Plutôt que de pâtir des nouvelles normes anti-pollution et de délaisser le créneau des sportives, Peugeot fait un pari osé en lançant son label « Peugeot Sport Engineered ». Et en rajoute une couche en sortant non pas une 208 PSE ou une 308 PSE pour débuter, mais une 508 PSE de 360 ch ! La marque est pourtant absente du créneau des familiales sportives depuis la 405 T16. Les 406 et 407 s’étaient assagies avec un V6 sous le capot, et la première 508 s’était même contentée d’un diesel de 200 ch pour sa version GT…
Quand Peugeot a commencé à nous parler de ce modèle, il y avait donc de quoi être sceptique. D’autant plus que toutes les études sportives présentées chez PSA n’ont pas toujours connu de production en série ( on attend toujours la DS 4 R…. ).
Peugeot a fait le choix audacieux de tourner la page des GTI en allant vers de l’électrification. La première proposition que nous vous proposons à l’essai est une Peugeot 508 SW Sport Engineered, propulsée par un système hybride fort de 360 ch. Direction Le Mans pour cet essai de la Peugeot la plus puissante de l’histoire !
Un look sobre mais affirmé pour la 508 Sport Engineered
Esthétiquement, la Peugeot 508 de seconde génération est plutôt une bonne base pour en faire un dérivé sportif. La berline est dessinée comme un coupé 4 portes, et le break se veut plutôt break de chasse que déménageur. Même en version classique, la 508 est bien campée sur ses roues avec des voies déjà très larges. Celles-ci ont encore été élargies ici.
Le jaune Kryptonite a été la couleur retenue pour le label « Peugeot Sport Engineered », qui ne se retrouve donc pas sous la forme de badge à l’arrière ou dans la calandre. Ce serait un peu long…. A la place, cette 508 SW PSE reçoit 3 griffes jaune Kryptonite : seuls les connaisseurs comprendront. Du moins dans un premier temps, avant que le label ne soit davantage connu du grand public. Cette teinte flashy se retrouve sur les étriers de freins ( inspiration Porsche ), ou encore sur les écopes du bouclier avant. Les designers ont aussi concocté un dessin de calandre spécifique aux lames flottantes pour cette version. L’aérodynamisme profiterait également de flaps qui font leur petit effet devant les roues. Mais leur arrivée serait purement esthétique !
En ajoutant de nouvelles jantes alliage 20 pouces forgées , et des sorties d’échappement imposantes, vous obtenez un look sportif qui ne passe pas inaperçu.
Sur notre version d’essai, le gris Selenium ajoute une touche d’exclusivité. Il s’agit de la couleur de lancement du modèle.
A l’intérieur de la nouvelle Peugeot 508 Sport Engineered
L’habitacle cossu de la nouvelle 508 se prête également très bien à la personnalisation PSE. La fameuse griffe se retrouve sur le bas du volant, et le jaune Kryptonite ajoute de la couleur partout ou c’est possible mais de façon relativement discrète. Il s’agit de la couleur utilisée pour l’ensemble des surpiqûres des sièges, de la planche de bord, de la console centrale, des contre-portes…Mais aussi pour les aiguilles de l’instrumentation digitale du i-cockpit !
On se sent rapidement très à l’aise dans cette 508 sportive, confortable et bien présentée.
Le maintien des sièges est réussi, la prise en main du volant est parfaite, et le fameux i-cockpit est toujours de la partie. Peugeot n’a pas lésiné sur la qualité des matériaux pour son haut de gamme, et le résultat est à la hauteur des espérances. Et du prix !
Pas loin de la barre des 70.000 euros, la 508 Peugeot Sport Engineered est heureusement très bien équipée avec le système Hifi Focal à 10 haut-parleurs, les sièges massants à réglages électriques, le hayon motorisé sur la SW, l’accès et démarrage mains libres, les décors bois essence de Zebrano, la sellerie cuir et alcantara…
Ces équipements ajoutent du confort et un niveau de standing à cette 508, qui est pratiquement vendue « Full options ».
Avec la carrosserie SW, la 508 PSE peut se targuer de vraies prétentions familiales avec un beau volume de chargement.
Essai Peugeot 508 Sport PSE sur route et sur circuit
Le système hybride de cette 508 PSE est donc le plus puissant de toute la gamme Peugeot. Pour le moteur thermique, les ingénieurs ont utilisé le 1.6 Puretech de 200 ch. Il a été préféré à la version de 225 ch en raison du refroidissement, dixit les développeurs.
