Le gouvernement français commence à se poser des questions, sans doute influencé par de récentes décisions prises en Belgique. Le gouvernement wallon n’hésitera pas à taxer les voitures électriques les plus lourdes, y compris si elles sont électriques. On se doutait bien que les voitures électriques finiraient par être taxées, et non plus seulement bénéficiaires d’aides à l’achat. Ce tournant pourrait bien arriver plus tôt que prévu…
Une refonte du bonus écologique pour 2024
Actuellement le bonus écologique 2023 est octroyé pour les voitures électriques vendues moins de 47000 euros, et dont le poids ne dépasse pas les 2,4 tonnes. Comme les voitures les plus lourdes sont celles qui sont équipées des plus grosses batteries, elles dépassent de toute manière le plafond du bonus au niveau du prix !
Autant le dire tout de suite : aucun modèle n’est finalement ciblé par ce critère en 2023. Mais en 2024, les choses devraient changer avec un abaissement du poids pour que la voiture soit éligible au bonus. Le gouvernement étudie en effet de nouveaux critères, pour prendre en compte la pollution générée lors de la fabrication du véhicule et des batteries. Les voitures électriques made in China qui commencent à envahir le marché français ( et européen ) sont clairement dans le collimateur de Bercy.
Le critère de poids sera logiquement plus restrictif, afin de favoriser des véhicules électriques à la consommation plus modérée.
Un malus au poids désormais ouvert aux hybrides plug-in et aux électriques
La seconde thèse concerne la refonte du malus au poids. Depuis le début de l’année 2022, les voitures thermiques de plus de 1800 kg sont impactées à l’achat par un malus de 10 euros par kilo supplémentaire. Les écologistes avaient réclamé un poids plus réduit, afin de pénaliser les SUV. Ils pourraient bien obtenir gain de cause l’année prochaine, avec une baisse du seuil à 1600 ou 1700 kg. L’autre changement sera de taille : les voitures électriques et hybrides rechargeables ne seraient plus écartées !
Cela signifie par exemple qu’avec un poids de 1898 kg, la Tesla Model Y Propulsion subirait un malus au poids. Si le poids de 1700 kg était retenu, le montant du malus serait ici de 2980 euros. Une somme considérable, pour une voiture qui bénéficie à présent au contraire du bonus écologique avec son prix de 45990 euros.
Les SUV électriques sont donc clairement dans le collimateur, alors que les constructeurs français s’apprêtent eux aussi à sortir des modèles majeurs : le nouveau Renault Scenic E-TECH et le nouveau Peugeot e-3008. Des modèles « made in France », que le gouvernement ne peut pas enfoncer commercialement.
Il est donc fort possible que le malus au poids concernant les électriques bénéficie d’un seuil de poids relevé à 2 tonnes : ce qui serait logique au vu du poids supplémentaire d’une batterie, face au poids d’un modèle thermique. Les SUV compacts électriques seraient ainsi écartés du malus, en revanche les gros modèles électriques tels que les Mercedes EQS, Tesla Model X ou Audi Q8 e-tron ne pourront pas y échapper.