La substitution du véhicule thermique par des motorisations alternatives a bel et bien commencé. Avec le second parc européen de véhicules 100 % électriques, la France joue un rôle de premier plan dans cette révolution.
D’ailleurs, qui n’a jamais rêvé de voyager dans le futur ? Passer de longues heures à bord du nouveau SUV Mercedes 100 % électrique, c’est un peu comme explorer le siècle qui nous attend.
Totalement inédit dans la gamme à l’étoile, le nouveau Mercedes EQC embarque ce que les ingénieurs de la marque de Stuttgart ont créé de plus innovant. Notre équipe rédactionnelle s’est donc empressée de se glisser derrière le volant afin vous livrer ses premières impressions, contact avec un avant-goût du futur.
DESIGN DU MERCEDES EQC :
Pour des raisons de performances aérodynamiques, les véhicules électriques adoptent très souvent un design pour le moins très discutable, mais « ça c’était avant » comme dirait un certain slogan publicitaire…
Heureusement, il n’en n’est rien pour ce nouveau Mercedes EQC qui affiche des lignes simples et dynamiques qui se nourrissent de l’esprit SUV des beaux quartiers. Ce premier représentant de la famille EQ s’étend dès lors sur 4,76 m.
Le tout nouveau véhicule électrique étoilé est aisément reconnaissable des autres modèles par sa calandre encadrée d’un panneau noir « Black-Panel » et d’une double lamelle « Twin-Blade AMG », le tout surmonté d’un faisceau lumineux en fibres optiques du plus bel effet, reliant les feux de jour en forme de torche.
L’EQC adopte donc une signature lumineuse exclusive qui permet de le distinguer aisément des autres véhicules dans la circulation.
Notre version d’essai dans son exécution AMG Line dispose de série : d’une jupe avant spécifique AMG au design « Jet-wing » avec entrées d’air « Curtains », d’une jupe arrière spécifique AMG avec des sorties d’air apparentes, d’un diffuseur noir & insert décoratif chromé sans oublier le vitrage latéral et la lunette arrière surteintés.
A noter, que notre voiture d’essai était équipée de la surmonte de jante optionnelle AMG en 21 pouce (jantes 19 pouce en série), tandis que les marche-pieds soulignent le côté baroudeur de la machine.
Sans rentrer dans l’ostentatoire, l’EQC fait preuve d’une belle élégance et affiche sans détour une certaine touche de sportivité, surtout dans cette magnifique livrée gris sélinite mano designo (peinture en option à 2 400 euros).
Pour conclure ce chapitre, nous dirons que la réussite sur un plan stylistique nous semble atteinte, les designers allemands ont réussi un beau tour de force.
Cet EQC affiche un ensemble très homogène et en fait même un véhicule électrique fort désirable, bien joué Mercedes !
A l’INTERIEUR DU MERCEDES EQC :
Globalement, peu de choses laissent entrevoir que l’EQC est développé à partir d’une plate-forme de GLC électrifiée à posteriori.
Néanmoins à l’intérieur de cet habitacle, point de sellerie ou de levier de vitesse au design futuriste comme c’est souvent le cas sur les déclinaisons hybrides ou électriques chez les autres constructeurs. Ici, la présentation se veut résolument sobre et sans faute de goût.
La seule différence avec les autres modèles de la gamme Mercedes réside au niveau de la présentation des grilles de ventilation et des nouveaux inserts en aluminium au niveau des contre-portes inédits à cette version électrique.
Les seuils de porte à l’avant sont frappés d’un monogramme « EQC » rétro-éclairé. Pour le reste, force est de reconnaître que Mercedes a réussi une belle symbiose entre le véhicule thermique à la présentation « traditionnelle » et celle d’un véhicule électrique à la vision futuriste.
Le volant sport de notre exécution AMG Line avec méplat facilite la prise en main et regroupe les principales commandes (régulateur de vitesse, radio, GSM, etc.).
L’ensemble des commandes pour la conduite est quant à lui parfaitement disposé et reste très simple à appréhender. Les habitués de la marque à l’étoile ne seront aucunement dépaysés dans cette version électrique.
Grâce à sa conception de SUV, l’EQC profite d’une assise haute et facilite ainsi l’accès aussi bien à l’avant que pour le rang 2, un bon point.
Par conséquent, la position de conduite demeure excellente, avec une belle amplitude de réglage volant qui donne la possibilité d’étendre davantage les jambes sans pour autant nuire à la position dominante sur la route.
