Véritable symbole du constructeur suédois, la nouvelle Volvo V90 propose des capacités de chargement digne d’un break full size et un contenu technologique de haut niveau.
Ce nouveau break n’est pas seulement une vitrine technologique du savoir faire de la marque suédoise, c’est surtout et avant tout un bel objet qui sait capter l’attention et procurer du plaisir avant même d’avoir mis le contact.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que nous prenons le volant du nouveau vaisseau amiral de la marque de Göteborg.
DESIGN :
Après l’indéniable succès des breaks suédois V60, V70 pour ne citer que ces deux modèles, la Volvo V90 fige le renouveau du style de Volvo déjà amorcé par le XC90 en 2015.
Comme son « V » l’indique dans sa dénomination et comme sa silhouette le trahit, la Volvo V90 est la déclinaison break de la berline S90. Elle reprend donc les nouveaux codes stylistiques de la berline.
Son design extérieur marque d’emblée les esprits car il dénote dans le paysage automobile par son audace stylistique.
La nouvelle V90 offre des dimensions rigoureusement identiques à celles de la berline avec précisément 4,963 m de long ; tandis que la hauteur est portée à 1,475m sur la version break contre 1,443m pour berline.
La V90 est donc le troisième véhicule de la gamme Volvo reposant sur la nouvelle plateforme SPA et vient de fait compléter le trio de gamme 90 (S90 & V90 & XC90).
Quoiqu’il en soit, la nouvelle V90 est très agréable à contempler et le badaud perçoit l’originalité du modèle avant même qu’elle ait commencé à bouger.
Indiscutablement ce nouveau break impose le respect, avec un look musclé, sportif, mais qui demeure toujours emprunt d’élégance.
Il faut dire que cette nouvelle V90 reprend à son tour le jeu de lignes introduit par le constructeur suédois avec le XC90.
Le véhicule arbore un design très fluide grâce à la forme aérée de la face avant tandis que le capot nervuré et les flancs sculptés renforcent la prestance du véhicule sur la route.
Moins discrète que l’ancienne gamme V70, cette nouvelle Volvo V90 prend du muscle et le montre de façon plus évidente surtout.
A l’arrière les deux sorties d’échappement rectangulaires chromées sont placées de chaque côté de l’extracteur d’air et apportent une touche de sportivité à l’ensemble.
Tout le monde aura également reconnu le regard perçant façon marteau de Thor, qui est devenu la dernière identité lumineuse de la marque suédoise.
Sans jouer les « déménageurs », la nouvelle V90 préfère jouer clairement la carte de l’élégance. Break de style, la voiture séduit d’emblée par son élégance générale.
Entre la ligne de toit plongeante à l’arrière et une face avant pour le moins agressive la nouvelle V90 ne manque pas de dynamisme.
Athlétique, élégante à souhait, la V90 semble prête à bondir à tout instant et donne envie de se mettre immédiatement en route.
Enfin notre version d’essai (en finition Inscription) dans sa livrée gris savile métallisé, arbore des jantes 18 pouces à 10 branches qui apportent une touche d’élégance supplémentaire au modèle.
Chacun se fera son opinion sur le style de cette nouvelle V90, mais pour notre rédaction cette nouvelle réalisation Volvo en fait une des plus belles réussites esthétiques sur le segment.
VIE A BORD :
L’intérieur de l’habitacle de la nouvelle Volvo V90 est très épuré et garde le sens de l’accueil, ici pas de place pour le fouillis et c’est tant mieux. Il fait pointer ses narines dans ce bel habitacle pour pleinement saisir la philosophie de cette V90.
L’intégration des inserts en bois, mélange de noyer et de bouleau de Scandinave s’intègre parfaitement à l’intérieur de l’habitacle et renforce ce sentiment d’atmosphère chaleureux.
Accueillant à l’avant comme aux places arrière, fastueusement présenté avec une finition qui n’a rien à envier à ces rivales germaniques, l’habitacle de cette V90 donne tout de suite envie de partir faire un road-trip seul ou accompagné.
Une fois à bord, il se dégage une très sympathique odeur de cuir et d’essences de bois tandis que le regard admire l’élégance et la qualité d’une superbe sellerie cuir.
A ce sujet, une des qualités majeures de cette V90 c’est bien la qualité de sa sellerie en cuir nappa et du confort procuré par les sièges. Aucun doute sur le produit nous sommes bien à bord d’une Volvo digne de ce nom.
Les sièges offrent un confort royal et contiennent également des mousses écrasables en cas de choc qui ont pour mission d’amoindrir la puissance d’un choc en absorbant son énergie.
