Depuis ces dernières années, la bataille est engagée par les constructeurs automobiles contre les émissions de Co2 avec l’optimisation de la consommation. Les constructeurs mettent en pratique une armada de technologies afin d’optimiser les rendements : récupération d’énergie au freinage, gestion électronique affinée ou bien « Stop & Start ».
Si ces technologies peuvent donner des résultats bénéfiques sur le rendement, d’autres constructeurs comme Mercedes optent pour la technologie hybride rechargeable.
Pourvue de deux motorisations (thermique & électrique) et d’une puissante batterie, la Mercedes GLC 350E PLUG IN HYBRID fait son entrée dans le club très fermé des SUV rechargeables.
Dès lors, quel sens peut avoir l’implantation d’un 4 cylindre essence de 211 ch associé à un moteur électrique qui extraient une puissance de 327 ch dans un SUV à vocation familiale ?
La quête du plaisir tout simplement, soit une excellente occasion pour notre équipe de découvrir ce SUV survolté.
DESIGN :
Pour des raisons de performances aérodynamiques, les véhicules hybrides et électriques adoptent bien souvent un design pour le moins très discutable.
Heureusement, il n’en n’est rien pour ce GLC Plug-In Hybrid qui conserve les lignes simples et dynamiques qui se nourrissent de l’esprit SUV des beaux quartiers !
D’ailleurs à première vue, rien ne laisse supposer que ce véhicule peut fonctionner à l’électricité, mise à part la trappe de recharge dissimulée dans l’angle du bouclier arrière côté passager.
A ce titre, l’intégration de cette embase électrique dans la carrosserie est vraiment réussie, seul le nom de code 350E et les ailes avant qui sont estampillées du logo bleu « PLUG-IN HYBRID » trahissent la motorisation du véhicule.
Néanmoins, notre version 350E se différencie par des étriers de freins bleu électrique ainsi qu’un subtil masque bleu au niveau des blocs optiques ILS du plus bel effet.
Notre version d’essai dans son exécution Sportline dispose de série du Pack AMG Line extérieur comprenant : le kit carrosserie AMG avec jupes avant et arrière ainsi que les bas de caisse spécifiques, la grille de calandre diamant chromée et les jantes alliage 19 pouces.
A noter que notre voiture d’essai était équipée de la surmonte optionnelle 20 pouces (jantes multi branches avec pneumatiques 255/45/20 Pirelli Scorpion Verde).
Pour conclure ce chapitre, nous dirons que la réussite sur plan stylistique nous semble atteinte.
Sans rentrer dans l’ostentatoire, cette version PLUG-IN HYBRID dans son exécution Sportline affirme sans détour une certaine touche de sportivité, tout en conservant un ensemble très homogène et sans foute de goût.
VIE A BORD :
Dans l’habitable, le GLC PLUG-IN HYBRID reprend rigoureusement la présentation ainsi que les principes d’ergonomie appliqués aux autres GLC de la gamme.
Sur cette version électrisée, point de sellerie ou de levier de vitesse au design spécifique comme c’est souvent le cas sur les déclinaisons hybrides chez les autres constructeurs.
La seule différence avec les autres modèles de la gamme GLC réside au niveau de la présentation de l’odomètre qui adopte un affichage spécifique en relayant les informations du niveau de charge de la batterie et du mode de conduite.
A la mise sous tension du véhicule, l’odomètre se transforme en écran couleur avec l’affichage de l’inscription « PLUG-IN HYBRID », sorte de petite courbette pour saluer le maître des lieux.
Particularité exclusivement propre à la version Sportline, le volant sport avec méplat facilite la prise en main et regroupe les principales commandes (régulateur de vitesse, radio, GSM).
La console centrale concentre toutes les commandes utiles (climatisation, téléphone, radio, etc.), de cette manière l’ergonomie est soignée et évite de chercher ou de se tromper lors des manipulations. L’ensemble des commandes est quant à lui bien disposé et reste relativement simple à appréhender.
Grâce à sa conception de SUV, le GLC profite d’une assise haute et donc très facile d’accès à l’avant comme à l’arrière.
La position de conduite est outre excellente, c’est d’ailleurs un des points forts du GLC. En outre, les longues distances n’engendrent pas la fatigue grâce à une assise de siège implantée assez proche du plancher.
Enfin la belle amplitude de réglage volant donne la possibilité d’étendre davantage les jambes sans pour autant nuire à la position dominante sur la route.
Le Mercedes GLC offre également une habitabilité généreuse tant à l’avant qu’à l’arrière, ainsi qu’une insonorisation globalement réussie, un point fort appréciable lorsqu’un véhicule peut rouler en 100 % électrique.
