Mercedes-Benz, créateur de niches automobiles. Il s’agit d’une démarche commerciale tout à fait sérieuse et éprouvée désormais pour la marque allemande qui a lancé voici bientôt dix ans la première berline coupé 4 portes, la CLS.
Désormais concurencée par les Audi A7 Sportback et BMW Série 6 Gran Coupé, la CLS devance les envies des acheteurs en proposant une inédite carrosserie Shooting Brake.
Difficile d’imaginer break plus profilé ! La firme de Stuttgart devient maître dans la fabrication de poupées russes avec des niches dans la niche…
Style
La deuxième génération de Mercedes CLS a su renouveler son style avec des lignes plus tendues et musclées que le premier opus.
Cette carrosserie Shooting Brake s’en démarque par une partie arrière redessinée, du moins pour le profil. Vue de l’arrière, la partie en-dessous de l’étoile Mercedes est identique à celle de la CLS Coupé !
Les dimensions extérieures évoluent peu : le Shooting Brake mesure seulement 1,6 cm de plus en longueur que le coupé. Heureusement me direz-vous, car avec 4,95 mètres, la CLS Shooting Brake réclame déjà des places de parking généreusement dimensionnées.
Présentée dans cet essai en série Edition One, la CLS Shooting Brake se démarque par des jantes AMG chaussées en 19 pouces et un pack Sport extérieur.
Vie à bord
Très qualitative, la Mercedes CLS Shooting Brake reprend bien évidemment l’habitacle de la version berline coupé. La planche de bord au dessin plus fluide que celle d’une Classe E et la qualité de finition donnent le ton : la sportivité et le luxe sont les maîtres mots à bord. Le confort n’est pas non plus oublié, avec des sièges moëlleux au maintien parfait. Il sera difficile de trouver des défauts pour la présentation intérieure ! Avec de nombreux réglages électriques y compris de la colonne de direction, le conducteur n’aura pas de mal à se sentir à l’aise derrière le volant à méplat.
Aux places arrière, les assises creusées et inclinées vers l’arrière permettent de bénéficier d’une garde au toit très honorable. Mon confrère a même pu conserver son gallurin ! La nouveauté apportée par le Shooting Brake est aussi la présence d’une banquette trois places. Sans surprise, le confort sera surtout réservé aux deux places latérales. Mais la troisième place pourra toujours faire office de dépannage pour de courts trajets.
Avec un hayon au lieu d’un couvercle de malle, l’accès au coffre est plus aisé. La banquette rabattable 2-3/1-3 est de série, tout comme le cache-bagages. Il faudra passer par la longue liste d’options pour ajouter le filet de protection, les barres de chargement anti-glissement en aluminium, ou les rails d’arrimage avec barres téléscopiques. En pliant la banquette arrière, l’espace dégagé présente un plancher plat et des formes régulières. Le volume de chargement peut ainsi passer de 590 litres à 1550 litres en configuration deux places.
L’ouverture et la fermeture du hayon électriques font partie de l’équipement de série de tous les CLS Shooting Brake.
A conduire
Avec le gros V6 diesel de 265 ch, la Mercedes CLS Shooting Brake en a toujours sous la pédale. Aucune inquiétude pour dépasser plusieurs véhicules !
Le couple de 620 Nm est impressionnant, et assure une souplesse de premier ordre tout en faisant oublier le poids proche des deux tonnes. Ce moteur 6 cylindres apporte aussi un atout noble face au 4 cylindres de 204 ch : sa sonorité plus veloutée.
Pour la transmission, Mercedes impose sur ce bloc la boîte 7G-Tronic avec palettes au volant. Cette transmission est rapide, avec différents modes de conduite qui permettent de passer les rapports à un régime plus ou moins élevé.
La carrosserie du CLS Shooting Brake destinée à accueillir des charges plus importantes a conduit les ingénieurs à modifier le châssis en ajoutant une suspension pneumatique avec correcteur de niveau pour l’essieu arrière.
Au volant, on ne ressent aucune différence de conduite entre un CLS coupé et un CLS Shooting Brake. Bien que propulsion, la CLS Shooting Brake est peu joueuse et semble coller à la route. Très bien amortie, la CLS Shooting Brake permet d’entreprendre de longues distances en toute quiétude. Les équipements de sécurité comme le régulateur de vitesse adaptatif, l’affichage des panneaux dans le combiné, ou le franchissement de ligne actif autorisent même d’être moins vigilant. Heureusement, ces aides sont déconnectables : à chacun de prendre ses responsabilités.
Et pour ceux qui n’ont pas peur d’être remarqués, les esthètes amateurs de moteurs V8 auront le choix entre une CLS 500 et une CLS 63 AMG Shooting Brake.
Budget
Positionné en haut de gamme, le break de chasse de Mercedes débute en diesel à 64300 euros avec la version 250 CDI de 204 ch. Le V6 diesel de 265 ch réclame 6000 euros de plus, avec la possibilité de la transmission intégrale 4MATIC.
Le tarif de la CLS Shooting Brake 350 CDI Edition One est beaucoup plus élevé. A 85000 euros, l’équipement de cette série limitée de lancement s’enrichit de la sellerie cuir Designo blanc, du ciel de pavillon Designo noir, des inserts décoratifs en laque noire, du pédalier aluminium, de la peinture métallisée et des tapis de sol Edition One. Mais ce n’est pas tout, la dotation comprend également les sièges avant chauffants, électriques et à mémoire, la climatisation Thermotronic 3 zones, le pack Sport extérieur, l’éclairage ILS avec LED, le système Hifi Harman Kardon, la caméra de recul, le toit ouvrant, le pack Keyless Go, et l’interface média.
On pourra regretter une consommation mixte qui a tendance à vite dépasser les 9L/100 km. Malgré sa ligne basse et fluide, le CLS Shooting Brake souffre d’un poids élevé.
Les rejets de CO2 ne sont pas si élevés que cela avec 159 g, mais le malus actuel de 750 euros passera en 2013 à 1500 euros. Avec 20 g de moins, le CLS Shooting Brake 250 CDI devrait recueillir les suffrages des acheteurs opposés à la nouvelle grille du bonus-malus français.