Au niveau de l’habitabilité, l’EQC est relativement accueillant, avec un habitacle vaste et qui n’impose aucun sacrifice aux places arrière. Par conséquent, les passagers au rang 2 voyageront dans d’excellentes conditions. Par ailleurs, l’EQC dispose de tous les espaces de rangement nécessaires, lesquels s’avèrent très appréciables au quotidien.
Avec un volume de coffre de 500 dm3, le SUV offre une belle capacité de chargement. Par ailleurs, un logement sous le plancher de coffre permet d’accueillir les différents câbles de recharge, très pratique au demeurant.
Face au conducteur, la casquette abrite l’équivalent de deux tablettes numériques juxtaposées en guise de combiné d’instruments et d’écran central comme dans le cockpit d’un avion de ligne moderne.
Et ce n’est pourtant que le strict nécessaire au regroupement des fonctionnalités de pilote automatique et des innombrables systèmes de sécurité qui s’y attachent, tellement cet EQC est à la pointe de la technologie en termes de sécurité active.
Le système de commande vocal nous a donné pleine satisfaction. Ainsi, demander à son véhicule en commençant par le « Hey Mercedes », nous permet de lui demander par exemple, de nous indiquer l’autonomie restante du véhicule sans avoir à quitter la route des yeux.
A l’usage, nous avons trouvé la commande vocale plutôt efficace notamment lors de diction de nos différentes destinations pour la navigation. Mais cette fonctionnalité s’avère également très pratique pour commander le réglage de la température intérieure ou bien par exemple : éteindre une lumière de plafonnier malencontreusement restée allumée au niveau des places arrière, vous demandez et l’EQC s’exécute.
Ingénieux, le système de navigation est capable de planifier automatiquement un itinéraire incluant, si nécessaire, les différentes étapes de charge. Le système prend en considérations entre autres, de l’état de charge de la batterie, de la topographie, des conditions météorologiques, de la circulation et bien évidement des bornes de recharge disponibles.
Enfin, mention particulière pour le système MBUX qui intègre la navigation à réalité augmentée, des indications virtuelles s’intègrent alors dans l’image projetée par la caméra avant, comme des pictogrammes pour mieux vous guider dans la direction à prendre. A l’usage, on apprécie toujours autant, un must en la matière !
Particulièrement performant sur le plan visuel et la rapidité de calcul ou d’adaptation, l’interface indique également les différents points de charge à proximité du véhicule.
LE MERCEDES EQC A CONDUIRE :
Reposant sur une plate-forme dérivée de celle du Mercedes GLC, le nouveau EQC est équipé de chaînes cinématiques compactes à chaque essieu, apportant au véhicule les caractéristiques de conduite d’une transmission intégrale.
Les ingénieurs Mercedes ont opté pour l’utilisation d’une batterie lithium-ion de dernière génération logée dans le plancher du véhicule. A noter, que cette dernière fait partie intégrante de la structure anti-collision du véhicule.
Cette batterie offre une capacité de 80 kWh, pour une autonomie annoncée par le constructeur de 445 à 471 km. L’architecture de cette batterie est de type modulaire et dispose ainsi de deux modules de 48 cellules chacun, ainsi que quatre modules de 72 cellules.
L’EQC est pourvu de deux moteurs asynchrones développant une puissance maximum de 408 ch et surtout un couple camionesque de 760 Nm de façon immédiate, largement de quoi animer un poids annoncé à 2 495 kg et offrir une réserve de puissance inépuisable.
En l’absence de bruit mécanique et d’un quelconque soubresaut grâce à l’amortissement piloté pneumatique, l’isolement est quasi-total. Seul le décor qui défile par les vitres comme un film diffusé à 360° vous rappelle que vous êtes à bord d’une auto.
Il faut dire qu’à bord de l’EQC, c’est le pare-brise qui tient lieu de petit écran. A la moindre légère pression sur l’accélérateur, l’EQC est capable de vous électrifier le 0 à 100 km/h en seulement 5,1 secondes et ce dans le plus grand silence. Seul impératif, garder la tête froide au risque de dépasser très… très rapidement les limites de vitesse sans vraiment s’en rendre compte.
Au chauffeur donc de se fixer les limites car le filtrage extrême des sensations fait facilement perdre tout repère au volant.
Mais tout cela, c’est pour le show, car il est bien évident que la majorité des propriétaires de l’EQC adopteront une conduite calme et responsable en observant strictement les limitations de vitesses.
Et ce pour une raison évidente : maximiser le plus possible l’autonomie de la batterie !
