Apparu en 2016, l’Audi Q2 se rapproche doucement de sa fin de carrière. Ce crossover urbain est-il encore au goût du jour ? Voici notre essai du Q2 restylé avec sa motorisation essence 35 TFSI de 150 ch.
Design : un style inspirant
Lors de sa présentation au salon de Genève 2016, l’Audi Q2 étonne avec un design qui se démarque très nettement des autres modèles de la gamme aux anneaux. Le traitement de surfaces avec des formes géométriques qui ressortent sur les flancs a en revanche depuis inspiré certains concurrents…comme le Peugeot 2008 ! La forme arrière du polygone a été reprise au moment du facelift de 2020 pour les inserts des boucliers avant et arrière, ici dans une teinte argentée. Autre spécificité : les Blades des ailes arrière, dont la teinte peut changer.
Basé sur la plate-forme MQB notamment utilisée par l’A3, le Q2 mesure 4,21 m, ce qui le situe parmi les petits modèles parmi les SUV de la catégorie B. De quoi laisser le champ libre au Q3 pour la gamme compacte…
Esthétiquement, l’Audi Q2 aura peu évolué lors de son restyling. Plus de changements auraient sans doute été nécessaires pour relancer sérieusement la carrière de ce modèle, comme par exemple des feux arrière horizontaux en deux parties…Même la Volkswagen Polo a eu droit à un tel traitement !
A l’avant, les projecteurs Matrix LED présentent un éclairage d’accueil dynamique, et comprennent les fameux clignotants à défilement. De quoi apporter une certaine touche de modernité.
Cette version Q2 Design Luxe présente bien, même si ce n’est pas une version S-Line. Les jantes alliage 18″ bi-ton sont de série : les clients ont même le choix entre trois dessins de jantes 18″ différents.
Le design peut donc apparaitre comme clivant pour ce modèle, mais aura bien traversé les années, même si le facelift aurait pu être plus marqué. Pour l’heure, il demeure encore dans l’air du temps.
Même sans opter pour la finition S Line plus dynamique en présentation, il est aussi possible d’activer le pack esthétique noir, qui apportera là aussi une touche très actuelle.
Vie à bord : un intérieur bien fini qui commence à dater
Pas de surprise à bord : le style de la planche de bord semble dater de l’ancienne génération d’A3, en revanche la qualité d’assemblage et des matériaux ne souffre pas la critique. On est bien à bord d’une Audi, avec des plastiques moussés et qualitatifs pour la coiffe de la planche de bord, et de jolis inserts en aluminium. L’ergonomie est elle aussi datée de quelques années, avec la traditionnelle mais pas désagréable commande MMI, et de vraies commandes et boutons pour la climatisation automatique bizone. Précisons aussi que l’écran n’est pas tactile, ce qui devient rare !
Cette finition supérieure Design Luxe profite d’une sellerie cuir, de sièges chauffants, mais aussi de l’instrumentation numérique connue sous le nom de Digital Cockpit avec une dalle de 12,3″. L’équipement comprend aussi sur cette version un volant cuir avec méplat, le démarrage sans clé, ou encore le système de navigation. Le système multimédia comprend aussi des services Audi Connect ajoutés depuis le restyling. Et si vous n’avez pas peur de faire grimper le tarif, alors vous pouvez aussi ajouter l’option Bang & Olufsen Premium Sound System avec 14 haut-parleurs.
Notez qu’il s’agit du vrai Virtual Cockpit : pas de la version basique que proposent désormais certaines Audi, et qui implique de cocher l’option Virtual Cockpit Plus.
Depuis le restyling la voiture est connectée avec Audi connect remote & control : cela vous permettra de la verrouiller ou de consulter le niveau de plein à distance, sur l’application myaudi de votre smartphone.
Aux places avant, les passagers sont plutôt à l’aise même si les sièges manquent un peu de maintien latéral. A l’arrière l’espace est supérieur à celui d’une A1, mais ne pourra pas égaler certains modèles au gabarit supérieur. Les passagers pourront aussi se plaindre du dossier un peu trop vertical sur les longs trajets…
Chose appréciable : le confort est d’un meilleur niveau sur cette finition que sur un Q2 S-Line, du fait de l’absence du châssis sport. On n’est évidemment pas au même niveau qu’une A4, mais le Q2 se situe à un niveau honnête.
Sous le hayon, la contenance de 405 litres est divisée en deux parties : une grosse part se retrouve sous la tablette. Le souci, c’est que la partie basse se situe au niveau de la roue de secours galette, avec une partie tôlée sans aucune moquette. Pas très premium. En rabattant la banquette arrière, la contenance du coffre passe à 1050 litres.