Au niveau de l’habitabilité, le GLC 350E est relativement accueillant, avec un habitacle vaste et qui n’impose aucun sacrifice aux places arrière. Par conséquent, les passagers au rang 2 voyageront dans d’excellentes conditions.
En revanche au niveau du coffre, la batterie lithium-ion implantée sous le plancher du compartiment à bagages ampute inexorablement la capacité du coffre.
Sur ce point la sanction tombe avec une capacité de 350 dm3 à 1 445 dm3 pour notre version PLUG-IN HYBRID contre 550 dm3 à 1 600 dm3 sur les autres GLC de la gamme.
Néanmoins étant donné la forme du coffre, les 350 dm3 sont facilement exploitables.
EQUIPEMENT :
Trois niveaux de finitions s’articulent autour de la version PLUG-IN HYBRID, à savoir : la finition d’entrée de gamme Executive, la finition huppée Fascination en passant par la version à vocation sportive Sportline qui nous occupe ici.
La finition Sportline dispose de série du pack AMG-Line intérieur qui intègre : la sellerie spécifique Artico/dinamica avec surpiqûres contrastées, le volant sport 3 branches en cuir nappa, le pédalier sport en acier inoxydable et le ciel de pavillon en tissu noir.
A noter que notre version d’essai disposait des projecteurs à LED ILS (Option à 750 euros). Associé à la fonction assistant feux de route (option à 150 euros), le système d’éclairage passe automatiquement de code en phare en fonction de la luminosité et lorsqu’un véhicule se trouve à la portée des phares.
Objectivement plutôt bien lotie, la finition Sportline impose néanmoins de remettre la main à la poche pour profiter d’un GLC 350E à la hauteur de son statut.
Effectivement, on peut déceler quelques lacunes d’équipements, telles que la caméra de recul ou les sièges à réglages électriques avec fonction mémoires.
Le constructeur à l’étoile a préféré opter pour une politique d’équipements qui se dit « ultra compétitive » pour mieux capter les parcs sociétés en allégeant le tarif de base de cette version hybride.
Conclusion, la peinture métallisée, la caméra de recul ou les sièges à réglages électriques demeurent des options.
MOTORISATION :
Sous le capot de cette version badgée 350E, le groupe motopropulseur est composé d’un moteur thermique 4 cylindres à turbocompresseur délivrant 211 ch et un couple maxi de 350 Nm et d’un module hybride développant 116 ch (85 kW) et un couple de 350 Nm.
A noter, que le moteur électrique tire sa puissance d’une batterie lithium-ion de 8,7 kW/h.
La puissance cumulée atteint la bagatelle de 327 ch, seule la version 43 AMG affiche une puissance supérieure avec ses 367 ch.
En mode 100 % électrique, le GLC 350E permet d’atteindre une vitesse maxi de 140 km/h de quoi naviguer sereinement sur les voies rapides et autoroutes.
A plus vive allure ou sur les pentes escarpées, le GLC PLUG-IN HYBRID passe automatiquement en mode thermique.
D’une simple impulsion depuis une commande située au niveau de la console centrale, le conducteur peut choisir entre différents modes de conduite :
En mode « HYBRID » :
Par défaut au démarrage, le moteur essence et le moteur électrique fonctionnent en symbiose de manière totalement automatisée. Vous profitez alors d’une autonomie maximale, avec une consommation de carburant et des émissions de CO2 extrêmement réduites.
Le programme hybrid sélectionne automatiquement le type d’entrainement avec une conduite en mode électrique le plus souvent possible. Dans ces conditions, la charge de la batterie diminue et ne représente plus que 12 % environ de sa charge totale.
Afin de maintenir ce niveau de charge, la puissance électrique est alors réduite. Toutes les fonctions du véhicules telles que : le mode électrique, la récupération d’énergie ou l’effet booster restent disponibles.
Le conducteur peut ainsi sélectionner le mode HYBRID permettant de combiner simultanément la puissance du moteur essence et celui du moteur électrique, idéal pour effectuer des dépassements en toute sécurité.
Ainsi, la puissance cumulée de 327 ch permet de plier l’exercice du 0 à 100 km/h en seulement 5,9 secondes et d’atteindre une vitesse maxi communiquée par le constructeur à 235 km/h.
Résultat à pleine charge, la fonction booster catapulte littéralement le SUV et permet d’effectuer des dépassements en toute sécurité.
Dans ces conditions, l’énergie du moteur thermique et électrique procure des performances proches de celle que l’on peut attendre d’une voiture de 327 ch.
A titre de comparaison, la Mercedes GLC AMG 43 4MATIC fort de 367 chevaux réalise le sprint du 0 à 100 km/h en 4,9 secondes soit une seconde de moins. Tandis que la version 250 4MATIC forte de 211 ch réclame 7,3 secondes pour réaliser l’exercice, soit 1,4 secondes de plus que notre version électrisée.