Qu’importe ce SUV se révèle d’une grande docilité en milieu urbain grâce à une prise en main des plus aisée.
Et sur voies rapides, c’est à se demander si cet engin de téléportation nécessite encore d’être conduit tellement les aides à la conduite veillent au grain.
L’absence de moteur thermique rend la conduite de cet EQC exemplaire de silence, puisqu’aucune nuisance sonore ou vibratoire n’existe. A l’exception faite, du bruit des balais d’essuie-glace qui vous rappelle au contraire à quel point ce bruit des lamelles en caoutchouc qui balayent le parebrise peut être horripilant !
A conduire, l’EQC est un régal pour le conducteur, tant la puissance fait passer les 2,4 T tout à fait inaperçu ou presque… Sur route, la puissance des deux moteurs électriques est exemplaire d’instantanéité et de linéarité.
Relativement haut (1,62 m) et pesant près de 2,5 T, l’EQC ne semble a priori ne pas rassembler les ingrédients favorables à une conduite dynamique. Et pourtant, les ingénieurs de Stuttgart ont su tirer profit de l’importance de la largeur, donc des voies, autant que l’implantation centrale très basse des batteries (652 kg), ce qui contribue à abaisser sensiblement le centre de gravité.
De fait, au volant si l’EQC a tendance à se montrer quelque peu sous-vireur pour des raisons évidentes de facilité et de sécurité, force est de reconnaître que le SUV se montre étonnamment agile au regard de son gabarit et de sa masse.
Si bien que sur route sinueuse, l’EQC surprend par sa cohérence et fait totalement oublier son poids, ou presque. Car au moment de freiner l’engin, les 2 495 kg catapultés par les 408 ch se rappelleront à votre bon souvenir. A ce sujet, le système le système de freinage pourrait être pointé du doigt, tant il convient de conserver constamment une bonne marge de sécurité pour stopper la machine, notamment en milieu urbain.
Néanmoins, quelles que soient les conditions, à bord de l’EQC vous aurez l’impression de voyager hors du temps, dans un cocon de cuir et de couleurs d’ambiance personnalisable grâce aux jeux de lumières à LED.
Autonomie & recharge du Mercedes EQC :
La batterie est à la voiture électrique ce que le réservoir de carburant est à la voiture thermique. A ceci près, qu’elle stocke sous forme chimique l’énergie qu’elle reçoit et la restitue en un courant électrique.
Comme un réservoir, dont la contenance varie selon les modèles, la capacité de la batterie évolue en fonction de sa taille et de sa masse (652 kg sur notre EQC). Mais également et surtout sur sa technolologie, qui a donc une influence directe sur l’autonomie à savoir : 445 km à 471 km selon les données du constructeur (normes NEDC).
Mercedes annonce une consommation moyenne de 22,3-25 kWh/100 km, ce qui permet au constructeur de communiquer sur une autonomie théorique de 374 km à 414 km selon le cycle WLTP.
Durant notre essai, il en aura été autrement, parce que les paramètres extérieurs influent énormément sur le résultat. Il faut dire que les conditions de circulation du mois de décembre dernier ont été particulièrement éprouvantes, aussi bien pour le conducteur que pour les batteries (en raison des conditions de circulation difficiles et à une météo pour le moins exécrable).
Et ce n’est pas les températures extérieures qui auront arrangé les choses durant notre essai, avec un thermomètre qui avoisinant très souvent les 0°C, ni la pluie avec tous les désagréments qu’elle comporte au niveau de la surconsommation électrique (climatisation, sièges chauffant, système de désambuage, etc.).
Bref, autant de fonctions électriques pour le moins énergivores et qui n’aident en aucun cas à optimiser l’autonomie de la batterie.
Lors de nos différentes phases de charge, l’ordinateur de bord nous indiquait systématiquement une autonomie réelle de 320 km (batterie à 100 % de sa capacité). Ce qui en soi n’est pas si mal au vu des performances de l’engin mais qui imposera aux gros rouleurs des ravitaillements plus fréquents.
La recharge peut s’effectuer de différentes manières, il y a bien entendu le réseau de recharge ultra-rapide Ionity qui maille l’Europe entière et qui sera étoffé d’ici la fin de l’année 2020, car pour l’heure le réseau ne compte uniquement 4 bornes pour l’hexagone. Tandis que le réseau corri-door compte à ce jour 200 bornes de recharge 50 Kw.