Contrairement à la plupart de ses rivaux de ce segment comme le 2008, le Q2 peut bénéficier du hayon motorisé, moyennant une option à 550 euros.
A conduire : 150 ch et la technologie COD
Sous le capot de cet Audi Q2 d’essai, nous retrouvons le moteur correspondant à l’offre 35 TFSI qu’on retrouve sur de nombreux modèles de la gamme : A3, A4, Q3… Ce 1.5 TFSI développe 110 kW (150 ch) et offre 250 Nm de couple.
Son niveau de puissance de 150 ch est très bien sur le papier, mais que c’est-il passé ? Même en désactivant le mode économique du Drive Select, celui-ci semble amorphe et bien en-dessous de la puissance annoncée. Le fait qu’il soit couplé à une boite manuelle n’arrange rien à l’affaire. Il sera judicieux de faire le choix de la boîte S tronic à sept rapports. Dommage, car le comportement routier est d’un bon niveau, et la précision du train avant est appréciable.
Sur ce modèle, la direction est dite progressive, avec une démultiplication directe et progressive qui se révèle très plaisante au quotidien. Les manoeuvres sont facilitées, et la maniabilité dans les virages est excellente avec un bon retour d’informations pour le conducteur.
Les performances restent honnêtes au niveau des chiffres : 8,6 s pour le 0 à 100 km/h, et 218 km/h en vitesse de pointe. Il est possible pour le conducteur de choisir le mode de conduite qui jouera sur certains paramètres comme la réponse à l’accélération avec le système Drive select.
Ce moteur était très innovant à sa sortie : sa technologie COD de désactivation des cylindres permet de réduire la consommation en ville. Le système désactive temporairement les deuxième et troisième cylindres à bas régimes. Ce qui est positif, c’est que la bascule ne se ressent pas. En revanche, le système ne fait pas de miracles pour la consommation.
Cela nous donne lors de notre essai une consommation qui oscille entre 7 L et 8,5 L tout de même, avec une lacune : aucune hybridation même légère n’a été intégrée. Aujourd’hui, une motorisations full hybride fait donc nettement mieux que la technologie COD, et de loin.
Du côté des équipements de sécurité, ce Q2 Design Luxe embarque en série le système pre sense front avec détection des piétons, l’aide au stationnement plus, la caméra de recul, les phares Matrix LED et l’avertissement de sortie de voie. Il faudra activer l’option pack Assistance Sécurité à 830 euros pour s’offrir les autres dispositifs : Audi pre sense basic avec Audi pre sense rear, et Audi side assist .
Budget : des tarifs élitistes
Les prix de la gamme de l’Audi Q2 débutent à 31980 euros avec la finition Design et la motorisation 30 TFSI. Pour cette version d’essai, un Q2 Ambition Luxe 35 TFSI, le tarif grimpe à 38870 euros. Avant d’ajouter la moindre option ! On ne pourra pas faire de comparaison directe avec des rivaux Mercedes et BMW : les GLA et X1 sont plutôt des rivaux du Q3.
Dans les best-sellers de la catégorie, le Renault Captur E-TECH Engineered est facturé 34000 euros, et un Peugeot 2008 GT Puretech 130 EAT8 est affiché 32180 euros. Le Q2 Design Luxe 35 TFSI est bien plus cher, mais fait valoir un très haut niveau d’équipement et l’image de marque Audi.
Autre rival : le DS 3 récemment restylé, facturé 36200 euros en finition Rivoli avec le moteur Puretech 130 EAT8 ( bientôt remplacé par une version hybride ).
Fort heureusement à ce tarif proche des 39000 euros, la dotation de série du Q2 Design Luxe est déjà assez complète : jantes alliage 18″, caméra de recul, projecteurs Matrix LED, seuils de portes en aluminium, éclairage d’ambiance, clé confort, rétroviseurs extérieurs réglables, dégivrants et rabattables électriquement, réglages lombaires électriques des sièges avant, système de navigation, Audi Virtual Cockpit, radars avant et arrière, et avertisseur de sortie de voie.
Notre version d’essai était également dotée du toit coulissant panoramique ( 1175 euros ), de la sellerie cuir / similicuir ( 670 euros ), et du volant à méplat ( 200 euros ).
Avec 139 g de rejets de CO2, il faudra ajouter un malus écologique de 450 euros au tarif de la carte grise. Une somme qui reste relativement raisonnable à ce niveau de prix.