Dans un marché dominé par les SUV en tous genres, les berlines traditionnelles ont de plus en plus de mal à se faire une place. Pour renouveler sa 508, Peugeot a dessiné une berline nettement plus aguicheuse que la précédente génération. Lors de l’essai de la première Peugeot 508 en 2010, Gilles Vidal, designer en chef Peugeot, nous avait confiés que le style avait été figé à son arrivée et avait été conçu en grande partie pour séduire au plus grand nombre, et particulièrement au marché chinois ! Une nécessité reconduite là encore, mais sans pour autant sacrifier le style qui devient primordial, y compris en Chine.
La nouvelle silhouette de 508 est inspirée des coupés 4 portes comme les Audi A5 Sportback et BMW Série 4 Gran Coupé, elle en reprend même le principe des portières sans encadrements de vitres. Si les chinois profiteront bientôt d’une version allongée baptisée 508 L, les acheteurs européens auront aussi le choix avec un break dont le style se démarque complètement de la génération précédente.
Les breaks demeurent pour l’instant les voitures les plus vendues du segment D en Europe, qui représente tout de même 1,4 million d’unités par an. On comprend l’enjeu de soigner ce type de carrosserie pour le constructeur de Sochaux.
Peugeot fait très clairement référence aux breaks de chasse profilés qui mettent en avant le style, au détriment parfois des aspects pratiques. Petite originalité : il s’agit du seul break du marché avec des portes sans encadrement !
Cette fois-ci Gilles Vidal peut présenter la 508 fièrement, y compris en carrosserie SW.
La nouvelle Peugeot 508 SW ne se contente pas de légères évolutions, elle perd 2 cm en longueur et même 6 cm en hauteur. Aux antipodes d’une 504 Break qui fête son cinquantième anniversaire cette année.
Avec 5,79 m de long, elle demeure malgré tout un bel engin qui n’a rien de compact. Les feux arrière traités et intégrés dans un bandeau noir sont reconduits sur cette version SW, et sont particulièrement étonnants lorsque l’on découvre la poupe d’une nouvelle 508 dans une teinte noire.
A l’avant, l’originalité de la berline 508 est logiquement présente, avec des feux de jour sous forme de lignes verticales qui descendent sous les projecteurs rectangulaires. Un trait de style inédit chez Peugeot, qui plaira ou non.
Du point de vue du style, le résultat devrait séduire et apporte un dynamisme bienvenu dans un segment très traditionnel.
Mais découvrons désormais l’habitacle de cette nouvelle 508 SW. Peugeot a reconduit le i-cockpit devenu un classique depuis les 308 II et 208.
Pas d’affichage tête haute projeté sur le pare-brise, mais un combiné d’instrumentation entièrement digital placé légèrement en hauteur et surplombant un volant de petit diamètre. Avec un double méplat et une jante épaisse, la prise en main est très agréable.
Si Peugeot assure que ce i-cockpit est conçu pour tout le monde, il est basé sur une taille moyenne de 1,76 m pour le conducteur. Selon le réglage de hauteur d’assise que vous souhaitez, vous pourrez vous retrouver avec la jante qui bloque la visibilité d’une partie de l’écran. Seule solution : changer la position du volant, qui risque alors d’être un peu sur les genoux….
Pas d’excentricité au programme pour le design de la planche de bord, agréable à l’oeil et bien agencée. Toutes les commandes tombent très bien sous la main et se révèlent plutôt intuitives. Des inserts en bois mat de très bonne facture peuvent être ajoutés en option, y compris sur cette version GT Line ( option à 550 euros ). La qualité de finition est sérieuse et valorisante, mais n’atteint pas le niveau flatteur proposé par un DS 7 Crossback ( fabriqué dans la même usine PSA de Mulhouse ).
Malgré son concept porté sur le design, la nouvelle Peugeot 508 SW n’oublie pas la partie chargement. Vous pouviez vous en douter, le volume de coffre ne progresse pas et recule même de 560 à 530 litres. L’ouverture du hayon est motorisée et peut aussi profiter de la fonctionnalité mains libres avec un mouvement du pied sous le bouclier.
En utilisant la banquette arrière facilement rabattable baptisée « Magic Flat », vous obtenez un volume de chargement qui grimpe à 1780 litres.
Comme sur la berline, la 508 SW 2019 pourra également être commandée au lancement avec la série limitée 508 SW First Edition. La spécificité de cette version étant de proposer un plancher de coffre habillé de bois, très classe, mais pas vraiment indispensable évidemment.
Les grands passagers arrière seront plus à l’aise que dans la nouvelle 508 berline grâce à une garde au toit supérieure de 4 cm. Un toit vitré apporte de la luminosité, et surtout une fonction d’ouverture qui était oubliée depuis longtemps chez Peugeot.
En attendant l’arrivée de la version hybride plug-in annoncée au dernier Paris Motor Show, les acheteurs de la 508 SW auront le choix entre des motorisations 100% thermiques, essence ou diesel.
Cet essai nous a permis de prendre le volant d’une Peugeot 508 BlueHDI de 160 ch. Il ne s’agit pas du nouveau bloc 1.5 BlueHDI uniquement disponible en 130 ch, mais du 2.0 BlueHDI de 180 ch légèrement « dégonflé ». Il s’agit avant tout d’un choix stratégique pour limiter la puissance à 120 kW, ce qui est plus favorable au niveau fiscalité, notamment pour le marché belge. Les particuliers pourront donc se poser la question entre une 508 SW GT BlueHDI 180 et une 508 SW GT Line BlueHDI 160.
