La Mégane RS Trophy nous revient et se profile comme la plus puissante de toutes les générations. Avec pas moins de 300 ch sur son seul train avant, la Megane RS Trophy place la barre encore plus haut et s’offre d’emblée un record : celui de la voiture française la plus puissante du moment.
Et quand le département de Renault Sport se réveille, c’est pour faire trembler ses concurrentes.
Pour preuve, la Megane R.S. dans sa déclinaison Trophy-R vient d’établir un nouveau record sur le circuit du Nürburgring avec un temps de 07’40’’100, rien que ça.
En attendant de prendre la main de cette version allégée d’environ 130 kg qui devrait être commercialisée d’ici la fin de l’année, notre équipe rédactionnelle s’est glissée dans les baquets de la version R.S. Trophy. Compte rendu d’un essai détaillé qui s’annonce musclé.
DESIGN :
Afficher une identité stylistique racée est presque indispensable pour une auto à vocation sportive, c’est d’ailleurs souvent le premier critère d’achat. Et avec la Mégane RS Trophy, le constructeur tricolore ne s’est pas trompé.
Il faut dire que Renault s’est particulièrement appliqué en termes de style avec un design tout droit sorti des stands. L’auto bénéficie de multiples détails stylistiques qui font un rappel au monde de la compétition.
Tout d’abord en dotant sa Mégane RS Trophy d’une sportivité très affirmée qui se traduit par une ligne ramassée, un profil assez bas et des jantes de 19 pouces Fuji Light allégées pour l’occasion (-2 kg par roue).
Ajouter à cela une face avant très agressive, des voies avant et arrière élargies de 60 mm par rapport aux autres Megane et vous obtenez une authentique sportive qui ravira ceux qui recherchent une compacte au style affirmé.
Cette version Trophy se remarque également avec une lame F1 avant sérigraphiée «TROPHY» en surimpression noire.
Autre signe distinctif du bolide, les extracteurs d’air latéraux sur les ailes avant bénéficient d’inserts chromés frappés du logo Renault Sport.
A l’instar de la Megane R.S. 280, cette déclinaison R.S. Trophy adopte une signature visuelle distinctive avec les feux à LED additionnel R.S. Vision.
Incontestablement, cette signature visuelle rajoute du caractère à l’auto et permet de la reconnaître immédiatement dans le flot de circulation.
Enfin, la partie arrière reçoit un échappement central intégré dans un extracteur d’air de taille XXL pensé pour la performance.
D’un point de vue stylistique, celle Megane R.S. Trophy affirme sans détour une véritable sportivité, tout en conservant un ensemble très homogène et sans faute de goût.
A L’INTERIEUR :
Outre une plastique sans la moindre ambiguïté, la Renault Mégane R.S. Trophy se distingue par son ambiance intérieure à la saveur relevée.
D’ailleurs, dès que vous prenez place à son bord, la Megane R.S. Trophy vous offre un petit rituel d’accueil Renault Sport sur l’écran central, sorte de petite « courbette » pour saluer le maître des lieux.
Pour le reste, on retrouve la même blanche de bord que dans les autres Megane de la gamme avec quelques inserts gris carbone tandis que les ceintures de sécurité s’habillent subtilement d’un liseré rouge.
Mention particulière pour le volant sport habillé d’alcantara qui offre une très agréable prise en main et une parfaite ergonomie, tout comme le levier de vitesse raccourci.
En matière d’habitabilité, le conducteur et passager avant disposent d’une largeur aux coudes confortable.
La Megane R.S. Trophy conserve intactes les qualités pratiques des autres Megane berline plus sages, avec une capacité de coffre de 389 dm3.
En revanche, nous avons trouvé les commandes tactiles sur l’écran centrale peu intuitives. Si bien qu’on se perd souvent dans les différents sous menus.
En termes d’équipement, la Megane R.S. Trophy profite de la dotation déjà très complète des versions R.S. 280 mais intègre en plus : l’affichage tête haute, les disques de freins bi-matière, le pack alcantara, le pack Cup, le système audio Bose et le RS Monitor.
Aussi ludique que pratique pour les sorties sur circuit, le RS Monitor vous permet de visualiser en temps réel les différents paramètres du véhicule sur l’écran central (pressions, températures, régime moteur, angle de volant, etc.).