Par ailleurs, une pièce de métal intégrée au siège entre le dossier et l’assise, joue en quelque sorte le rôle d’un amortisseur miniaturisé assez puissant pour minimiser l’impact en cas de choc. Associée aux ceintures de sécurité avant motorisée, qui se ressert avant un potentiel choc, elle réduit de 30 % la charge verticale sur la colonne vertébrale en cas de sortie de route.
L’ensemble apparaît très bien fini, si bien qu’il est difficile d’émettre la moindre critique ; toutes les matières sont agréables à regarder et à toucher.
Le tableau de bord Volvo avec son visuel digital au niveau des compteurs et de l’odomètre nous devient familier car déjà testé sur les versions XC90 déjà essayées auparavant sur notre site.
L’ouverture de la porte conducteur laisse apparaître des ensembles qui marient tradition et haute technologie avec ce magnifique écran central de 12,3 pouces.
Au chapitre du gabarit, la V90 dispose d’un coffre d’une contenance de 560 dm3 et permet de marquer la différence par rapport à la berline (500 dm3).
En outre, la capacité de chargement peut atteindre 1 526 dm3 banquette rabattue jusqu’à hauteur de pavillon.
Niveau habitabilité, l’espace aux jambes au rang 2 est très agréable et permet aux occupants de voyager en classe affaire.
Notre version d’essai était pourvue du système audio Bowers & Wilkings qui embarque pas moins de 19 haut-parleurs alimentés par un amplificateur haute-qualité de type classe D.
Chacun des haut-parleurs a été positionné pour des performances acoustiques optimales et un son qui soit le plus immersif possible. Le tweeter « on-top » situé au centre et sur la partie supérieure de la planche de bord minimise les réflexions acoustiques provenant du pare-brise ce qui permet d’obtenir un son bien plus précis.
Au final, le rendu de ce système audio optionnel (3 400 euros) est capable de simuler l’acoustique de la salle de concert de Göteborg.
C’est donc toujours avec plaisir que l’on peut profiter de riffs de guitares ou bien de basses avec un excellent rendu sonore, même si sur ce point le XC90 que nous avions essayé l’été dernier arrivait moins vite à saturation.
Au final, le système audio offre un son plutôt chaleureux qui s’adapte bien à tous les styles de musique tout en maintenant une bonne clarté.
EQUIPEMENT :
La gamme V90 s’articule autour de 4 niveaux de finition : Momentum, R-Design, Inscription et Inscription Luxe.
Par ailleurs, une version Momentum Business est également proposée au catalogue qui vise les flottes sociétés.
Notre version d’essai dans son execution Inscrition profite d’une dotation d’origine de très bon niveau avec : la sellerie cuir nappa, les sièges conducteur et passager à réglages électriques avec fonction mémoires pour le siège conducteur et les rétroviseurs extérieurs, l’incrustation en noyer scandinave, la clé Inscription gainée de cuir, le pack éclairage Inscription avec la fonction de personnalisation d’ambiance intérieure, le système de navigation Sensus, le système d’ouverture des portes sans clé et les rétroviseurs extérieurs électrochromes.
Bref, la liste serait trop longue à détailler, on ne sera vous conseiller d’opter pour l’option Caméras Surround View (360°) certes onéreuse (1 100 euros) mais tellement efficace qu’il nous semble inconcevable de passer outre cet équipement sur une auto d’une telle envergure.
SECURITE :
Fidèle à sa réputation, le constructeur suédois offre une fois de plus un niveau de sécurité active et passive de premier plan.
La V90 bénéficie en outre d’un système City Safety amélioré qui est un dispositif anticollision intelligent capable de différencier dans la circulation les véhicules des cyclistes, les piétons, mais aussi les grands animaux. Si un risque de collision est identifié, City Safety peut alors déclencher seul un freinage automatique à pleine puissance.
Par ailleurs, toute la gamme V90 profite de la technologie Intellisafe Assist. Ce système inclut le régulateur adaptatif ACC avec réglage de la distance, le limiteur de vitesse, la reconnaissance des panneaux de signalisation, les phares LED avec feux de route adpatatifs, une alerte de franchissement de ligne active et d’endormissement mais aussi un système de protection anti-sortie de route fonctionnant entre 65 et 140 km/h.
Soulignons que par le passé ces systèmes de sécurité sur les autres véhicules de la gamme Volvo demeuraient au rang des options onéreuses (environ 2 000 euros).
Enfin la V90 embarque la fonction de pilotage semi-automatique qui lit le marquage au sol et agit sur la direction afin de maintenir le véhicule au centre de sa voie.
