Avec sa compacte V40, le constructeur suédois joue sur la carte de ses valeurs traditionnelles. Mais lorsque cette dernière revêt son apparat « R-Design » et affiche fièrement 245 chevaux de puissance sous son capot, la voiture ne peut cacher un certain tempérament.
Avec un cylindre de moins sous le capot, mais deux rapports de plus à sa transmission automatique, la version la plus sportive de la gamme V40 annonce un gain non négligeable en termes d’efficience. Vérifions à travers notre essai, si l’appellation « T5 » répond bien à son label d’antan.
DESIGN :
Apparue à l’été 2012, la V40 affiche dès le premier regard une certaine élégance à la suédoise surtout lorsque cette dernière profite de la nouvelle teinte Gris Osmium comme notre version d’essai (teinte remplaçante du Gris Titanium).
Mais si les lignes de la compacte de Göteborg sont pures et sans esbroufe, les amateurs de sportivité se tourneront plus facilement vers la version badgée « R-Design ».
D’autre part, notre version d’essai arbore de très belles jantes 18 pouces «IXION II» exclusivement spécifiques à la version R-Design et facturées 800 euros en option (la version R-Design étant livrée par défaut en jantes 17 pouces). Par ailleurs, nous trouvons que cette monte pneumatique de 18 pouces se marie fort bien à la philosophie de la voiture et nous semble plus cohérente d’un point de vue stylistique.
A noter également que cette version R-Design dispose également d’une double sortie d’échappement avec un diffuseur arrière spécifique qui renforce le caractère sportif du modèle.
D’un point de vue esthétique, entre une face avant qui profite d’un spoiler spécifique par rapport aux autres V40 « plus classiques » et un profil élancé, cette V40 R-Design ne manque pas de cachet.
Elle affirme sans détour une certaine touche de sportivité, tout en conservant un ensemble très homogène et sans faute de goût.
A L’INTERIEUR :
D’emblée la présentation générale est des plus flatteuse, l’habitacle fleure bon le cuir peau noble.
Niveau ergonomie on frise le sans faute : les différentes commandes tombent parfaitement sous la main et l’instrumentation offre une parfaite lisibilité. Le volant sport procure une excellent prise en main et intègre différentes commandes, telles que le téléphone, les commandes audio et l’ordinateur de bord.
L’amplitude du volant et du siège s’ajustent au millimètre grâce à de multiples réglages électriques. Par conséquent, il est donc facile de trouver une position de conduite agréable.
Très méticuleuse dans son approche, la qualité de finition de cette V40 flirte sans complexe avec les standards d’outre-Rhin. Le toucher des différents matériaux comme le volant est on ne peut plus appréciable.
Epuré, l’habitacle de cette berline s’efforce de cultiver sa différence avec une console centrale flottante chère à la marque suédoise.
La console centrale comme à son habitude chez Volvo concentre toutes les commandes utiles (climatisation, téléphone, radio, etc.), de cette manière l’ergonomie est soignée et évite de chercher ou de se tromper lors des manipulations.
L’ensemble des commandes est quant à lui bien disposé et reste relativement simple à appréhender.
Comme à son habitude chez le constructeur suédois, l’interface Bluetooth est très facile d’utilisation. La connexion et la qualité des conversations téléphoniques ne souffrent d’aucune critique.
Enfin niveau rangement, la partie centrale de l’habitacle abrite plusieurs espaces de rangement : un volet glissant dissimule deux porte-gobelets, l’accoudoir central renferme un double compartiment.
La dotation de la Volvo V40 R-Design est basée sur la finition Momentum mais gagne : la sellerie cuir/nubuck anthracite, les jantes alliage IXION 17 pouces, incrustation aluminium R-Design, les feux de jours à LED R-Design, le combiné d’instruments digital R-Design, le pommeau de levier de vitesse en cuir perforé, le pédalier sport en aluminium et le pavillon de toit anthracite.
On regrettera toutefois, que le système de navigation ne fasse pas partie de la dotation d’origine, pour cela il vous faudra débourser 1 400 euros et compter 1 250 euros supplémentaire pour rajouter les feux au xénon. A titre de comparaison le système de navigation sur Audi A3 S-Line est facturé 1 040 euros soit 360 euros de moins ; chez Mercedes la version sportive de la Classe A « Fascination » profite également du système de navigation de série.
