Essai Citroën C4 1.6 THP 200 Sport Chic
On l’attendait de pied ferme cette DS4, qui réussit à surpasser la DS3 avec un design déjà primé plusieurs fois. Pour ce premier essai, je me suis consacré à la version la plus aguichante, la DS4 Sport Chic THP 200, dont le moteur et l’équipement semblent coller avec l’esprit de ce coupé d’un nouveau genre.
Style
Deuxième opus de la nouvelle ligne DS, la DS4 est un « hybride » qui tend vers le coupé à 4 portes surelevé ! Seuls les phares et le capot sont partagés avec la C4. La DS4 s’en démarque par des lignes plus saillantes, et un visage plus agressif. La ligne de toit est plongeante, et les designers ont dessiné une forme assez étonnante pour les portes arrière. Si on avait déjà vu des poignées de porte camouflées dans les montant de vitres, on n’avait encore jamais eu de portes arrière avec vitres fixes. Tout simplement parce qu’aucun compromis n’a été fait par les designers : la vitre et la poignée de porte arrière en pointe vont bien plus loin que la partie tôlée.
Citroën a soigné les détails, avec des rétroviseurs couleur caisse mais également noir laqué, de nombreux inserts chrome, de belles jantes diamantées, et des feux de jour à led plus raffinés que ceux de la DS3.
Au niveau esthétique, la seule chose qui peut déplaire à certains est la garde au sol : un peu comme sur une Citroën C5 à suspension Hydractive qui serait restée en position haute.
Vie à bord
Dans l’habitacle peu de surprises pour ceux qui connaissent la nouvelle C4, à qui la DS4 reprend son tableau de bord. Celui-ci étant bien assemblé nous n’y voyons aucun mal : la qualité de finition est à la hauteur des attentes du label DS. Avec l’option cuir intégral, la DS4 va encore plus loin que la C4. Dommage que la partie en plastique rigide noir située près du pare-brise se reflète trop dans celui-ci.
Citroën a ajouté des petites attentions par rapport à la C4, comme l’intérieur de la boîte à gants recouvert de feutrine, ou flocage.
Mais la vie à bord gagne un sérieux allié : le pare-brise grand angle façon C3 et C4 Picasso. Celui-ci apporte la luminosité qui aurait pu manquer du fait que le pavillon est anthracite.
Comme sur la C3 avec pare-brise Zénith, la DS4 doit se passer de lumières sur les miroirs de courtoisie, mais aussi de poignée de maintien pour le passager.
Si vous pensez que la DS4 Sport Chic est full option, détrompez-vous : quelques lacunes sont à signaler. Comme les sièges en cuir, qui sont manuels, non chauffants, et le GPS qui n’est pas de série malgré un tarif proche de 30.000 euros…
Le marketing Citroën a sans doute préféré rester dans la tranche des 29.000 euros, mais l’absence de GPS en série sur un tel modèle paraît aberrant. En revanche les sociétés pourront opter pour des DS4 Executive qui en sont pourvues de série ! Mais celles-ci n’ont droit qu’à des diesel bien entendu.
La connecting box est en revanche présente sur les deux niveaux de finition supérieurs, avec prise jack, prise USB et kit mains libres bluetooth. Et même sans GPS, la DS4 dispose du système intelligent appelé eTouch qui permet d’être repéré par les secours en cas d’accident, ou de se signaler à l’assistance en cas de panne.
Sur notre voiture d’essai, j’ai pu tester la sellerie « pack cuir Club Intégral Habana » facturée 2300 €…alors que les sièges de série sont déjà en cuir ! Avec un coloris qui s’inspire de la SM de Pompidou et un design façon bracelet de montre, il peut y avoir de quoi craquer. Les sièges avant sont confectionnés dans une seule pièce de cuir, avec un assemblage à la main.
Au niveau de l’habitabilité la DS4 sacrifie l’espace et l’accessibilité arrière, et réduit donc ses prétentions familiales contrairement à la C4. Les portes arrière deviennent étroites, et supportent des vitres arrière fixes. Si l’accès à bord n’est pas facile, ressortir l’est encore moins ! La garde au toit est correcte aux places arrière mais sera juste pour les personnes de grande taille, qui auront aussi du mal à caser leurs jambes du fait d’un espace plus comprimé.