Le véhicule peut freiner et accélérer seul entre 0 et 130 km/h, problème le conducteur doit conserver ses mains sur le volant faute de quoi le système se désactive tout seul.
Bref, nous restons quelque peu dubitatifs quant à l’utilisation de ce système qui laisse une impression de direction quelque peu curieuse entre les mains ; on est encore loin d’un système 100 % autonome.
D’autre part, sur autoroute lorsque la circulation est dense, le système ne gère pas les deux roues qui se faufilent entres les voitures et qui nous obligent à nous déporter sur le bas côté afin de les laisser passer.
Question freinage, rien à signaler les disques ventilés à l’avant et pleins à l’arrière assurent une puissance plus que suffisante pour stopper le break.
A CONDUIRE :
TENUE DE ROUTE :
Sans devenir une référence en la matière, loin sans faut, la V90 distille néanmoins un comportement routier plus amusant que la V70 reconnue pour son comportement routier quelque peu pataud.
Fidèle à sa réputation, cette nouvelle V90 demeure une auto très confortable, à la tenue de route en rapport.
Les trains de roulement d’un break de ce rang doivent pouvoir filtrer les imperfections les plus diverses du réseau routier, sur ce point la V90 ne déçoit pas.
Certes, le système d’amortissement fait preuve d’une certaine souplesse mais les mouvements de caisse somme toute contenus ne gêneront pas les occupants.
En revanche, la motricité s’est montrée parfois perfectible lors de certaines phases de démarrage, étrange compte tenu de la qualité de la monte des pneumatiques sur notre version d’essai.
Sur voies rapides, la direction offre au véhicule une belle stabilité.
Mais si l’envie vous prend d’adopter une conduite dynamique sur des petites routes sinueuses, la V90 s’exécutera mais en vous faisant vite comprendre que ce n’est pas son registre préféré où son poids conséquent (1 855 kilos pour notre version D4) et son encombrement sont nettement perceptibles au volant.
Au final rien de vraiment rédhibitoire car la rigueur de cette V90 n’y perd rien, surtout que l’extrême rigidité structurelle de la caisse en est déjà garante.
Mais curieusement le Volvo XC90 bien plus volumineux et plus lourd nous avait donné meilleure satisfaction dans ce domaine, où le gros SUV enchainait les virages avec brio.
Bien évidement en usage quotidien le confort de cette V90 permet de musarder telle une vraie routière.
Le plus étonnant provient en réalité du niveau de confort offert, même en plaçant le curseur en configuration Dynamique, l’habitacle reste parfaitement préservé des inégalités du revêtement.
Au final, la nouvelle Volvo V90 est un break au long cours, surtout taillé pour les longs trajets autoroutiers.
Enfin, nous avons été agréablement surpris par sa faculté toute proportion gardée à manœuvrer en milieu urbain avec cette V90. Certes les presque 5 mètres de long ne sont pas à la noce pour se faufiler en milieu urbain.
Mais manœuvrer l’engin ne reste pas une mission impossible grâce à la caméra Surround View à 360 °, un modèle du genre.
Cette caméra offre une vue panoramique en vue plongée du véhicule facilitant ainsi la sortie d’un box de garage ou l’insertion dans le trafic dense au débouché d’une ruelle.
Il nous faut également saluer le rendu visuel de la caméra sur l’écran central. Cette caméra offre une très belle résolution de jour comme de nuit et permet de zoomer à partir de l’écran une des 4 caméras du véhicule. Bref, l’essayer et l’utiliser c’est l’adopter ! Il faut dire qu’avec un tel cuirassé il serait difficile de s’en passer.
MOTORISATION :
Aujourd’hui, c’est le bloc diesel D4 fort de 190 ch qui nous occupe ici.
D’une cylindrée de 1 969 cm3, ce moteur monté en position transversale bénéficie des dernières avancées technologiques et s’octroie les services d’un double turbo (haute et basse pression) ainsi qu’un système d’injection dernier cri (2 500 bars).
Pour rendre le fonctionnement de ce quatre cylindres aussi souple que possible, le D4 fait appel à la technologie « i-ART ». Cette technologie permet un retour d’information au niveau de chaque injecteur au lieu d’utiliser classiquement un seul et unique capteur de pression dans la rampe commune.
Chaque injecteur est ainsi coiffé par un petit calculateur qui surveille la pression d’injection. Grâce aux données recueillies, le système adaptatif i-ART garantit l’injection de la quantité idéale de carburant à chaque cycle de combustion.
