La mise en place des ZFE avec l’exclusion de millions de véhicules de la circulation était une bombe sociale, difficile à gérer pour le gouvernement. Malgré la nécessité d’améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes, un assouplissement a été validé. Désormais, les ZFE ne seront pas logées à la même enseigne.
Le calendrier était impossible à tenir, que ce soit pour la majorité des 11 ZFE déjà en place et des 32 ZFE qui étaient prévues jusqu’à présent. La fracture sociale était dénoncée par l’opposition, qui reprochait notamment de ne pas mettre en place des alternatives de transport avant d’exclure les automobilistes des centre-villes. Les Républicains avaient de leur côté demandé un report à 2030 au lieu de 2025 pour le déploiement des ZFE.
De son côté le Sénat avait aussi plaidé en faveur d’un lever de pied indispensable sur ce nouveau sujet explosif.
Les conséquences des changements à venir pour les ZFE
Dans de nombreuses ZFE, les règles vont pouvoir s’assouplir. Le gouvernement va en effet prendre en compte les seuils de pollution qui ne sont plus dépassés pour certaines ZFE. C’est le cas à Saint-Etienne, Toulouse, Montpellier, Nice, Grenoble et Reims. La qualité de l’air s’y est améliorée en 2022 : il n’est donc plus nécessaire de durcir autant le bannissement des véhicules polluants. A Reims, les voitures Crit’Air 3 vont donc encore pouvoir circuler jusqu’en 2029, au lieu d’être interdites dès l’année prochaine. D’après Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, on ne parle plus de ZFE pour ces métropoles mais de « territoire de vigilance ».
En revanche, si la qualité de l’air se dégradait, la mise en place d’exclusions des véhicules Crit’Air 3 pourrait être réactivée, notamment à Toulouse.
Seules 5 métropoles devront continuer de durcir le ton pour exclure les voitures les plus polluantes : Strasbourg, Aix-Marseille, Rouen, Lyon et Paris / métropole du Grand Paris. Les voitures Crit’Air 4 seront donc interdites en 2024, et les Crit’Air 3 en 2025.
D’autres villes, elles, vont pouvoir échapper à la mise en place d’une ZFE : ce sera le cas de Dijon.
Le gouvernement a donc souhaité esquiver une nouvelle bombe sociale après une difficile réforme des retraites, reste que la mise en place des ZFE reste toujours chaotique et incompréhensible pour la plupart des automobilistes. Ces changements vont encore nécessiter du temps et de l’adaptation pour que les automobilistes puissent poursuivre à leur rythme leur renouvellement de véhicule, les aides de l’état doivent être maintenues dans les années à venir.
Le transport représente 30 % des gaz à effet de serre émis en France, d’où l’ambition d’aller vers un transport décarboné au maximum.