D’année en année, le Peugeot 2008 s’est imposé comme l’un des best-sellers incontournables du marché. En France, il devance ainsi le Renault Captur, et même son grand frère, le 3008. Peugeot vient tout juste d’offrir un restyling à son 2008 : nous sommes allés tester cette nouveauté en Andalousie pour vous faire découvrir les changements de la version électrique, le e-2008. Avant l’arrivée d’une nouvelle version hybride de 136 ch attendue début 2024, c’est le e-2008 qui adopte une nouvelle motorisation de 156 ch. Les progrès sont-ils au rendez-vous ?
Un facelift qui se remarque
Un restyling doit se voir : c’est en tout cas ce que pratique généralement Peugeot quand il s’agit d’aborder la seconde partie de carrière d’un modèle. Jusqu’à présent le style du 2008 avait convaincu les acheteurs, et on ne peut pas dire qu’il accusait particulièrement le poids des années.
Vu de face, impossible de confondre le nouveau 2008 avec le modèle sortant. Toutes les pièces visibles ont été changées, jusqu’au logo !
Ce qui saute aux yeux immédiatement, c’est l’arrivée d’une nouvelle signature lumineuse à LED avec 3 griffes au lieu d’un croc. Ces griffes sont placées dans des écopes de part et d’autre du bouclier, et ne sont pas reliées aux blocs optiques. Le dessin extérieur des projecteurs avant ne change pas, mais l’intérieur est modifié puisque la signature lumineuse n’y est plus présente.
Sur la version GT, les projecteurs Full LED sont différents avec 3 modules de LED bien visibles.
Les designers Peugeot dirigés par Matthias Hossann en ont profité pour redessiner la calandre, qui est élargie avec des motifs verticaux et non plus horizontaux….à l’exception des bordures latérales avec des traits horizontaux.
Contrairement à la 308, le nouveau logo ne masque pas les capteurs des systèmes de sécurité embarqué : celui-ci reste implanté au niveau de la grille inférieure du bouclier.
Les petits projecteurs anti-brouillard ronds ont eux aussi disparu au passage ! Aucun changement sur les parties tôlées, ni pour le capot ni pour les ailes avant.
Cette version GT présente des jantes alliage 18 pouces optionnelles, ainsi qu’un toit Black Diamond de série. Cette teinte Blanc Okénite est facturée 540 euros : pour avoir une teinte gratuite, il faudra se tourner vers le nouveau gris selenium.
A l’arrière, le logo Peugeot a été retiré : ne subsiste plus que le lettrage Peugeot sur l’élément noir qui relie les feux arrière. Ces nouveaux feux à LED changement aussi de signature lumineuse avec des traits désormais horizontaux.
Vie à bord : mise à jour télématique
Pas de révolution dans l’habitacle, qui reprend la même planche de bord avec quelques retouches. Au centre, le nouvel écran du système multimédia s’est agrandi, avec une dalle de 10 » au lieu de 7 ». Peugeot en a profité pour améliorer l’interface avec des widgets comme sur un téléphone, à l’instar de la dernière 308. Le dernier logiciel embarqué profite de mises à jours à distance ( OTA ).
Désormais, Android Auto et Apple Car Play fonctionnent sans fil, alors qu’il fallait se raccorder par prise USB sur un 2008 phase 1. Ce sont d’ailleurs deux prises USB-C qui sont accessibles pour les passagers avant pour la recharge des smartphones, accompagnées d’un chargeur à induction dont la puissance de charge a été multipliée par trois ( 15 W ).
Toutes ces indispensables mises à jour remettent le 2008 à niveau pour quelques années sur la partie multimédia.
Au-dessus du petit volant en cuir pleine fleur, le Peugeot i-Cockpit 3D comprend un combiné tête haute 10”, un concept inchangé. Selon le réglage de hauteur du siège et aussi du volant, certains gabarits pourront toujours déplorer que les indications de vitesse sont masquées par la jante du volant. Mais sur un facelift, aucun changement n’était attendu. La prochaine génération de i-cockpit attendue sur le 3008 règlera peut-être fin ce prolème.
Même avec une longueur de 4,30 m, le 2008 ne peut pas cacher son appartenance au segment B : la sensation d’espace est un peu juste, particulièrement en largeur. De quoi laisser un peu de marge à un 3008, qui propose logiquement plus d’espace à bord.
Le confort et le maintien des sièges restent eux d’un très bon niveau, et la présentation est globalement soignée. Il faudra en revanche composer avec une ergonomie parfois pénible, par exemple pour régler la clim sur l’écran central ( les commandes ne restent pas affichées et enlèvent alors la navigation ), ou encore pour bien voir les commandes des touches qui sont placées à l’horizontale ( voir la photo ci-dessous ).
Vous noterez la disparition de l’option Hifi Focal : un équipement qui n’aurait pas vraiment trouvé sa cible sur le 2008. Mais le 2008 dispose en série d’un système audio avec 6 haut-parleurs très correct, et qui a reçu des améliorations avec l’arrivée du nouveau système d’infotainment.
Petit grief : le hayon n’est toujours pas motorisé, même en option. Certains concurrents le proposent, comme par exemple le Ford Puma. Peugeot estime que d’après les études clients réalisées, la demande n’est pas suffisante et préfère réserver cet équipement aux segments supérieurs.