Remarquablement feutré, dépourvu de vibrations et vigoureux à haut régime, ce moteur D4 est d’une utilisation très agréable. Il nous a enchantés, tant la technologie à double turbo couplé à la technologie i-ART procure de la disponibilité sur une large plage d’utilisation. Le souffle du turbo permet de réaliser des accélérations linéaires de façon très prompte.
Le tout suffit amplement à donner un bel allant à cette V90 et donc un bel agrément routier quelque soit le relief.
Dans les faits cette version D4 de 190 ch offre de belles performances, les reprises sont vigoureuses et même sans écraser brutalement l’accélérateur. La gestion de la transmission automatique autorise de bonnes relances à tel point qu’on a parfois du mal à réaliser qu’il ne s’agit que d’un moteur d’une cylindrée si modeste qui officie sous le capot.
On retrouve une fois de plus la transmission Geartronic à 8 rapports qui équipe bon nombre des modèles de la gamme Volvo et nous serons les derniers à critiquer ce choix.
L’accord avec la transmission automatique à 8 rapports est parfait au bénéfice de la conduite et le couple généreux du moteur (400 Nm de 1750 tr/min à 2 500 tr/min) est digéré sans soubresaut.
Cette transmission automatique Geartronic 8, fonctionne de manière particulièrement efficace et confortable. Elle permet un passage des vitesses en continu et se montre très réactive lors des dépassements.
Le huitième rapport allongé contribue efficacement à abaisser la consommation moyenne et le niveau sonore sur l’autoroute : une vraie réussite ! A partir de 90 km/h, l’auto file comme un soupir sur le huitième rapport. Au bénéfice également du régime moteur, qui se situe toujours en dessous des 2 000 tr/mn quel que soit le rapport enclenché.
Dans les faits, ce break imposant n’a jamais été prise en défaut de puissance aussi bien lors de démarrages appuyés ou de dépassements et dans tous les cas avec un diesel très peu bruyant.
En performances, la V90 D4 n’a rien d’un lourd break à la traine. Au contraire, il a même les qualités d’un sprinter que l’embonpoint ne semble pas freiner.
En conduite souple, le passage des vitesses se fait toujours en douceur et avec une belle fluidité. Si le style de conduite se fait plus dynamique, la gestion se fait vive et rapide.
Le moteur D4 expédie rapidement la V90 à des allures répréhensibles et garantit des dépassements dans de bonnes conditions.
Fort en couple avec 400 Nm, le moteur n’a rien de sportif préférant la souplesse d’utilisation aux sensations pures.
Les performances qui en découlent sont tout à fait en adéquation avec ce que l’on attend d’un break qui carbure au gasoil.
Il faut donc au break 8,5 secondes pour réaliser le 0 à 100 km/h, la version D5 AWD réalise l’exercice en 7,2 secondes tandis que la vitesse maximum est communiquée à 225 km/h pour notre version D4 contre 240 km/h pour la version D5 AWD.
Pour conclure ce chapitre, cet ensemble moteur/transmission offre velouté et docilité pour une conduite coulée et se prête parfaitement à la philosophie du break.
BUDGET :
Proposée à un prix dépassant les 44 KE (44 350 euros pour l’entrée de gamme Momentum D3), on est clairement ici dans la catégorie des breaks de luxe.
D’ailleurs, la nouvelle Mercedes Classe E Break ou bien l’Audi A6 Avant sont capables de supporter la comparaison, tant au niveau du standing que du rapport tarif/performances.
Ce qui pourrait peut être expliquer le succès de longue date des breaks Volvo, très « classieux ».
Le tarif de notre version D4 dans son exécution Inscription s’affiche à 57 150 euros avec la transmission automatique.
Et si le prix de la V90 dans cette livrée Inscription peut paraître élevé, il convient de rappeler que le véhicule dispose d’un niveau d’équipement qui ne souffre d’aucune critique.
A titre de comparaison une Mercedes Classe E 220d break en finition Executive s’affiche à 58 200 euros mais affiche un niveau de dotation bien inférieur. De ce fait, il faudrait la comparer à la version la plus haute soit la finition Fascination avec une addition qui grimpe à 65 500 euros. Le break étoilé affiche sensiblement la même puissance avec 194 ch.
Seul le constructeur à l’anneau affiche un tarif proche de la V90, une Audi A6 Avant Ambition Luxe en 2.0 TDI Ultra se monnaie à 58 420 euros.
Au registre de la consommation, nous avons réalisé une consommation moyenne à 6,8L/100 km sur un parcours péri-urbain (4,5L/100 en cycle mixte selon les données constructeur).
Une consommation qui reste cependant très raisonnable aux regards des performances et du poids de l’auto.