Essai Alfa Romeo Giulia : la nouvelle diva !

Essai Alfa Romeo Giulia : la nouvelle diva !
Essai Alfa Romeo Giulia : la nouvelle diva !

Ce n’est pas tous les jours que l’on peut essayer une nouvelle Alfa Romeo. Contrairement aux marques qui se concentrent sur les SUV, Alfa lance une routière, une berline de segment D : la Giulia. Mais patience, un SUV suivra.

 

Mise à part la sportive 4C qui est une auto produite en petite série, la gamme conventionnelle d’Alfa devait se contenter actuellement des MiTo et Giulietta. L’arrivée de la nouvelle Giulia est donc tout simplement un événement, et particulièrement en Italie où Lancia a été sacrifié.

Esthétiquement, cette grande berline qui reprend le patronyme d’une berline née dans les années 60 semble s’inspirer en partie de BMW. Du moins pour le profil.  Capot allongé, ligne de caisse musclée : voilà des codes partagés entre une Alfa et une BMW ! Alfa est fier d’annoncer le Cx de 0,25 de sa voiture.

De Face, l’Alfa Giulia est une vraie Alfa, avec une calandre triangulaire spécifique, un bouclier aux larges prises d’air, et de grands blocs optiques bien plus imposants que ceux d’une 4C ou d’une Giulietta. Ceux-ci fonctionnent au xénon, la Giulia fait l’impasse sur la technologie Full led, même en option.

La grille de calandre et des prises d’air en nid d’abeille a été étendue aux MiTo et Giulietta afin d’augmenter le niveau de cohérence entre les modèles.

Alfa Romeo Giulia Super Bleu Montecarlo
Alfa Romeo Giulia Super Bleu Montecarlo devant le village de Gordes

Présentée au départ en sportive Quadrifoglio, l’Alfa Giulia est fort heureusement commercialisée avec une gamme classique bien plus accessible. Cette version d’essai « Super » est dotée de jantes alliage 18 pouces, et de la teinte métallisée Bleu Montecarlo.

 

La partie arrière ne manque pas de nerf avec un spoiler intégré à la malle, un diffuseur arrière, et des feux arrière à led.

 

Calandre de la nouvelle Alfa Romeo Giulia
Calandre de la nouvelle Alfa Romeo Giulia

 

A conduire : la Giulia ne fait pas que dans le style et concurrence les meilleures

 

Conçue sur une nouvelle plate-forme modulaire, la Giulia est une propulsion. Cette architecture sera dorénavant celle de toutes les Alfa Romeo ! La Giulia profite ainsi d’une très bonne répartition des masses avec un excellent 50/50 entre l’avant et l’arrière.

Relativement légère, la Giulia diesel de 180 ch pèse moins de 1,4 tonne. Alfa insiste par exemple sur l’arbre de transmission en carbone, qui ne pèse que 7 kg contre 15 kg habituellement.

La gamme diesel de la Giulia débute à 136 ch, passe ensuite à 150 ch avant d’atteindre ici les 180 ch. Une version diesel de 210 ch sera ensuite intégrée au catalogue, avec la transmission intégrale en série. Ce nouveau moteur 2.2 diesel est implanté longitudinalement, ce qui n’aurait pas été possible avec l’ancien 2.0 MultiJet.

En essence, un 2.0 Turbo de 200 ch AT8 sera proposé rapidement, ainsi qu’un 2.0 turbo de 280 ch ! Sans oublier la sportive Quadrifoglio, dont le V6 développe pas moins de 510 ch. La Giulia Quadrifoglio a été chronométrée au Nurb à 7 min 39 sec, avec une vitesse de pointe qui dépasse les 300 km/h. Une bête au rapport poids/puissance encore supérieure à celui de la 4C.

 

Essai Alfa Romeo Giulia 2.2 Diesel 180 AT8
Essai Alfa Romeo Giulia 2.2 Diesel 180 AT8

A noter que le couple est bridé en boîte mécanique avec le diesel 180 ch à 380 Nm. Avec la boîte automatique, le couple culmine à 450 Nm !  La puissance et la fougue sont donc au rendez-vous, avec le punch nécessaire pour effectuer des dépassements rapides. Quatre cylindres diesel oblige, la sonorité n’est pas forcément flatteuse dans les montées en régime.

La boîte automatique à convertisseur de couple compte 8 rapports, et provient de ZF ( qui fournit également BMW ). Elle convient parfaitement au moteur diesel coupleux, et bien davantage que la boîte mécanique bridée et moins agréable au quotidien.

Mission réussie pour les émissions de Co2, contenues à 109 g sur cette version. Alfa annonce une prochaine version diesel ECO homologuée à 99 g, qui pourra séduire les flottes d’entreprises. Malgré tout lors de cet essai nous ne sommes pas parvenus à réaliser d’excellents chiffres de consommation, avec une moyenne qui pouvait facilement dépasser les 7L/100.

 

La direction de la Giulia est très bien calibrée avec un diamètre de braquage réduit de 10,8 m ( 11,4 m sur une Série 3 ) et une précision appréciable. Dynamiquement, la Giulia semble largement plus précise qu’une Giulietta. Heureusement, car elle entend lutter avec les ténors de la catégorie D me direz vous.

 

A l’arrière, le train arrière multibras en aluminium dit « Multilink » à 4 bras et demi plaque parfaitement l’auto sur la chaussée.

Légère et équilibrée, la Giulia profite parfaitement de la nouvelle plateforme baptisée « Giorgio », et se place ainsi dans le gratin de la catégorie.

Agile malgré son gabarit, facile à placer en courbe, la Giulia est une vraie routière dynamique et performante.

