Essai Ferrari California T : délectation au sommet

Essai Ferrari California T
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Une Ferrari, ce n’est pas qu’une extase de chiffres…C’est un art de vivre et pas obligatoirement à grande vitesse ! Avec un « downsizing » à l’italienne, cette toute nouvelle California Turbo concrétise et reconduit les valeurs qui ont fait le succès de cette sublime découvrable. Avec un V8 biturbo plus puissant mais plus sobre, le constructeur de Maranello nous démontre une fois de plus sa maitrise des technologies les plus modernes et ses capacités à s’adapter aux  contraintes et tendances actuelles.

Un cocon et une silhouette « cousus main »

La beauté légendaire des plus belles productions de ce constructeur transalpin a bien entendu été poursuivie et ce depuis les premières California de 1950…! L’emblème même du raffinement le plus subtil en matière d’habitacle est omni présent. Lancée en 2009, la California a rencontré un succès jamais vu chez Ferrari. Exclusivité mais aussi élégance et raffinement font partie de la dotation de série : le bain de jouvence esthétique et technique dont bénéficie la California T est indéniable. Les beaux baquets en cuir ne sont pas seulement élégants, ils se révèlent très confortables, cette Diva prend vraiment soin de ses occupants ! L’habitacle chaleureux, magnifiquement assemblé fini à la main, est garni d’un cuir semi-aniline luxueux et de surcroit, l’espace intérieur est également aménageable. On peut également optimiser la capacité du coffre, même en position ouverte, grâce au passage entre le compartiment à bagages et les sièges arrière. Le niveau de  finition ne souffre aucune critique. L’habilité se révèle généreuse  pour deux aux places avant. En revanche, l’ébauche de banquette arrière n’est guère utilisable comme sur la plupart des véhicules de ce type. La California T reconduit, les 2 + 2 places avec un toit rigide escamotable en 14 secondes. A bord, l’évolution la plus marquante est l’adoption du volant, avec commandes intégrées, de la 458. Au sommet de la console, un nouvel indicateur positionné entre les deux aérateurs indique l’état de fonctionnement du turbo (pression, réponse, efficience). L’arche horizontale qui prolonge la console apporte une authentique note de raffinement. La télématique a aussi été modernisée. On dispose également d’une console centrale avec un écran  tactile aux fonctionnalités étendues. Malgré des dimensions inchangées, de cette nouvelle Calif. T émane une personnalité toute nouvelle et assurément racée. Ses ailes rappellent le style ponton de la 250 Testa Rossa, la carrosserie ayant été largement redessinée  (toujours en collaboration avec Pini farina) et seul le toit a été reconduit. La calandre avant évoque la FF et des sorties d’échappements horizontaux affinent la poupe de ce coupé-cabriolet. Les places arrière sont plutôt symboliques comme sur la plupart de ces 2+2 et la banquette AR servira essentiellement  à ranger quelques effets ou une fois la banquette repliée, on aura ainsi un accès facilité au coffre.

 

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Un agrément moteur préservé

 

Le mélodieux 4.3 a cédé la place à un 3.9 équipé de deux petits turbos (normes anti-CO2 obligent) au risque d’étouffer un peu la sonorité et la « musica » qui contribue au bonheur légendaire de rouler Ferrari. En fait, il n’en est rien : ce V8 (entièrement nouveau et en développement depuis 4 ans ) à injection directe de  3855 cc déploie un impressionnant haras de 560 cv à 7 500 tr/min (la plus haute puissance de sortie spécifique de 145 cv/l) et un couple de 755 Nm en 7 ème . Moins gourmand en carburant  de 15% que celui de la 458 ce moteur  développe 70 ch de plus que sa devancière. Ce moteur laisse échapper des borborygmes caverneux dignes d’un « atmo » du meilleur cru et de plus en plus impressionnant à mesure que le régime augmente ! Cela est l’aboutissement d’une grande maitrise des motoristes italiens qui ont optés pour des  collecteurs d’échappement en acier forgé dotés des tubulures de longueurs égales, un choix  habituellement réservé aux moteurs de course …L’équipe de motoristes (sous la direction du français Jean-Jacques His) , a du céder à la mode incontournable du «downsizing» mais a remarquablement réussi cette migration …Pour la  première fois en effet, depuis la F40, Maranello réinstalle un turbo sur un modèle  de série. Conçue sous l’ère de la réduction des émissions de CO2, Ferrari a entrepris un programme de réduction mais met un  point d’honneur à le faire sans dégrader l’agrément moteur. Afin de recréer la réponse et la progressivité d’un moteur atmosphérique, les ingénieurs italiens sont allés  jusqu’à réguler le couple en fonction du régime et du rapport engagé. Ainsi, ce système de suralimentation dit « Variable Management » augmente progressivement le couple à mesure qu’on monte les vitesses, ce qui reproduit  fort bien les sensations générées par un moteur atmosphérique.