Sous tablette, le volume de coffre demeure très correct avec 434 litres. Rabattre la banquette arrière permet d’obtenir un plancher plat, et de passer à un volume de chargement qui se rapproche des 1500 litres.
Plus de puissance et des progrès en autonomie
Le Peugeot 2008 est l’un des rares modèles proposé en essence, en diesel ou en électrique ! Un grand écart, qui permet de proposer une motorisation pour chaque type d’utilisation. Le Captur ne propose pas un tel arsenal, mais mise plutôt sur sa motorisation Full Hybrid.
Une nouvelle motorisation Hybrid 136 arrivera sur le 2008 début 2024, dans l’immédiat nous avons donc testé le 2008 restylé avec sa nouvelle motorisation électrique de 115 kW, soit 156 ch.
Jusqu’à présent, seule une motorisation de 100 kW soit 136 ch était proposée : elle est conservée, et reçoit le renfort de cette nouvelle motorisation plus puissante.
Attention : pour ressentir une différence de performances, il faudra activer le mode Sport ! Car en mode Normal le niveau de puissance est bridé à 109 ch, et dégringole même à 82 ch en mode Eco.
Changer de mode se traduit immédiatement par une autonomie annoncée qui varie : réduire la puissance pourra donc vous donner quelques dizaines de kilomètres supplémentaires.
Bien suspendu, le e-2008 profite d’un centre de gravité assez bas malgré la présence du toit ouvrant optionnel qui ajoute une cinquantaine de kilos. Cette option conjuguée à la monte 18″ peut d’ailleurs vous faire descendre sous les 400 km d’autonomie en homologation.
L’autonomie maximale est désormais de 406 km sur la finition Active, livrée en 16″. Un progrès de 66 km par rapport à la version 136 ch. Et l’ensemble des jantes 16,17 et 18″ est livré en première monte avec des pneus A+ : une surmonte pneumatique ne vous fera pas descendre sous les 400 km d’autonomie.
Si la batterie du e-2008 de 136 ch se contente de 50 kWh, celle-ci est légèrement plus conséquente avec 54 kWh ( bruts, et 48,1 kWh nets ).
Au départ d’un parcours de 213 km, l’ordinateur de bord indiquait bien une autonomie de 400 km. Mais à l’arrivée, nous n’avions plus qu’une soixantaine de kilomètres en rab : soit une autonomie sur cette recharge de 270 km environ, voire moins si on avait roulé jusqu’aux 0%.
Le parcours ne comprenait pourtant pas d’autoroute, mais presque exclusivement des routes de montagne.
En activant le mode sport et en n’ayant pas le pied léger, la consommation atteint presque les 20 kWh. En mode normal et avec une conduite plus apaisée, nous avons pu sur certaines portions de routes réaliser une consommation autour de 16 kWh.
En matière de performances, ce e-2008 a beau être le plus puissant de la gamme, il n’a pas le panache de certains modèles électriques. Le 0 à 100 km/h est effectué en 9,1 s : pas de quoi lui permettre de suivre une Tesla Model 3, ni une Renault Megane E-TECH de 220 ch.
C’est dommage car le châssis est très bien réglé et pourrait sans doute encaisser bien davantage. Mais en attendant l’arrivée du nouveau 3008 électrique l’année prochaine, ce moteur NIVEC de 156 ch est le seul proposé dans la banque d’organes Stellantis. On le retrouve également sur la nouvelle e-308, et sur le Jeep Avenger, cousin et concurrent direct du 2008.
Un petit point sur la recharge : sur bornes publiques, le chargeur embarqué de base est un 7,4 kW : il faudra payer 400 euros de plus pour bénéficier d’un chargeur de 11 kW. Sur borne rapide, la capacité de charge de 100 kW est élevée, mais avec une autonomie de 400 km ce e-2008 sera rarement utilisé ou destiné à de grands parcours…
Budget : des prix salés en électrique
La gamme du nouveau Peugeot 2008 est assez simple avec trois finitions : Active, Allure et GT. De quoi laisser de la place pour animer la gamme avec de futures séries spéciales.
Si en entrée de gamme, le 2008 thermique est proposé à partir de 26400 euros, le e-2008 est plus gourmand : il se monnaye 40150 euros en Active 100 kW ( avant déduction du bonus écologique ).
Cette version d’essai GT 115 kW est facturée 45100 euros : une somme qui peut permettre d’acquérir des modèles électriques bien plus puissants, et avec une autonomie supérieure.
Au final l’écart de prix entre les deux motorisations électriques de 136 et 156 ch est de 1450 euros. Une somme assez faible, et qui permet de bénéficier de plus de puissance, d’autonomie, et aussi de la pompe à chaleur en série. Finalement, on se demande pourquoi Peugeot maintient la version de 136 ch…. La réponse de Peugeot nous a été donnée : la version de 136 ch est suffisante en usage urbain pour de nombreux utilisateurs. Elle peut donc permettre de faire une petite économie au passage.
Sur les tarifs, le Peugeot e-2008 n’est pas donné, même en déduisant le bonus écologique de 5000 euros. Il peut en effet se retrouver face à des concurrents de segments mieux armés dans les mêmes prix comme les Tesla Model 3 et Megane E-TECH.
Il faudra sinon se tourner vers une motorisation essence : un 2008 Allure Puretech 130 EAT8 est affiché à 31700 euros, un prix nettement plus proche de ce qu’on voudrait payer pour un SUV de segment B.