Enfin, la transmission s’en remet à une boîte automatique à 7 rapports (7G-tronic) qui distille un réel agrément de fonctionnement alliant douceur et performances.
En mode « E-MODE » :
En sélectionnant le mode E-MODE, idéal pour les trajets quotidiens, seul le moteur électrique fonctionne. Vous pouvez ainsi apprécier de vous déplacer dans le silence plus royale sur une distance théorique de 34 kilomètres et ce sans la moindre émission d’échappement.
Rappelons que la vitesse maximale en mode électrique est de 140 km/h. Par ailleurs nous n’avons relevé aucun problème en conduite 100 % électrique sur les autoroutes aux vitesses légales 110/130 km/h, le jeu étant de doser raisonnablement la pédale d’accélérateur au risque de déclencher la fonction thermique.
34 kilomètres cela tombe bien, car c’est précisément la distance que je dois parcourir quotidiennement pour me rendre aux bureaux de la rédaction.
Mon trajet quotidien est constitué de 8 kilomètres de voies rapides limitées à 90 km/h et le reste du trajet soit les 8 kilomètres restants sont réalisés en agglomération à 50 km/h avec les satanés bouchons quotidiens de l’Ile de France (merci au projet du Grand Paris…).
Dans les faits, nous avons réussi à parcourir une distance de seulement 24 kilomètres en mode 100 % électrique. Les 34 kilomètres nous semblent donc difficilement atteignables et malgré nos différentes charges de batterie, l’autonomie indiquée en mode électrique n’affichait que 29 kilomètres d’autonomie au départ…
En conclusion pour le mode zéro émission, l’autonomie des 34 kilomètres indiquée par le constructeur germanique ne nous semble pas réalisable imposant de recharger très régulièrement la batterie lithium-ion.
En mode « E-SAVE » :
Cette configuration, permet une conduite en mode électrique ou avec le moteur thermique. Le niveau de charge actuel de la batterie est maintenu afin d’utiliser l’énergie électrique ultérieurement.
En mode « Charge » :
Le véhicule fonctionne uniquement via le moteur thermique et la conduite en mode électrique est impossible afin de recharger la batterie pendant la marche du véhicule.
Ravitaillement :
Véritable spécificité du modèle, ce GLC hybride dispose d’une batterie lithium-ion de 8,7 kW/h. Cette batterie fournit l’énergie nécessaire au moteur électrique de 116 ch.
En outre, la batterie peut se recharger de différentes manières :
Par récupération de l’énergie pendant la marche, si vous retirez le pied de la pédale d’accélérateur pendant la marche, la récupération d’énergie en poussée est alors activée.
Le moteur est utilisé en tant qu’alternateur en poussée et lors des phases de freinage.
La technologie transforme l’énergie cinétique du véhicule en énergie électrique et l’accumule dans la batterie haute tension.
Par le moteur thermique en mode CHARGE pendant la marche du véhicule.
Enfin par mode Stationnaire sur une prise secteur à l’aide du module de chargement.
La charge de la batterie est alors possible sur une plage de tension nominale allant de 100V à 240V. Vous pouvez ainsi vérifier l’état de charge de la batterie sur l’affichage du flux d’énergie de l’ordinateur de bord.
Bien évidement, le temps de charge, dépend du système d’alimentation électrique.
Aussi, afin de mener à bien ce test, nous avons rechargé notre GLC hybride sur différents types d’infrastructures électriques (installation électrique domicile, bureau et sur une borne de recharge spécifique pour les véhicules électriques).
Sur une borne de recharge spécifique le temps de recharge est estimé à 2 heures par le constructeur (de 20 % à 100 %), il nous a fallu 2h15 pour recharger la batterie à bloc.
Avantage non négligeable : ces bornes de recharges offrent également l’intérêt de pouvoir se stationner sur ces emplacements dédiés exclusivement aux véhicules électriques et également de se recharger sur certaines bornes gratuites.
A noter qu’il existe plusieurs applications pour smartphones qui répertorient les bornes électriques autour de vous.
Le bâtiment de notre rédaction est équipé par une installation électrique de type 8A/230V, il nous aura fallu pas moins de 4h30 pour recharger complètement la batterie (4h15 de 20 % à 100 % selon les données constructeur).
Enfin, l’installation électrique domestique où la recharge à nécessité un branchement électrique d’une durée d’environ 6 heures (installation en 6 kVa).
Il faut savoir que la plupart des constructeurs automobiles recommandent l’utilisation d’une wallbox qui permet en général à 16A. Il en résulte des temps de charge réduite d’un tiers environs, ce qui n’est pas négligeable.
D’autre part, l’autre particularité d’un tel équipement est la sécurité par rapport à une simple prise domestique due aux dispositifs de protection intégrés.