L’écart de performances entre les deux motorisations est plus qu’infime : seulement 5 km/h d’écart en vitesse de pointe, et seulement un dixième de seconde sur les différents exercices d’accélération et de reprises. Autant dire qu’avec le couple identique de 400 Nm, ce moteur BlueHDI se présente comme le meilleur choix de la gamme. Les performances du BlueHDI 130 sont nettement derrière, du fait des 30 ch et aussi des 100 Nm de couple de moins.
Le petit BlueHDI 130 est la seule motorisation également disponible en boîte manuelle, tous les moteurs étant disponibles exclusivement en boîte automatique à 8 rapports EAT8. Cette boîte de vitesses s’accompagne de palettes au volant, parfois utile pour faire grimper les rapports plus rapidement.
Malgré ses 8 rapports, la gestion de cette boîte dépend fortement du mode de conduite sélectionné. Vous avez le choix entre Normal, Eco, Confort et Sport.
Si le couple est tout à fait suffisant du fait d’une baisse de poids marquée de plus de 70 kg, les performances ne peuvent pas rivaliser avec celles de l’ancienne 508 GT 2.2 HDI de 204 ch. On remarquera au passage le downsizing opéré à chaque génération. Une Peugeot 407 pouvait bénéficier d’un V6 2.7 HDI de 204 ch en berline, et d’un V6 HDI 3.0 de 240 ch en coupé.
A sa sortie en 2010, la première Peugeot 508 devait se contenter au mieux d’un quatre cylindres 2.2 HDI de 204 ch. Une puissance proche, mais avec une cylindrée réduite. Et il faut désormais se contenter au mieux d’un 2.0 BlueHDI de 180 ch….
Mais les niveaux de puissance repartiront à la hausse avec la version hybride plug-in deux roues motrices qui grimpera à 225 ch. Peugeot Sport étudie aussi fortement une 508 sportive, basée sur la motorisation hybride de 300 ch qui arrivera sur le 3008 l’année prochaine.
On peut alors espérer l’arrivée d’une 508 GTI de plus de 300 ch ! Sera-t-elle également proposée en SW ?
Désormais les sportives Peugeot devront en tout cas revoir leurs émissions de CO2 à la baisse, et feront donc usage de l’hybridation.
Pour en revenir à ce bloc 2.0 BlueHDI de 160 ch, ce qui découle d’un certain manque de raffinement et aussi de priorités à la dépollution est un niveau sonore vite désagréable et trop présent dans l’habitacle passé 3000 tr/min. Un moteur Puretech 225 ch ne se démarque pas non plus par une sonorité enivrante, mais se fait plus discret sous 4000 tr/min. La puissance est en tout cas tout à fait suffisante pour bénéficier d’accélérations et de reprises dignes de ce nom.
Parlons maintenant du comportement routier de ce nouveau break, une qualité généralement marquante chez Peugeot. Là encore on pourra regretter l’efficacité de l’ancien train avant à pivots découplés de la 508 GT…
Si le train avant n’est pas sujet aux reproches, les remontées dans le volant manquent un peu de précision. On est plus dans l’esprit d’une Audi A4 que d’une Alfa Romero Giulia.
Rien de véritablement gênant, d’autant plus que le niveau de puissance est loin de celui d’une routière surpuissante.
Avant le verdit final, étudions les prix de cette nouvelle Peugeot 508 SW. L’inflation est très marquée par rapport à la première 508. La gamme de la 508 SW débute à 33600 euros en finition Active avec le moteur BlueHDI 130 BVM6.
Certaines choses ont changé, comme le niveau d’équipement revu à la hausse ainsi que le niveau de puissance. L’ancienne 508 SW pouvait se contenter d’un moteur HDI de 112 ch, et d’une finition Access pas même dotée de jantes alliage.
Notre version d’essai 508 SW GT Line BlueHDI 160 EAT8 est affichée au prix de 42500 euros. C’est 2100 euros de moins que le moteur BlueHDI 180, et 6400 euros de moins que la version GT BlueHDI 180 !
Les deux versions GT et GT Line ne possèdent pas le même niveau d’équipement. De série la sellerie de la Peugeot 508 SW GT Line est en semi-cuir, la sellerie de la version présentée ici est en option à 2300 euros et comprend les sièges électriques et la fonction massage ( Pack cuir sellier rouge ). Même sur la finition GT, ce pack cuir est tout de même facturé 1000 euros.
Les avantages de la version GT sont d’avoir de série le système hifi Focal ( 850 euros sur GT Line ) , la suspension pilotée ( 1000 euros sur les GT Line diesel, de série sur GT Line Puretech 180 ), le pack Drive Assist plus avec régulateur de vitesse adaptatif et l’aide au maintien dans la voie ( 450 euros sur GT Line) , le hayon mains libres ( 450 euros ), les rétroviseurs extérieurs photosensibles ( 250 euros ou de série avec le pack cuir Sellier ), les sièges chauffants ( 200 euros ou de série avec le pack cuir sellier ), le pack électrique des sièges ( 800 euros ou de série avec le pack sellier ), la radio numérique ( 250 euros sur GT Line ).
La dotation de la GT est donc très complète, mais comme nous l’avons vu une GT Line dotée par exemple du pack cuir sellier bénéficie d’une sellerie cuir nappa, de sièges électriques chauffants et massants et des rétroviseurs électrochromes, le tout pour 44800 euros. Contre 49900 euros pour une 508 SW GT dotée de la même sellerie.
LIRE LA CONCLUSION DE L’ESSAI PEUGEOT 508 SW 2019