Covoiturage : faut-il s’assurer spécifiquement ?

Le covoiturage se développe de plus en plus, encouragé désormais par le gouvernement avec une prime de covoiturage de 100 euros pour les nouveaux inscrits aux plate-formes.

Cette pratique désormais courante nécessite-t-elle de recourir à une assurance spécifique ? Nous faisons le point sur les meilleures pratiques.

Pas de problème pour les passagers d’une voiture

Comme le précise l’assureur Allianz dans un article, tous les passagers d’une voiture sont considérés comme des tiers. Il seront donc couverts par toute assurance véhicule même au tiers sans contrat particulier, et donc indemnisés en cas d’accident. Il faudra bien respecter le nombre de passagers qui peuvent être transportés : le nombre exact est défini par la carte grise. Un chiffre à vérifier si vous avez acheté une voiture d’occasion : une voiture d’entreprise re-transformée de 2 places à 5 places mais sans modification de sa carte grise pourra présenter comme une voiture classique avec la banquette et les ceintures arrière. Mais elle sera toujours officiellement une deux places !

Autre précision : un passager qui crée un accident en tirant le frein à main ou le volant ne sera pas indemnisé : c’est considéré comme une « faute inexcusable ».

Rappelons aussi que le covoiturage correspond à une pratique bien précise : le conducteur propose de partager son véhicule avec des passagers pour un trajet qu’il aurait du faire dans tous les cas. La pratique du covoiturage ne doit pas se transformer en transport onéreux de personnes, qui ferait basculer les déplacements dans un cadre professionnel de VTC.

Cela peut sembler logique, mais des abus et dérives ont déjà été constatées par les plate-formes de covoiturage.

Prêt de volant : au cas par cas

Sur de longs trajets, vous pourriez être tenté de passer le volant à l’un de vos passagers. Cette pratique s’appelle chez les assureurs le « prêt de volant ». Bien qu’elle soit logique pour éviter qu’un conducteur ne doive à lui seul rouler pendant de longues heures sans passer le volant, elle nécessite souvent d’être déclarée.

Le prêt de volant n’est pas forcément garanti par votre formule d’assurance : en cas de sinistre, la franchise pourrait alors être majorée. Et de façon très importante s’il s’agit d’un jeune conducteur ! En cas d’accident, le malus vous sera imputé, puisqu’il est lié à votre contrat d’assurance auto. De quoi dissuader avant de passer le volant à une personne qu’on n’a jamais vu conduire auparavant…

Ce prêt de volant peut aussi être pris en charge par l’assurance proposée par les plate-formes de covoiturage, à condition que le conducteur principal conduise la majorité du trajet.

Une autre formule de covoiturage sans passager existe aussi pour ceux qui n’auraient qu’une voiture deux places et un grand coffre : le covoiturage de colis. Réservé aux particuliers, ce service est là aussi proposé par des plate-formes dédiées. Il peut s’agir de particuliers qui se vendent un objet, ou encore de quelqu’un qui veut envoyer un meuble à l’un de ses proches…

L’assurance des objets transportés sera alors couverte par l’assurance de la plate-forme, car les objets transportés sont rarement couverts correctement dans une voiture.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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