En complément, l’accéléromètre mesure les forces longitudinales, comme la qualité du freinage et transversales lors des passages en courbe.
De plus, le chronomètre intégré permet d’effectuer ses propres mesures de performance : 0 à 100 km/h, 400 et 1000 mètres départ arrêté, ainsi que les temps au tour d’une vaste bibliothèque de circuits, tout un programme.
A CONDUIRE :
Contact ! Une pression sur le bouton « start » et le 4 cylindres s’ébroue rageusement, un grondement sourd, rauque et clairement audible.
Sous le capot, cette R.S. Trophy inaugure la nouvelle déclinaison du moteur 1,8L turbo. La puissance du moteur affiche une puissance de 300 ch din soit un gain de puissance de 20 ch din grâce à des évolutions sur le turbo et l’échappement.
A noter que la version R.S. Trophy est disponible avec deux types de transmission, à savoir : une boîte mécanique (400 Nm) et une boîte EDC (420 Nm).
Le moteur fait appel à une technologie directement issu de la Formule 1. La turbine du turbocompresseur est désormais montée sur un roulement à billes en céramique pour un temps de réponse réduit.
La ligne d’échappement bénéficie également de nouvelles modifications avec l’intégration d’un clapet vous gratifiant ainsi de toute la palette de bruits racing à chaque lever de pied.
Au niveau des commandes, la Megane R.S. Trophy conserve pour elle une certaine fermeté d’embrayage et de boîte, c’est le jeu sur une véritable sportive.
Cependant tout bénéficie à l’agrément de conduite avec une commande de boîte bien calibrée qui offre une certaine prestesse lors des changements de vitesses. L’étagement de boîte est également très appréciable avec un troisième rapport long qui vous catapulte à plus de 130 km/h.
Chaussée d’office de grandes jantes de 19 pouces et de pneumatiques Bridgestone Potenza S001 taillés pour la piste, la Megane R.S. Trophy filtre difficilement des déformations isolées.
D’autant que la fermeté des ressorts conforme au niveau des performances de l’engin n’aide pas. Fort heureusement, les sièges Recaro de notre modèle d’essai offre une assise des plus confortable et procurent un soutien latéral sans faille.
Il faut reconnaître que cette Megane R.S. Trophy profite pleinement du savoir faire Renault Sport en embarquant le pack performance Cup avec différentiel à glissement limité Torsen.
Avec le système 4Control, on profite d’une précision de direction remarquable et surtout d’un extraordinaire appui arrière qui vous fait ressentir les moindres injonctions du moteur.
Et quelles injonctions, le bloc 1,8L conserve une formidable élasticité et cette présence qui se renforce au fil des tours, pour culminer à 7 000 tr/min. L’aiguille du compte-tours étant prête à pulvériser la butée (électronique), il est temps de passer le rapport suivant et… le même schéma se reproduit ! Génial !
Un régal de couple et de puissance, qui passe parfaitement sur le train avant, vous pousse en permanence et semble décider les trajectoires idéales.
Dès lors, on profite pleinement du tempérament volcanique de la RS. Son cœur d’athlète affiche une santé de fer et délivre une poussée diablement joufflue. Ce bloc prend 7 000 tr/min sans broncher, mais surprend surtout par son allonge et son élasticité qui dispensent de tricoter du levier de vitesse.
En témoigne, le 0 à 100 km/h expédié en 5,7 secondes et les reprises pour le moins expéditives, tandis que la vitesse maxi est communiquée par le constructeur à 260 km/h.
A titre de comparaison, la virulente japonaise Civic Type R affiche des niveaux de performances très similaires avec un 0 à 100 km/h abattu en 5,8 secondes et une vitesse max communiquée pour 272 km/h.
Mode R.S. Drive enclenché, la Megane R.S. Trophy semble comme piquée au vif pour changer complètement de registre. Effectivement, dès que le mode R.S. Drive est actionné, la voix du moteur change radicalement. Il court-circuite une chicane de la ligne d’échappement dont les embouts chantent maintenant à qui mieux mieux, révélant l’étendue de son répertoire.