Le Park Assist Pilot (copilote de manœuvres de stationnement) facilite les créneaux et rend les manœuvres de stationnement plus précises en prenant en charge les opérations de braquage du volant ; le conducteur n’ayant plus qu’à gérer les passages marche avant/marche arrière et la vitesse du véhicule. Nous avons testé cette fonctionnalité qui s’avère vraiment très appréciable pour effectuer des créneaux dans le plus grand confort et en toute sécurité, l’auto gère parfaitement les différentes distances de sécurité entre les véhicules avoisinants et le trottoir.
Le coffre bénéficie d’une contenance de 320 dm3 qui la situe dans la moyenne de la catégorie.
Le système de navigation Sensus Navigation profite de la technologie Sensus Connect qui permet de contrôler du bout des doigts les différentes fonctions du système d’info-divertissement, telles que : le streaming musical, les web-radios ou bien la navigation par Google Maps. L’écran de 7 pouces offre une très bonne visibilité. Autre point fort, le programme MapCare, vous garantit dix ans de mises à jour cartographiques gratuites, chose importante à souligner.
A CONDUIRE :
TENUE DE ROUTE :
Confortablement installé derrière le volant, grâce à une position de conduite idéale, cette V40 R-Design est une invitation au voyage.
Ajoutons que notre version d’essai disposait de la direction assistée électriquement, faisant varier le rapport de démultiplication selon le choix du conducteur (ville/autoroute/sport) moyennant 85 euros l’option. D’ailleurs, nous ne saurions vous recommander cette option qui peut faciliter les manœuvres en ville à défaut de résoudre le défaut majeur de la V40 à savoir, son piètre diamètre de braquage.
La direction assistée électrique assure l’intégration des fonctions de sécurité et d’aide à la conduite impliquant la direction, comme l’assistance de maintien dans la voie et le copilote de manœuvres de stationnement Park Assist Pilot. Par conséquent, le volant assisté électriquement apporte un bon rendu informatif, tandis que la précision de guidage reste de mise quels que soient la vitesse ou le revêtement de la chaussée.
Cette V40 T5 profite d’un compromis dynamisme/tenue de route de premier ordre. Le tout complété par une direction facile et précise. Le train avant très précis répond prestement à la moindre injonction du volant tandis que le train arrière demeure imperturbable même lors de changements de cap brutaux. La motricité ne souffre pas trop la critique, même sur sol gras, grâce à une monte pneumatique de très bonne qualité (Michelin Pilot Sport 3). Curieusement, la version D3 de 150 chevaux précédemment essayée dans notre éditorial présentait sur sol gras quelques pertes de motricité.
Les suspensions assurent un amortissement en continu, toujours adapté en fonction de la vitesse et du revêtement, éradiquant les mouvements de caisse tant en roulis qu’en tangage. Sur les grands axes, l’auto fait preuve d’une belle stabilité et révèle un équilibre proche de la neutralité. Un caractère qui confère au conducteur un sentiment de grande confiance.
Les ingénieurs suédois ont travaillé sur les suspensions et il nous faut saluer la performance réalisée en matière de compromis efficacité/confort. L’assiette et le roulis restent parfaitement maîtrisés aussi bien à l’accélération qu’en virage.
Question freinage, le dispositif n’appelle pas non plus de critique particulière mais peut se montrer un peu « light » lorsqu’on adopte une conduite vraiment dynamique, même si cette V40 n’a pas une vocation de pure sportive.
MOTORISATION :
Sacrifiés sur l’autel du downsizing et des émissions de CO2, les moteurs 5 et 6 cylindres font place progressivement à de nouveaux blocs 4 cylindres plus efficients. Tout comme notre nouveau bloc T5 à l’essai. Ce dernier monté en position transversale affiche une cylindrée de 1 969 cm3. En outre, il bénéficie des dernières avancées technologiques et s’octroie les services d’un turbo.
Le recours à un compresseur capable de fonctionner à bas régime donne l’impression qu’il s’agit d’un moteur atmosphérique. Le compresseur couplé mécaniquement entre immédiatement en action à bas régime, tandis que le turbocompresseur se déclenche par suite d’accumulation du débit d’air.
Parmi les autres améliorations des moteurs à essence Drive-E, figurent des mesures de réduction des frottements telles que des roulements à billes sur l’arbre à cames, une distribution à calage variable en continu à haute vitesse et une gestion thermique intelligente avec une pompe à eau électrique à débit variable.
Pour les nostalgiques de l’ancien bloc cinq cylindres, pas d’inquiétude en revanche du côté des sensations : le T5 est toujours aussi présent et généreux dès les plus bas régimes. Par ailleurs, le moteur met parfaitement à profit sa souplesse grâce, entre autres à l’étagement sur 8 rapports de la transmission automatique « Geartronic 8 ».