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Surtout, ce bloc tout nouveau qui, au passage, marque une première mondiale se révèle rageur et pousse de plus en plus fort au fil de la montée en régime tel un réacteur de jet moderne au fur et à mesure qu’il monte dans les tours et avale de l’air…Cela n’est pas lié à une basique mise à jour mais à l’adoption d’une technologie extrêmement innovante et bien maitrisée : l’intégration d’un vilebrequin plat, dérivé de la F1, vient s’ajouter à des turbines innovantes à double volute, ce qui élimine le décalage turbo. Le logiciel de la suralimentation adapte le couple au rapport de vitesse sélectionné, ce qui permet également de réduire la consommation. Cela permet à la California T de passer de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes et de générer de magnifiques accélérations avec une allonge extraordinaire, même dans les rapports élevés. Aucun autre moteur suralimenté ne nous avait apporté autant d’agrément et voilà un compagnon idéal pour apprécier cet exquis coupé-cabriolet à l’effigie du cheval cabré. Ce V8 envoutant et très vif dispose d’un tempérament hors du commun avec ses cinq courbes de couple… Pour le reste, on demeure dans la maitrise du savoir faire et d’un grand art reconnu : V8 avant, propulsion, remarquable boîte 7 à double embrayage, très douce, située à l’arrière, différentiel piloté, suspension à doubles triangles à l’avant et essieu multibras à l’arrière, les amortisseurs magnétiques demeurant une option. La voiture est par ailleurs équipée de la toute dernière évolution du système F1- Trac, qui garantit une accélération maximale en sortie de virage, et de freins CCM3 en carbone-céramique – avec de nouveaux disques et plaquettes en composite – intégrés au système ESP 8.0 Premium, lequel commande l’ABS haute performance pour assurer des distances d’arrêt extrêmement réduites. La musique à bord trouve naturellement une place de choix, surtout avec le système hifi de série, très performant notamment au niveau des basses. De quoi s’adonner à son concert préféré de Vivaldi, profiter des voix de la Fenice ou se délecter des sonorité de Ramazotti… Beaucoup cependant n’écouteront rien de tout de cela et se limiteront au bonheur tout simple de la « sonorité maison » un peu moins présente toutefois que sur une 458. Le  bilan efficacité/performances/plaisir ressenti est de premier ordre pour une GT non  destinée au circuit. A cela ajoutons que le V8 Ferrari est probablement  le plus mélodieux de la catégorie suralimentée. Le plaisir de cette  auto est proportionnel à son utilisation, évoluant à mesure que le  régime augmente…

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Un comportement réjouissant à souhait

 

