Après une consultation des français qui a mis en évidence un rejet massif pour le déploiement des ZFE, le Sénat a publié des recommandations concernant la mise en place de ces ZFE-m. Il préconise notamment de reporter de 2025 à 2030 la mise en place des ZFE dans les 32 agglomérations qui ne l’ont pas encore fait ( 11 ZFE en place à ce jour sur la France ). Ce report s’accompagnerait également d’une autorisation de circuler aux voitures Crit’Air 3 jusqu’en 2030. La cause est simple : il faut laisser du temps aux français de se convertir à des voitures moins polluantes, et sans exclure les ménages aux revenus les plus faibles. De quoi rebattre les cartes pour les automobilistes, qui avaient pour certain un peu anticipé cette sortie du diesel avant l’heure. Alors faut-il finalement revenir au diesel ?
Un retour au diesel dès maintenant ?
Précisons tout de même une chose : il nous faut désormais attendre le 10 juillet prochain, date à laquelle le gouvernement doit rendre son verdict concernant les ZFE-m.
Si les reports étaient validés, cela signifie qu’il sera possible de circuler dans des dizaines de grandes agglomérations avec une voiture diesel Crit’Air 2, au delà de 2030. Cela semble assez logique et souhaitable pour tous ceux qui commandent une voiture diesel neuve en 2023 : il n’est pas possible d’imaginer une durée de vie raccourcie à 5 ou 7 ans sur un tel achat.
Et c’est bien le problème des actuelles vignettes et du classement Crit’Air : il n’est fait aucune distinction entre une voiture diesel Euro 4 mise en circulation en 2007 et une voiture diesel Euro 6 mise en circulation en 2023. Il est urgent de revoir les catégories Crit’Air !! Cette notion n’a malheureusement pas été retenue par le Sénat dans ses propositions : on se demande pourquoi les constructeurs n’ont pas fait plus de pression à ce sujet pour distinguer davantage les voitures selon leur niveau de pollution réel.
Une voiture diesel actuelle émet moins de CO2 que son équivalent essence, et bénéficie de technologies poussées pour réduire la pollution générées par les particules fines.
Quoiqu’il en soit, la possibilité pour les français de rouler en diesel quelques années de plus a de quoi réjouir les portefeuilles. Le plein d’une voiture diesel reste moins cher que celui d’une voiture essence, et surtout, l’autonomie est largement supérieure avec une consommation généralement plus basse de 30 à 40 %.
En prix d’achat, une voiture diesel neuve revient encore un peu plus cher que son équivalent essence, mais se retrouve souvent mieux placée qu’une voiture Full Hybrid, et nettement plus accessible qu’un modèle hybride plug-in.
Une relance du diesel involontaire et incohérente ?
En soi, la relance du diesel ne sera évidemment pas volontaire ni invoquée par le gouvernement. La politique officielle est bien entendu de convertir les français à l’électrique, pour réduire la pollution. Mais de réels enjeux économiques se situent derrière cette filière : la transition trop rapide est dangereuse pour l’emploi, que ce soit dans les usines ou dans les garages chargés de l’entretien des véhicules.
Si le gouvernement en vient finalement à reporter la mise en place des ZFE-m, cela reviendra à encourager une partie des français à continuer à circuler en utilisant les énergies fossiles. Mais cela, on ne l’entendra pas : le discours sur les aides à la conversion et les bonus écologiques destinées à l’acquisition de voitures électriques seront mis en avant.
N’oublions pas que ces aides coûtent très cher à l’état, alors que les taxes sur les carburants fossiles lui reportent au contraire une fortune. Les français auront-ils finalement la liberté de choisir leur mode de transport ? On le souhaite sincèrement.