Pour réaliser nos différents ravitaillements électriques, nous avons utilisé la borne de recharge de notre rédaction (Ensto EVC100). Les différentes phases de charge se sont effectuées avec brio, avec une parfaite linéarité de charge électrique (temps de charge estimé = temps de charge réel).
A noter, qu’à partir d’un état de charge de 80 %, le temps de charge augmente excessivement.
De même, une pleine charge (en état de charge à 100 %) ou une charge rapide fréquente de la batterie, en particulier sans conduire directement après le véhicule, accélère le vieillissement de la batterie.
Par ailleurs, une immobilisation prolongée avec un état de charge élevé peut entrainer une accélération du vieillissement de la batterie. A l’instar, une décharge profonde due à une immobilisation prolongée du véhicule peut également impacter les performances de la batterie.
Autant de facteurs qu’il convient de prendre en considération lorsque vous êtes propriétaire d’un véhicule électrique.
En raison des caractéristiques fondamentales des batteries « haute tension », la quantité d’énergie disponible de la batterie diminue tout au long du cycle de vie.
Aussi, pour contribuer à réduire la consommation d’énergie du véhicule il convient d’adopter un style de conduite prévoyant (éco-conduite), de réduire l’utilisation de consommateurs électriques et surtout d’utiliser l’infrastructure de recharge adaptée.
Effectivement durant nos différents tests, nous avons pris le soin de recharger notre véhicule sur 3 niveaux de capacité à savoir des paliers de : 70, 80 et 100 %.
D’autre part, le véhicule EQC nous offre la possibilité de sélectionner la charge maximale de courant. Dans ces conditions, il est tout à fait possible de sélectionner depuis l’ordinateur de bord du véhicule plusieurs courants de charge : 6 ampères, 8 ampères ou maximum selon l’infrastructure.
A noter que l’EQC peut être rechargé indifféremment avec une prise TYPE 2 ou Type 2 CCS.
Nous avons également réalisé une charge via le module de charge Mercedes (prise secteur classique). Les charges se sont déroulées correctement avec une puissance relevée à 1,7 kWh selon l’ordinateur de bord de la voiture.
Enfin, l’EQC offre une fonctionnalité de charge à heure différée très pratique pour profiter de créneaux horaires à tarif préférentiel. Le processus de charge s’effectue ainsi alors à l’heure programmée, c’est bien pensé.
BUDGET :
La gamme EQC s’articule pour l’heure autour de deux finitions, AMG Line à partir de 79 250 euros (94 300 euros, options comprises pour notre version d’essai) et Edition 1886 affichée à 92 450 euros.
Mais parler gros sous n’a guère de sens et acquérir un EQC c’est surtout adhérer à une communauté, celle des véhicules électriques premium et des férus de progrès et de technologie.
Quoi qu’il en soit, l’EQC fait son poids et exigera forcément des électrons en conséquence, un peu plus de 32 kWh/100 km en moyenne à l’issu de notre moyenne.
Néanmoins les avantages fiscaux ne sont pas négligeables dans le cas de l’acquisition d’une voiture électrique, comme par exemple la puissance fiscale de « seulement » 8 CV et surtout l’absence totale de rejets de Co2 (0g/km) soit l’exonération de TVS pour les entreprises.
Malheureusement depuis le 1er janvier 2020, dans le cadre du projet de loi de finance 2020, le gouvernement a revu les conditions d’accès au bonus écologique. En outre, la prime auparavant fixée à 6 000 euros se voit totalement supprimée pour les véhicules qui dépassent les 60 000 euros ! No comment.
En termes de coût d’utilisation, Mercedes propose plusieurs packs de services optionnels, tel que : le pack « service maintenance » qui couvre toutes les opérations de maintenance nécessaires pendant six ans maximum ou 150 000 km. Rappelons, que la batterie de l’EQC est garantie 8 ans ou 160 000 km (au premier des deux termes échus).
Au niveau du coût de la charge et en partant du principe d’un prix moyen du kWh relevé sur notre dernière facture d’électricité de janvier 2020 à 0,0948 HT (désolé pour la précision), une recharge complète coûterait environ 7,60 euros HT (hors frais d’abonnement & autres taxes de contribution de type TCFE, CSPE & CTA) ce qui reste en soit très économique à l’heure où le litre de gasoil s’affiche fièrement à plus de 1,50 euros le litre.
Enfin, autre privilège et pas des moindres du Mercedes EQC, est la possibilité de stationner gratuitement sur les places destinées aux véhicules électriques, tout comme l’accès à certains points de recharge gratuits.