Dès la prise en main, on peut appréhender l’efficacité ressentie et qui est liée aux modifications du châssis. Un centre de gravité abaissé de 10 mm car le moteur à carter sec est implanté 40 mm plus bas. Les ressorts de suspensions ont été durcis et la direction est 10 % plus directe. Notre exemplaire d’essai était chaussé de roues optionnelles de 20 pouces, alors que de série, la California T est livrée en 19 pouces. Ce montage, on s’en doute potentialise les qualités d’adhérence sans nullement dégrader le confort tant en mode ‘Confort’ qu’en en mode ‘Sport’. Nouveau : un réglage « routes bosselées », accessible depuis le volant, parvient à merveille à filtrer les inégalités du revêtement : adieu les tortures infligées aux rachis fragiles… Coté performances, c’est juste magique : une réponse à l’accélérateur immédiate, des montées en régime progressives et linéaires et surtout une  poussée vraiment impressionnante ! Le septième rapport de cette boite à double embrayage est surmultiplié mais l’impressionnant couple de 755 Nm procure des reprises hors du commun…Quelle santé ce moteur suralimenté puisqu’il accélère de 0 à 200 km/h en 11,2 secondes soit 2,5 s de mieux que sa devancière et cela à poids égal ! Comme sur ses jeunes cousines, le Manettino de la « calif T » agit sur le moteur, la transmission et l’amortissement, avec trois réglages : Confort, Sport ou ESC off. Excellent ressenti : sur le sec cette sublime Egérie du coupé/cabriolet contemporain affiche un remarquable équilibre et il est possible d’accélérer franchement sans se retrouver en situation délicate. La tenue de route est époustouflante, cette auto à sensations fortes est véritablement «  soudée » à l’asphalte tant son comportement est sain. Les vitesses de passage en courbe restent très élevées, en toute sécurité.

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A l’usage, on se rend vite compte que la belle est assez facile à apprivoiser mais sait transmettre une émotion incontestable.…On ressent un travail de préparation ingénieur qui a été obligatoirement technique, donc «  affutée  … La réactivité de la boite est un régal et cette Ferrari reste relativement facile à conduire sans jamais oublier les lois de la physique et rester imprégné d’une dose suffisante de modestie. Pour vraiment apprécier les qualités de son châssis, il faut la pousser assez loin tant elle est facile à mener. Ce châssis est tellement abouti qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des talents de pilote pour prendre du plaisir. Il est communiquant mais sans dégrader le confort. Afin de mieux percevoir toutes ces qualités nous avons pu essayer cette voiture sur le circuit LGF** qui a accueilli notre roulage et permis à cette Diva découvrable de s’ébattre en toute quiétude. Juste pour quelques tours sereins, surtout sans rien brutaliser, en privilégiant une conduite coulée mais à notre main. L’utilisation de cette Ferrari est surtout orientée Grand Tourisme. Le freinage est largement à la hauteur en terme de fiabilité et le constructeur garantit ses freins à vie dès lors qu’il n’y a pas d’utilisation sur circuit. Quant au manque de mordant relatif des freins en carbone-céramique souligné par certains  puristes, il n’est vraiment pas pénalisant vu la finalité de l’auto. La California T reste vive, équilibrée sans aucun sous virage et surtout très agile de l’avant sans doute grâce à la répartition (53 % du poids sur l’essieu arrière). Les sorties de courbe s’effectuent avec brio tant la motricité est omni présente. Si la consommation officielle est de 10,5 l/100 km pour des émissions de C02 ramenées de 270 g/km à 250 g/km avec le système «stop and start», dans la «  vraie vie » avec cette auto, mieux vaut compter 15 à 20 l/100 km dès qu’on la cravache quelque peu …Le réservoir de 78 litres procure dans ces conditions une autonomie de 350 à 400 km. Par ailleurs, Ferrari révolutionne à sa façon le monde de l’automobile : sa nouvelle extension de garantie assure la tranquillité d’esprit aux possesseurs de véhicules Ferrari ayant jusqu’à 12 ans d’âge. Renouvelable chaque année, la nouvelle garantie New Power offre, en plus des principales vérifications techniques, la possibilité de s’appliquer aux véhicules n’ayant pas été couverts par une extension de garantie Ferrari dans le passé. Les clients qui renouvellent la garantie New Power peuvent en outre bénéficier d’avantages supplémentaires.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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