Une nouvelle proposition de loi a été déposée hier par le député (MoDem) des Yvelines Bruno MILLIENNE, qui souhaite voir imposer un contrôle médical à tous les automobilistes de plus de 75 ans. Une proposition qui a immédiatement rencontré l’opposition de « 40 millions d’automobilistes », nos explications.
Les automobilistes âgés, une cible facile ?
Chiffres à l’appui, Philippe NOZIÈRE, président de « 40 millions d’automobilistes » démontre que les conducteurs âgés ne devraient pas être la cible de mesures pour améliorer la sécurité routière. Il est en effet de notoriété publique que les jeunes conducteurs ( les 18-24 ans ) sont ceux qui sont le plus souvent victimes d’accidents mortels sur les routes. Ne représentant que 9 % de la population, ils sont pourtant une part non négligeable des victimes de la route avec 20 % des accidents mortels.
A l’opposé, les conducteurs de plus de 65 ans ne causent que 17 % des accidents mortels, la part la plus faible des différentes tranches d’âge.
Très souvent les conducteurs âgés qui ont des problèmes de conduite réduisent naturellement leur vitesse et la durée de leurs trajets. Ils sont souvent plutôt à l’origine de petits accrochages.
Et toujours selon « 40 millions d’automobilistes », les pays qui ont mis en place des contrôles médicaux pour les conducteurs âgés n’ont pas vu leurs statistiques d’accidentologie évoluer positivement.
Priver les conducteurs seniors de leur permis serait handicapant pour leur autonomie ( courses, médecin ) et un maintien à domicile.
Inciter plutôt que contraindre
Pierre CHASSERAY, délégué général de l’association, souhaiterait plutôt inciter les automobilistes à des contrôles volontaires et à une prise de conscience, sans tomber dans des contraintes et sanctions : « nous sommes par exemple favorables à ce que les automobilistes soient invités à faire contrôler leur acuité visuelle chez un opticien (on a tous en tête le slogan « au volant, la vue c’est la vie ») ou encore à tester leurs capacités et leurs connaissances des règles de conduite sur un simulateur de conduire en auto-école ».
Cette nouvelle proposition de loi devra maintenant être examinée à l’Assemblée Nationale, ce qui devrait donner lieu à un débat sans doute agité, comme pour beaucoup de question de société qui touchent à la liberté individuelle.