Si de nombreux coupés japonais et français ne connaissent pas de descendance, ce n’est pas le cas chez les constructeurs allemands qui mettent des moyens importants pour faire évoluer leurs rejetons les plus emblématiques.
Direction le Montenegro pour ce premier essai du nouvel Audi TT !
Un style qui demeure TT
Renouveler un modèle iconique sans dénaturer le concept d’origine, tel était le défi des designers Audi. Une fois de plus, ils sont parvenus à faire évoluer le style du TT tout en permettant à tout un chacun de savoir qu’il s’agit à la fois d’une Audi, et d’un TT.
L’identité demeure avec un profil relativement proche de l’ancien ; le nouveau TT conserve un hayon arrière avec une grande vitre, mais aussi ses passages de roues marqués. L’aileron arrière téléscopique se déploie à partir de 120 km/h mais peut également être sorti manuellement.
C’est au niveau de la face avant que les évolutions sont le plus évidentes, avec des angles plus vifs, une calandre redessinée et des anneaux qui migrent sur le capot à la manière d’une R8.
Sur cette version, les phares à LED Matrix optionnels mettent en avant une nouvelle signature lumineuse.
Comme toujours chez Audi, finition S Line ne veut pas dire look S Line : le pack extérieur S Line présenté ici demeure une option ici à 1460 euros pour bénéficier d’extensions de bas de caisse, de boucliers avant et arrière spécifiques, de la grille de calandre noir brillant, et d’un diffuseur laqué gris platine.
Cette version d’essai profite en plus d’une option qui ne sera certainement pas si courante : des jantes alliage 20 pouces ( 2130 euros ).
A conduire : une belle puissance de feu
La gamme de lancement de la nouvelle TT est simple : tous les moteurs sont des 4 cylindres de 2 L de cylindrée, que ce soit en essence ou en diesel.
Quand l’ancienne TT 2 était proposée avec un 2.0 TFSI de 211 ch, la nouvelle Audi TT voit son 2.0 TFSI développer 230 ch. Les acheteurs ont le choix entre une boite de vitesse manuelle à 6 rapports, et une boite S-Tronic 6 automatiquement liée à la transmission intégrale Quattro ! Il s’agit pour l’instant du moteur essence « d’entrée » de gamme en attendant sans doute l’arrivée d’un 1.8 TFSI qui officiera en premier prix.
Plus léger, l’Audi TT étonne par ses performances dignes d’un modèle bien plus puissant. Ce coupé a mangé du lion !
Le couple maxi de 370 Nm de ce 2.0 TFSI est disponible dès 1600 tr/min, comme sur un moteur diesel. Mais il reste disponible jusqu’à 4300 tr/min !
Avec 1230 kg, la TT 230 ch boite méca est très légère. Cette version Quattro S-Tronic est forcément plus lourde, avec 1335 kg sur la balance. Mais si les deux versions atteignent les 250 km/h en vitesse de pointe, c’est la version Quattro qui accélère le plus fort malgré son poids supérieur, avec 5,3 s au 0 à 100 km/h contre 6,0 s pour la version traction. Les atouts d’une motricité supérieure ne sont plus à démontrer…
La version TDI 184 deux roues motrices est bien derrière dans cet exercice avec 7,1 s.
Dès les premiers tours de roue, on trouve rapidement ses marques avec une direction et un train avant précis, et un moteur qui ne demande qu’à envoyer…
Grâce au couple généreux, il n’est pas nécessaire de monter haut dans les tours pour disposer de reprises vigoureuses. Aussi agile qu’équilibré, ce coupé est quasiment imperturbable à la manière d’un Peugeot RCZ. Il se distingue de son rival français par de nombreuses technologies : transmission intégrale, mais aussi boite double embrayage et suspension pilotée ! Avec la transmission Quattro, le caractère sous-vireur est gommé et les remontées de couple dans le volant n’ont pas leur place. L’efficacité du châssis se conjugue parfaitement avec ce 2.0 TFSI qui semble offrir bien plus que 230 ch.
La suspension Magnetic Ride se pilote via l’Audi Drive Select en même temps que les paramètres qui jouent sur l’ensemble moteur-boîte, mais pas seulement. Car le son de cette TT peut jouer sur plusieurs registres suivant les envies des occupants. En mode confort ou efficiency, c’est l’échappement qui nous fait de temps en temps profiter d’un coup de gaz au rétrogradage.
En mode sport en revanche, le son du moteur semble nettement plus présent ! Les ingénieurs Audi n’ont pas installé le même système que sur les A6 et A7 Bi-TDI.
Un générateur solidien situé dans la baie de pare brise fait vibrer un ensemble mécanique, et le pare brise renvoie un son rauque. Voilà qui devrait régaler le conducteur en utilisation sportive…
Très agréable à piloter, la nouvelle Audi TT en offre donc autant à ses occupants que sa plastique ne le laisse suggérer. On ose à peine imaginer ce que nous réserve la version S, et sans doute plus tard la version RS…
A vivre : une petite révolution
L’arrivée du virtual cockpit a permis aux concepteurs de l’habitacle du TT de complètement revoir leur copie. Fini l’écran central pour la navigation : tout est regroupé sur un seul écran géant devant le conducteur qui remplace au passage les traditionnels compteurs.
Tout est tourné vers le conducteur : le coupé TT est une voiture plaisir 2+2 dans laquelle il vaut mieux être assis derrière le volant…
Autre innovation : des commandes de climatisation automatique directement placées au niveau des buses, pour permettre de se rendre immédiatement compte de la température de l’air qui en sort. C’est à la fois ingénieux, et cela permet là aussi de libérer de l’espace sur le tableau de bord qui est très épuré.
La planche de bord de la nouvelle TT se démarque donc nettement de celle déjà réussie d’une Audi A3. La qualité de finition est comme toujours excellente : on ne se refait pas.
Attention à bien tester les sièges sport S avant de cocher l’option : les renforts latéraux sont très marqués, ce qui peut même réduire le confort du dos pour de nombreux gabarits. Malgré la suspension adaptative, le confort est moyen en raison de la très généreuse monte pneumatique de 20 pouces.
Les places arrière d’une TT serviront de dépannage pour de courts trajets : l’espace y est compté ! En revanche côté coffre, les 305 litres seront suffisants pour partir en vacances…à deux !
Budget
La gamme de la nouvelle TT démarre en essence à 40300 euros. A ce tarif, l’équipement comprend les jantes alliage 17 pouces, la climatisation automatique, le pack connectivity avec Audi music interface, bluetooth, MMI Touch, le régulateur de vitesse, le rétroviseur jour nuit automatique, les seuils de portes aluminium, les feux arrière à LED…
Pour 4500 euros de plus, la TT S Line est enrichie du châssis sport S Line avec rabaissement de 10 mm, du système Audi drive select, de jantes alliage 18 pouces, des radars de recul, du système de navigation, des sièges cuir-tissu marqués S Line, du volant sport avec méplat, des rétroviseurs rabattables électriquement, des applications en aluminium brossé mat, du pédalier en inox, du ciel de pavillon noir.
Autant dire qu’il serait dommage de faire l’impasse sur ces équipements quasiment indispensables sur un coupé sportif.
Une Audi TT 2.0 TFSI S Line Quattro est facturée 49700 euros, soit près de 10000 euros que le TT d’entrée de gamme en TDI 184. En ajoutant quelques options comme sur ce modèle d’essai, on peut vite dépasser les 55000 euros.
Bon point pour la consommation, qui reste contenue même en usage dynamique.