Transmission calée en mode sport, la V40 T5 tire le meilleur parti de ses 245 ch et signe des temps plus qu’engageants face au chronomètre. Le 0 à 100 km/h est plié en seulement 6,3 secondes, tandis que la vitesse maximum est communiquée à 240 km/h.
Si ce nouveau bloc T5 ne se montre jamais brutal, il reste néanmoins toujours alerte à la moindre sollicitation du pied droit : un vrai plaisir !
Remarquablement feutré, dépourvu de vibration et vigoureux à haut régime, ce moteur est d’une utilisation très agréable au quotidien. Il nous a enchantés, par sa disponibilité sur une très large plage d’utilisation. Le souffle du turbo permet de réaliser des accélérations linéaires de façon très prompte.
Enfin, pour les plus exigeants, sachez que Volvo proposera à partir du mois de juin 2015 un programme « Polestar Performance Optimisation nouvelle génération» sur les motorisations T6, T5, D5 et D4. Disponible sur la majorité des modèles équipés de moteurs Drive-E, cette nouvelle génération intègre des performances moteur optimisées, une meilleure réponse à l’accélération, un passage de vitesse plus réactif, une boîte de vitesse améliorée et un meilleur retour de pédale.
Transmission automatique : Geartronic 8
La nouvelle transmission automatique à huit rapports baptisée pour l’occasion « Geartronic 8 » avec convertisseur de couple fait merveille avec cette nouvelle motorisation T5.
L’accord est parfait au bénéfice de la conduite et le couple généreux du moteur (350 Nm de 1500 à 4 800 tr/min) est digéré sans le moindre soubresaut.
Véritable pièce d’orfèvrerie, cette transmission automatique fonctionne de manière particulièrement efficace et confortable. Elle permet un passage des vitesses en continu et se montre très réactive lors des dépassements.
Cette transmission automatique offre également l’intérêt au conducteur de proposer des palettes au volant moyennant 165 euros l’option, le système fonctionne efficacement si bien qu’on prend rapidement l’habitude de monter les rapports en phase d’accélération pour se caler au plus vite sur le huitième rapport. Car ce dernier rapport allongé contribue efficacement à abaisser la consommation moyenne et le niveau sonore sur l’autoroute : une vraie réussite !
A partir de 90 km/h, l’auto vogue déjà sur le huitième rapport. Au bénéfice également du régime moteur, qui se situe toujours en dessous des 2 000 tr/mn quel que soit le rapport enclenché.
Dans les deux modes automatiques proposés, « Economy » ou « Sport », les différents rapports sont globalement engagés à bon escient. Cependant, on regrettera qu’il faille systématiquement réengager le mode «Economy » à chaque redémarrage de la voiture.
Dans les faits, la V40 T5 n’a jamais été prise en défaut de puissance aussi bien lors de démarrages appuyés ou de dépassements. Il se révèle onctueux dès les plus bas régimes tout en offrant assez d’allonge.
Enfin, le confort d’insonorisation reste d’un excellent niveau et la sonorité du moteur est des plus plaisante, même si elle est moins envoûtante que l’ancien 5 cylindres.
BUDGET :
Affichée à partir de 38 490 euros en version T5, cette Volvo V40 R-Design se place plutôt bien face à la concurrence germanique. A titre de comparaison la Mercedes Classe A 250 en finition Fascination est facturée 42 200 euros mais peut en revanche compter sur une dotation plus pléthorique. La V40 T5 se montre quant à elle plus puissante de 34 chevaux que la compacte étoilée. Avec un niveau de puissance plus proche de la suédoise, une Audi A3 Sportback 2.0 TFSI de 221 ch dans sa finition S-Line est quant à elle facturée 50 100 euros mais propose à son avantage la transmission Quattro.
Avec une consommation moyenne annoncée par Volvo à 5,9 L/100km et un rejet de Co2 situé à 137 g/km, cette V40 T5 écope d’un malus écologique mesuré de 250 euros.
Sur l’ensemble de notre essai, notre relevé s’est arrêté à 7,9L/100km, soit une moyenne plutôt engageante pour une auto affichant un tel niveau de puissance. Sur un parcours exclusivement routier effectué sans autre restriction que celle dictée par le code de la route, notre V40 d’essai nous a même gratifiés d’un joli 7,2 L/100km. Malheureusement, la consommation moyenne de 5,9 L/100km revendiquée par le constructeur nous semble difficile à atteindre.