Fratzonic. Ce dispositif, qui recrée artificiellement le son d’un moteur thermique, parvient à générer jusqu’à 126 décibels. Une prouesse qui laisse toutefois dubitatif quant à l’authenticité de l’expérience proposée.
En termes de performance, la Charger Daytona R/T et sa version plus radicale, la Scat Pack, affichent des chiffres impressionnants. Avec respectivement 503 et 679 chevaux, ces modèles rivalisent sur le papier avec certaines des références actuelles du marché des sportives électriques, telles que la Tesla Model S Plaid ou la Porsche Taycan Turbo. Cependant, il convient de noter que la puissance maximale du Scat Pack n’est disponible que pendant 15 secondes, une limitation qui pourrait frustrer les puristes de la performance continue.
Un positionnement tarifaire à la hauteur de ses ambitions
Le Dodge Charger Daytona R/T débute à 61 590 dollars, un tarif qui le place dans le haut de la fourchette des berlines électriques sportives. À ce prix, le client bénéficie d’un véhicule bien équipé, avec notamment un système multimédia Uconnect 5 et un système audio Alpine. Cependant, à près de 75 185 dollars pour la version Scat Pack, la question du rapport qualité/prix se pose. D’autant plus que des options comme le Track Package, pourtant indispensables pour exploiter pleinement le potentiel de la Scat Pack, ne sont pas incluses d’office.
Comparé à ses concurrents directs, la Charger Daytona se retrouve dans une position délicate. En face, la Tesla Model S Plaid, certes plus chère, offre une puissance supérieure (1 020 chevaux) et une autonomie bien plus conséquente, deux critères essentiels pour les acheteurs potentiels. Quant à la Porsche Taycan Turbo, elle justifie son prix par une qualité de finition et une dynamique de conduite quasi inégalées. La Charger, malgré ses qualités indéniables, parviendra-t-il à se faire une place dans ce segment ultra-compétitif ?
Une transition vers l’électrique qui divise
La décision de Dodge d’électrifier son modèle phare s’inscrit dans une tendance globale. Pourtant, la marque a choisi de ne pas abandonner totalement les motorisations thermiques, puisqu’elle prévoit de commercialiser des versions essence de la Charger dès 2025. Équipées d’un six cylindres en ligne biturbo de 3,0 litres, ces futures déclinaisons, baptisées Sixpack, devraient rassurer les puristes. Toutefois, il est évident que le cœur du marché se tourne de plus en plus vers l’électrique, un virage que Dodge ne pouvait ignorer.
Reste à voir comment cette Charger Daytona sera accueilli par les amateurs de la marque. S’ils sont attachés à l’histoire et à la tradition des muscle cars, ils pourraient être réticents à l’idée d’une propulsion électrique, malgré les efforts déployés pour conserver une certaine sonorité moteur. D’un autre côté, les nouvelles générations, plus sensibles aux questions environnementales, pourraient être séduites par ce mélange de modernité et de nostalgie.