Fort heureusement cette puissance thermique assez contenue se voit suppléer par la présence de moteurs électriques, ce qui permet d’afficher un niveau de puissance cumulé de 360 ch. Un moteur électrique est placé à l’avant, et un autre à l’arrière : de quoi autoriser une adhérence en quatre roues motrices.
Au démarrage, vous pouvez évoluer non pas sur un filet de gaz mais en mode zéro émission ! Comme toute voiture hybride rechargeable, la 508 PSE se veut moins polluante et peut se montrer discrète en environnement urbain. Selon le mode de conduite sélectionné, le moteur essence sera ensuite déclenché ou non pour ajouter de la puissance.
A vous de voir à quel moment de la journée vous allez vouloir utiliser votre batterie…
En mode Electric, l’autonomie est annoncée pour 42 km. Ce mode est disponible même sur autoroute, puisque ce n’est qu’au delà de 140 km/h que le moteur 1.6 essence s’active à son tour. Testé et approuvé ! Mais bien entendu, rouler à 130 km/h en tout électrique n’est pas forcément l’objectif…Le mode Hybrid, lui, va switcher de l’électrique au thermique selon les besoins.
Vous pourrez aussi opter pour le mode 4WD : 4 roues motrices, ce sera sympa pour rouler sur la neige. Autre mode de conduite : Confort, qui correspond au mode Hybrid en jouant sur le confort des suspensions pilotées.
En activant le mode Sport, et avec une batterie chargée, vous pouvez bénéficier des 360 ch qui vous catapultent de 0 à 100 km/h en 5,2 s, et permettent de réaliser le kilomètre départ arrêté en tout juste 24,5 s.
En conduite dynamique, cette 508 PSE envoie du lourd. Ses performances sont satisfaisantes et donneront le sourire au conducteur qui enverra les watts pour réaliser un dépassement canon.
Vissée au sol, la 508 PSE bénéficie de voies élargies de 24 mm à l’avant et de 12 mm à l’arrière. Et pour ne rien gâcher, ce sont de très bons pneumatiques qui ont été sélectionnés : des Michelin Pilot Sport 4S. La tenue de route des versions thermiques était déjà très affûtée, et les ingénieurs Peugeot Sport ont encore relevé le niveau. Seul bémol : un poids supérieur, qui peut rallonger les distances de freinage. On pourra se faire surprendre sur circuit, mais ce sera rarement l’utilisation choisie du modèle ! Il s’agit au passage de disques de freins de 380 mm associés à 4 pistons. Digne de feu la 308 GTI.
Bien évidemment, la batterie va finir inéluctablement par se décharger en mode sport. En poussant la 508 PSE sur les petites routes, on peut alors dépasser une consommation de 10 L/100….Mais ce n’est pas une conduite de tous repos que vous pourrez adopter tous les jours.
Et même une fois déchargée, la batterie va pouvoir compter sur la récupération d’énergie pour récupérer des couleurs. C’est une bonne surprise : on ne se retrouve pas au volant d’une 508 de « seulement » 200 ch une fois la batterie bien vidée.
Profitons-en pour parler de la sonorité : on est évidemment pas en présence d’une architecture moteur à la sonorité enjoliveuse comme un V6 ou un V8. Le moteur Puretech ne fait pas rêver en la matière : on se console avec la très bonne sono Focal…
Un budget conséquent : le prix de cette 508 Peugeot Sport Engineered
Au prix catalogue, Peugeot affiche sa 508 Peugeot Sport Engineered à 67100 euros pour la berline, et à 68400 euros pour le break.
A cela, vous ferez l’économie du malus écologique du fait des émissions de CO2 situées à 46 g en cycle WLTP.
Et la marque communique sur un coût d’utilisation raisonnable face à la motorisation essence Puretech 225 ch, et cela pour les entreprises. Si le prix d’achat est pas loin de 19000 euros supérieur, la voiture revient presque au même prix chaque mois du fait de l’absence de TVS mensuelle, et d’un coût énergétique plus faible.
On arrive tout de même à 1091 euros par mois, un budget qui fera frémir la plupart des acheteurs particuliers !
Bon point côté budget : une configuration toutes options, qui ne laisse que très peu d’options à cocher : toit ouvrant, pare-brise chauffant, ou chargeur embarqué de 7,4 kW.