De la même façon le coffre perd un peu en capacité, avec 35 L de moins en capacité. Il reste cependant très logeable et dans la bonne moyenne du segment des compactes.
A conduire
C’est la version haut de gamme équipée du puissant 1.6 THP 200 qui était disponible à l’essai. Ce moteur n’est pas le même que sur la DS3 Racing, et ne bénéficie pas de la mise au point par Citroën Racing.
Le couple de 275 Nm est disponible de 1700 à 4500 tr/min, et permet de profiter de bonnes relances sans rétrograder. Les performances sont élevées avec une vitesse de pointe de 235 km/h, et le 1000 m abattu en 27,9 secondes. Dommage que les sensations ne soient pas suffisamment au rendez-vous du fait de la position de conduite en hauteur, qui gomme l’effet de vitesse.
Au niveau sonore, contrairement à la DS3 Racing qui mise sur sa double sortie d’échappement, la DS4 s’en remet à la technologie Sound System inaugurée chez Peugeot sur le RCZ. En pleine accélération à 70 km/h, ça donne un peu l’impression de participer à un rallye…Cette sonorité artificielle créée par une membrane n’est pas comparable avec le concerto d’un VTEC Honda.
Ce moteur THP 200 est uniquement proposé avec une boîte manuelle à 6 rapports. Aucune boîte à double embrayage ni même automatique n’est annoncée dans l’immédiat. L’étagement est bien réalisé, avec une troisième qui rupte à l’approche des 150 km/h. Le compte-tours s’éclaire alors en rouge !
En monte 18″ d’origine, la DS4 THP 200 bénéficie de pneumatiques 225/45 R 18 Pilot Sport 3.
Avec des jantes 19″ optionnelles, on aurait pu craindre que la DS4 soit excessivement raide : il n’en est rien ! Le confort reste très satisfaisant, excepté peut-être sur des revêtements très dégradés. Plus haute que la C4, la DS4 se couche sensiblement. Mais même en forçant, l’arrière ne décroche pas. Le comportement routier est assez différent de celui de la C4 avec une raideur anti-devers renforcée de 25% et un débattement des suspensions plus limité.
Plus dynamique que la C4 en un sens, la DS4 aurait été encore plus rivée à la route et impressionnante si elle n’avait pas été surélevée.
La direction assistée électro-hydraulique est réglée spécifiquement sur cette version sportive. C’est plus précis qu’une C5, mais incomparable avec un RCZ. D’ailleurs celui-ci offre un volant d’un diamètre plus réduit sur la version THP 200 contrairement à la DS4 qui garde le même diamètre de volant qu’une C4 HDI 90….
Côté freinage Citroën a doté cette version de disques de 340 mm à l’avant et de 290 mm à l’arrière : les décélérations sont tout à fait convaincantes en usage dynamique.
Budget
Cette version THP 200 se conjugue obligatoirement avec le troisième niveau de finition de la DS4, baptisé Sport Chic. Par rapport au niveau intermédiaire So Chic, la DS4 gagne les équipements suivants : jantes alliage 18″, baguettes latérales avec insert chrome, prise 230 V, système de surveillance d’angle mort, aide au stationnement avant avec mesure de place disponible, et sellerie cuir claudia. L’équipement est plutôt complet mais de nombreuses options restent disponibles : GPS eMyWay, pack Hifi, sièges chauffants, siège conducteur électrique, jantes 19″…
Avec des rejets de Co2 de 149 g, la DS4 THP 200 est pour l’instant à l’abri du malus écologique pour la France.
Au niveau de la consommation mixte Citroën annonce 6,4 L : un chiffre très optimiste ! Notre essai a tourné au-delà de 12 L, avec il est vrai un rythme assez soutenu mais quand même…
Nous verrons sur un prochain essai détaillé à quelle moyenne peut descendre cette DS4 THP 200.
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A ma connaissance, c’est le premier article qui donne le prix exact de l’option cuir intégral habana (2 300 €) qui a pris 300 € entre mai et juin.