Concernant le rechargement de cette batterie, un module de charge est livré avec la voiture.
Il suffit par conséquent de brancher ce module sur votre prise de courant et de le relier à l’embase de chargement dissimulée dans la trappe du véhicule. A noter que ce module offre également la possibilité de sélectionner la tension de charge selon votre installation électrique.
Enfin, le véhicule dispose d’un réservoir de carburant essence d’une contenance de 50 litres, soit 16 litres de moins que la version GLC 250 4MATIC.
Au niveau de sécurité, il convient de souligner que le GLC dispose d’une protection contre la surtension. En cas d’orage violents, ce dispositif de protection peut s’enclencher et ainsi déclencher le système de sécurité du bâtiment ainsi qu’une interruption du processus de charge.
Pour recharger rien de plus simple, il vous suffit d’ouvrir la trappe située dans le pare-chocs arrière du véhicule, sous le bloc optique. Il ne vous reste plus qu’à plugger la prise du module dans l’embase de la voiture et le tour est joué.
L’embase de la voiture dispose d’un signal lumineux qui vous indique en fonction de la couleur de la LED si la batterie est en cours de chargement ou est chargée (LED verte clignotante la voiture se recharge, LED verte fixe la batterie est entièrement chargée).
A noter que le câble pour Wallbox type 2 est proposé en option moyennant 300 euros. Deux longueurs sont d’ailleurs disponibles au catalogues 4 mètres ou 8 mètres.
A CONDUIRE :
Eu égard à ses performances, les qualités dynamiques de ce GLC se devaient d’être royales. En digne Mercedes, ce SUV perpétue la tradition d’un comportement serein et d’un grand confort de roulage. Sur voie rapide, le GLC Hybride offre un comportement routier de premier ordre, sûr et agile. L’empattement long et les voies larges de l’auto permettent une bonne stabilité dans les virages.
L’importance de la masse s’explique par le fait qu’au poids de la batterie, il faut ajouter celui du moteur électrique, au total cette Mercedes GLC Hybride Plug-In accuse 2 025 kg sur la balance soit 290 kg de plus que la version 250 4MATIC de 211 ch.
Le confort de suspension nous a littéralement séduit, préservant aux occupants une qualité d’amortissement d’excellent niveau. Quelque soit le type de parcours emprunté, notre véhicule d’essai s’est toujours montré très confortable.
La direction en mode sport offre une belle précision, ce qui permet à la voiture de réagir avec une fidélité rare aux injonctions du conducteur.
Seul le système de freinage est mis à rude épreuve par les 2 tonnes de l’engin ; même si les distances d’arrêt sont raisonnables le surpoids engendrés par les batteries est tout de même perceptible.
Comme tous les GLC de la gamme, cette version 350E profite de la transmission 4MATIC, nous n’avons jamais relevé de perte d’adhérence, même avec l’abondance de puissance en mode booster et les routes quelques peu glissantes en cette période automnale.
BUDGET :
Voici un des sujet les plus sensibles pour ne pas dire crucial lorsqu’on est sur le point de choisir un véhicule à technologie hybride.
Proposé à partir de 55 950 euros en finition Exécutive ou 57 500 euros pour cette finition Sportline, le GLC s’octroie un bonus écologique 2016 de 1 000 euros. De quoi ravir les comptables qui ne s’acquitteront d’aucune TVS pendant 8 trimestres ce qui est loin d’être négligeable.
Cerise sur le gâteau, du fait qu’il s’agisse d’un véhicule hybride on échappe par conséquent aux frais de certificat d’immatriculation ou presque (certificat immatriculation facturé à 2,76 euros).
En termes de consommation, sur un parcours mixte en respectant scrupuleusement les limitations de vitesses en mode Hybrid, nous avons réalisé une consommation moyenne de 7,2 l/100 Km soit des valeurs nettement supérieures à celles revendiquées par le constructeur (2,6 l/100 km en cyle mixte). Pour rappel sur le même type de trajet nous avions signé lors de notre essai du GLC 250 4MATIC une consommation moyenne de 10,9 L/km.
A l’utilisation le GLC Plug-In Hybrid s’avère être une bonne affaire, surtout pour les réfractaires du diesel.
Néanmoins, il convient de rappeler que nous avions réalisé une consommation moyenne sur le même type de parcours de l’ordre de 6 l/100 km avec la version diesel 250d 4 MATIC.
Sur un abonnement classique à usage domestique le tarif du kWh est actuellement d’environ 9 centimes d’euros (hors taxes et contribution basé sur un tarif EDF octobre 2016).
En revanche, sur des petits trajets quotidiens (moins de 30 km) et en mode 100 % électrique, le coût d’utilisation de ce GLC 350E devrait combler les économes les plus exigeants avec un coût de recharge électrique estimé à environ 1 euro.