La perception de la voiture devient ainsi beaucoup plus sensible et vous invite à adopter une conduite sportive. « Pied droit dans la tôle » le turbo souffle dans les bronches du 1,8L, on revient à la vraie conduite qui nous implique et dire que ça pousse tient de l’euphémisme.
Sur routes sinueuses, la voiture se pose parfaitement sur ses appuis sans aucun effet de pompage. On se pince face à telle efficacité et un tel équilibre.
Outre des trains roulants optimisés à la sauce Renault Sport, la Megane R.S. Trophy peut compter sur son système 4Control pour repousser les lois de la physique. Ce système de 4Control achève d’assurer un engagement directionnel de la voiture sans bavure.
A basse vitesse, le système 4Control avec ses 4 roues directrices rend le pilotage sûr et précis. En outre cette technologie permet à basse vitesse de braquer les roues arrière dans le sens inverse des roues avant. Au-delà de 60km/h ou 100 km/h en mode race, les quatre roues pivotent dans le même sens.
Il suffit de se concentrer sur le freinage et le point de corde tout en donnant au volant l’angle nécessaire pour que les roues avant enroulent la courbe sans dévier de la trajectoire. Dès lors, le plaisir de conduite au volant de cette sportive est toujours au rendez-vous et il dure longtemps.
Les suspensions à butées de compression hydrauliques remplissent parfaitement leur mission.
La Megane R.S. profite également d’un système de freinage taillé sur mesure, avec l’adoption de disques de freins avant bi-matière de 355 mm montés sur un bol en aluminium afin de mieux dissiper la chaleur et obtenir un gain de poids d’environ 1,8 kg par roue.
Même en adoptant une conduite dynamique, le freinage a fait preuve de mordant avec une sensation franche dans la pédale et un excellent équilibre au freinage.
Notons également que la Megane R.S. Trophy propose de trois configurations de conduite : «Confort» pour les déplacements quotidiens, «Sport» pour la conduite plaisir et enfin un mode «Race» pour le pilotage sur circuit.
BUDGET :
La Mégane R.S. Trophy, c’est l’inverse d’une voiture sans âme, ni saveur. Mais la facture finale ne manque pas de sel non plus.
Affichée à partir de 44 100 euros en transmission manuelle, il vous faudra débourser 1 800 euros supplémentaires pour profiter de la transmission EDC.
En outre, le surcoût par rapport à la version R.S. 280 est loin d’être négligeable (environ 6 000 euros). Renault fait donc payer cher les 20 ch supplémentaires, même si la version Trophy offre un niveau de dotation supérieur à celui d’une R.S. conventionnelle.
Mais si le prix facial de cette sportive s’avère tout à fait cohérent dans l’absolu, les rejets de Co2 situés à 183 g/km pour notre modèle d’essai équipée d’une transmission manuelle font écoper d’un méchant malus écologique (8 173 euros en 2019).
Bon à savoir, la version Megane R.S. Trophy équipée de la transmission EDC, affiche des rejets de Co2 inférieurs (176 g/km) et permet ainsi de « limiter la casse » avec 6 300 euros de malus écologique selon le barème 2019.
Et ce n’est pas la puissance fiscale du véhicule qui arrangera les choses au moment de l’immatriculation avec une puissance fiscale de 19 CV (BVM & EDC).
Vous l’aurez compris, le budget immatriculation de ce type de véhicule demeure un problème de taille depuis l’arrivée des nouvelles normes WLPT combinées au durcissement des malus écologiques de ces dernières années.
Néanmoins, à titre de comparaison une Mercedes Classe A35 AMG se monnaie à partir de 51 399 euros mais peut compter sur une transmission intégrale, tandis que l’Audi S3 Sportback s’affiche à partir de 55 560 euros pour un niveau de puissance identique à la française.
Seule la Honda Civic Type R s’affiche à un tarif plus compétitif que celui de la Megane R.S. Trophy avec un prix d’attaque de 42 310 euros pour la nippone et un niveau d’équipements sensiblement équivalent.
Enfin en termes de consommation, le constructeur au losange communique sur une valeur mixte de 7,7 L/100 km. Une valeur somme toute compliquée à reproduire dans la réalité, puisque au terme de notre essai nous avons signé une consommation moyenne de 10,4 L/100 km.
Seul à trajet autoroutier aux allures légale nous a permis d’abaisser la consommation à 8,9L/100 km.