Essai Alfa Romeo Giulia 2.2 Diesel 180 AT8
Essai Alfa Romeo Giulia 2.2 Diesel 180 AT8

 

Parlons un peu de sécurité pour finaliser ce chapitre. En conduite dynamique, une freinage soutenu aura rapidement tendance à déclencher les feux de détresse. Gênant…Heureusement, les distances de freinage sont tout à fait honorables avec un tout nouveau système de freinage en partie électrique. La pédale n’active donc plus directement un système hydraulique mais une commande électrique !

En matière de sécurité, la Giulia intègre de série un système alerte collision frontale avec freinage d’urgence automatique, et détection des piétons.

Alerte au franchissement de ligne et régulateur adaptatif sont également au programme. En revanche, pas de correction de la trajectoire ni d’affichage tête haute.

 

Vie à bord : une ambiance raffinée sans être au niveau d’une Audi ou d’une BMW

 

Intérieurement, l’Alfa Giulia inaugure un tout nouvel habitacle. Le dessin de planche de bord est agréable à l’oeil, et la finition progresse par rapport à une Giulietta. Petite originalité : le volant de démarrage est situé sur la gauche du volant, comme sur une sportive ! La présence de la boîte automatique s’accompagne de palettes au volant qui ne sont pas fixées sur ce dernier comme sur une 4C. Mais ces palettes sont généreusement dimensionnées, là aussi dans un esprit sport.

Planche de bord de l'Alfa Romeo Giulia
Planche de bord de l’Alfa Romeo Giulia

Dans le détail, on sent que certains éléments pourraient tout droit provenir d’une…Audi A4 ! Une référence dans l’aménagement des habitacles. Que ce soit les touches de verrouillage centralisé devant les poignées de portes intérieures, la jauge du réservoir de carburant ou la molette centrale du système d’info-divertissement, l’esprit Audi est bien là.

 

Cette version d’essai est équipée d’une sellerie cuir de qualité, en option sur cette finition Super. Le confort est d’un bon niveau mais l’arrivée future d’une suspension pilotée devrait permettre de faire encore mieux. Avec cette version diesel, le moteur manque un peu de discrétion en accélération : une allemande premium place la barre encore plus haut.

Aux places arrière, l’habitabilité n’est pas en mesure de rivaliser avec une Peugeot 508 ou une Renault Talisman. En revanche, l’espace est jambes est supérieur à celui d’une Série 3.

Places arrière de l'Alfa Romeo Giulia
Places arrière de l’Alfa Romeo Giulia

 

Comme toute berline à malle arrière, l’accès est forcément limité. D’autant plus sur la Giulia où l’ouverture manque clairement de profondeur.

 

Ceux qui recherchent de la modularité devront passer leur chemin : une déclinaison break n’est pas proposée. Les breaks ne se vendant ni en Chine ni aux USA, Alfa fait l’impasse sur cette déclinaison. Il aurait été sage de compenser par la présence d’une banquette arrière rabattable 40/20/40…

Coffre de l'Alfa Romeo Giulia
Coffre de l’Alfa Romeo Giulia

 

Budget : une Alfa Giulia exigeante et placée juste en-dessous des premium

 

Trois niveaux de finitions sont proposés : Giulia, Super et Lusso. En rapport prix-équipement, la Giulia se place au niveau d’une Volkswagen Passat.

 

Dès l’entrée de gamme simplement appelé Giulia, l’équipement comprend le système D.N.A, un écran multifonction 6,5 pouces, la connexion bluetooth, les radars de recul, l’alerte au franchissement de ligne blanche, la climatisation automatique bi-zone, le volant cuir, ou encore le régulateur de vitesse. Pour le reste, la dotation se contente de petites jantes alliage 16 pouces et d’une sellerie tissu : l’équivalent d’une BMW Série 3 Lounge. Prix de départ : 30900 euros en 2.2 diesel 136 ch, contre 35210 euros pour une BMW 316d de 116 ch Lounge Plus.

Les professionnels se tourneront vers la Giulia Business qui ajoute pour 1600 euros système de navigation, radars avant, rétroviseur intérieur électrochromatique et rétroviseurs rabattables électriquement.

Ces équipements se retrouvent tous à l’exception des radars avant sur la Giulia Super, en ajoutant les phares bi-xénon, les feux avant de jour à led, les jantes alliage 17 pouces, une double sortie d’échappement, le chrome line extérieur, une sellerie mixte cuir-tissu et une planche de bord bi-ton.

Boîte de vitesses automatique de l'Alfa Romeo Giulia
Boîte de vitesses automatique de l’Alfa Romeo Giulia

Une Giulia Super 2.2 turbo 150 ch est facturée 36700 euros. Avec la motorisation diesel de 180 ch en boîte automatique, le prix grimpe à 41200 euros. L’équivalent chez Renault est une Talisman Intens Energy dCi 160 EDC facturée 36800 euros seulement.

Pour 4300 euros de plus, la gamme France comporte une finition haut de gamme Lusso avec sellerie cuir pleine fleur, sièges avant électriques et chauffants, caméra de recul, projecteurs xénon directionnels, et volant cuir pleine fleur.

Alfa positionne donc la Giulia entre les généralistes et les rivales premium, et plus proche de ces dernières sans pouvoir garantir aux acheteurs la même valeur résiduelle.

 

Alfa Romeo avance un argument intéressant en complément : une garantie de 3 ans ou 100.000 km, mais uniquement en offre de lancement.

LIRE LA CONCLUSION DE L’ESSAI ALFA ROMEO GIULIA

Essai Alfa Romeo Giulia Super 2.2 diesel 180
Essai Alfa Romeo Giulia Super 2.2 diesel 180

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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